Domhan
Dans un univers féerique, des personnages aux destins héroïques naissent du bout d’une plume guidée par l’imagination. Cherchant un moyen de réaliser leurs rêves les plus fous au gré d’aventures et de rencontres, magiciens, guerriers ou bandits partent pour un voyage qui changera leur destinée. Ils devront faire preuve de force et de courage, d’ingéniosité et de talent pour trouver la porte qui les guidera jusqu'à l’objet de leur convoitise. Aux quatre coins d'un monde aussi magnifique, qu’hostile, rempli d’êtres et de créatures de légende, le combat ne fait que commencer…
Alors écris ta propre histoire, incarne ton héros et pars à l’aventure dans le passionnant univers magique de Domhan !
Domhan
Dans un univers féerique, des personnages aux destins héroïques naissent du bout d’une plume guidée par l’imagination. Cherchant un moyen de réaliser leurs rêves les plus fous au gré d’aventures et de rencontres, magiciens, guerriers ou bandits partent pour un voyage qui changera leur destinée. Ils devront faire preuve de force et de courage, d’ingéniosité et de talent pour trouver la porte qui les guidera jusqu'à l’objet de leur convoitise. Aux quatre coins d'un monde aussi magnifique, qu’hostile, rempli d’êtres et de créatures de légende, le combat ne fait que commencer…
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 Bataille et escarmouche contre Emeris ! [fin Mial 1301]

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Amy Wicardomma

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MessageSujet: Re: Bataille et escarmouche contre Emeris ! [fin Mial 1301]   Bataille et escarmouche contre Emeris ! [fin Mial 1301] - Page 2 Icon_minitimeSam 10 Aoû 2013 - 14:33

Elle les observait. Calme et en même temps impatiente, les yeux remplis de malice et d’excitation. Du haut des marches qui donnaient sur la salle des prisonniers, Amy survolait du regard les dernières personnes qui se faisaient jeter à l’intérieur.
Alors que la nuit suivante, elle et son compagnon s’assuraient que toutes les entrées et sorties des différents bâtiments étaient bien piégées sous contrôle, on l’informa que l’ensemble de la populace migrait vers le manoir pour s’abriter en cas d’assaut. Les assassins ne manqueraient surement pas une si belle occasion de s’infiltrer, en se faisant passer pour un Orzaalien. Il faudrait être fou pour ne pas penser à un plan comme celui-là, surtout si c'étaient des professionnels mais la somme était tellement faramineuse qu’elle attirerait n’importe qui.  
Le Duc lui avait confié une mission très importante et elle en était assez fière : c’était la première fois depuis longtemps.
Un type aux intentions quelque peu malhonnêtes décide de devenir roi par un habile stratagème qui consistait à tuer le souverain du royaume, à faire porter le chapeau à sa fille, héritière légitime du trône, de la traquer sans relâche et au-delà des limites du royaume, jusqu’à un petit village complètement reclus entre montagnes, forêts et falaises abruptes pour finalement lui déclarer la guerre pour avoir sa peau.
«  Cet Atlantar est un pur génie. » Se disait la jeune femme en souriant du coin des lèvres. « Parce que grâce à lui je vais devenir riche ! Haha ! Le trésor est pour qui ? Pour AMY ! »  

Ainsi arriva le matin.

Dans la fameuse salle où il avait été décidé d’envoyer les prisonniers de guerre et autres soldats malchanceux, Amy comptait avec une intense fierté sa prise de la nuit passée. Les chasseurs de prime, attirés par l’argent de la récompense, n’avaient pas manqué à l’appel mais n’avaient surtout pas échappé à la vigilance des tueurs Orzaalien embusqués dans les murs.
_ 12…13…14…15 ! Elliott j’ai gagné ! Se réjouit la jeune femme avec son plus grand sourire affiché sur ses lèvres.
Son camarade exprima quant à lui une mine dépitée avant de gagner la sortie de la pièce, laissant à sa coéquipière le soin de fermer la porte derrière eux et c’est en traversant les couloirs pour rejoindre le Duc posté sur les remparts, qu’ils entendirent un vague bourdonnement à l’extérieur : Des acclamations presque étouffées venant du dehors, trahissait la victoire des Orzaaliens.
_ Il semblerait que nous avons gagné. Conclut le jeune homme.
« A moi le pognon ! » Pensa Amy impatiente avant de se rendre sur les remparts.

Pourtant, malgré les cris de victoire des Orzaaliens entendus plus tôt, quand les deux comparses arrivèrent sur les remparts, un silence lugubre les accueillit comme le présage d’un événement atroce. Ils longèrent le chemin de ronde pour finalement rejoindre Ergaïl qui affichait une mine crispée et blafarde.
_ Eh bien alors c’est quoi cette tête déconfite. Lui adressa Amy en souriant. On a gagné ! Pourquoi tu tires une tronche pareille ?
Pas de réponse.    
_ Je crois que tu ferais mieux de regarder. Lança Elliott en pointant la clairière du doigt. Son visage s’était subitement assombrit, montrant à la tueuse qu’elle devait l’imiter sans plus attendre.
Ce qu’elle vit la figea sur place : Lucyll et Thaddeus. Ligotés, bâillonnés et accompagnés par le général des troupes ennemies.  
_ Ceci est mon dernier avertissement ! Livrez-nous la princesse Dimna, et vous aurez la vie sauve. Livrez-nous la meurtrière et nous vous rendrons le second prisonnier vivant. Sinon… Il subira le même sort que celle-ci. Annonça celui-ci avant de dégainer sa lame et transpercer le corps de Lucyll d’un mouvement vif et puissant.
La tueuse fit un léger soubresaut au moment de la mise à mort et ses yeux perdirent tout éclat quand elle aperçut le sang de son amie se répandre sur l’herbe de la clairière.
_ Je vous laisse jusqu’à ce soir. Conclut le général avant de s’éloigner avec Thaddeus et le reste de son escorte.
Un magicien termina de les achever moralement lorsqu’il mit le feu au cadavre inerte de Lucyll. Les flammes brûlèrent si intensément et disparurent si rapidement qu’on pouvait presque se dire que tout cela n’était qu’un mauvais rêve.

Après un long moment baigné dans un silence macabre, le Duc d’Orzaal s’en retourna sans un mot mais Elliott l’arrêta par le bras.
_ Lâche moi ! Ordonna-t-il le regard rempli de haine.
_ Et que comptez-vous faire ?
_ Je ne vais pas les laisser me prendre encore un camarade ! Je vais y aller... et cette fois-ci seul.
_ Je suis conscient que vous êtes furieux mais si vous laissez la colère prendre le dessus, bien d’autres têtes tomberont… et par votre faute !  On ne peut pas les laisser faire, je suis d’accord, mais on ne peut pas laisser le professeur mourir… il faut leur donner ce qu’ils veulent !
_ Oui mais si on leur livre Dimna tout cela n’aura servi à rien… et la mort de Lucyll non plus ! Eructa Ergaïl en prenant conscience que rien que de prononcer le prénom de leur amie lui donnait envie de pleurer. Il se retint mais n’arriva pas à garder une expression aussi neutre qu’il l'aurait souhaité devant ses camarades.  
_ J’ai une idée. Leur confia Amy froidement tout en observant dans le vide. C’est moi qui vais y aller.
_ On a affaire à une armée ! S’insurgea Ergaïl. Tout assassin que tu es si tu y vas-
_ -Je t’ai dit de me laisser faire ! Hurla-t-elle en se tournant vers lui le visage défiguré par la colère. J’ai un plan qui peut marcher mais je vais avoir besoin de votre aide…et de quelques accessoires.
Les deux hommes se regardèrent le visage baigné dans l’incompréhension la plus totale.
_ Elliott, règle numéro 4.
Le concerné afficha un air surpris et aussitôt comprit le message, contrairement au Duc qui perdit patience.
_ Vous pouvez m’expliquer en quoi ça consiste au juste ?
_ Ils veulent qu’on leur livre la princesse ? Eh bien on va la leur livrer. Si le général tombe, le reste de l'armée ne va pas rester trainer ici. En clair, si je m'infiltre dans leur rang sans éveiller les soupçons, il me sera plus facile de libérer Thadd'...et en même temps d'avoir la peau de cet enfoiré.
_ Toi qui maudis les robes et autres accessoires féminins cela m’étonne ! S’amusa Elliott malgré l’ambiance particulièrement tendu de la scène. Une perruque rousse et une jolie robe ? Je m'en vais te trouver ça sur le champ !  

Règle n°4 du parfait assassin : Pour avoir ta cible sans craindre de représailles : vises le cœur.


Dernière édition par Lucyll Freespirit le Dim 11 Aoû 2013 - 15:55, édité 2 fois (Raison : Orthographe ^^)
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MessageSujet: Re: Bataille et escarmouche contre Emeris ! [fin Mial 1301]   Bataille et escarmouche contre Emeris ! [fin Mial 1301] - Page 2 Icon_minitimeSam 10 Aoû 2013 - 17:22

Le Duc croisa ses hommes dont le regard était peiné. Certains savaient exactement ce qui allait se passer car ils l'avaient vu faire la même chose dix ans plus tôt. Le couple de forgerons, qui se battait en première ligne, savait que ce serait bien pire. Comme eux avaient vécu ce moment avec lui. Ergaïl passa devant beaucoup de monde, les yeux froids, ternes. Ce n'était pas bon pour le moral des troupes, il s'en fichait à vrai dire. La respiration lente, il arriva dans son bureau.
Là il ne retint plus ses larmes. D'abord, de tristesse, beaucoup de bons moments vécus avec Lucyll, de complicité lui revenaient en mémoire. Il pleura longtemps, jusqu'au moment où il n'eut plus de larme. Comme s'il avait perdu la chose la plus précieuse qui soit. Après tout, n'était-ce pas le cas ? La jeune femme avait été la personne la plus proche de lui, et ce bien qu'il connaisse Udjïnn depuis son enfance. Son sourire, ses yeux et tous les autres traits de Lucyll étaient autant de raisons de briser, broyer, tuer. Une rage aveugle remplaça sa tristesse puisqu'il n'avait plus de larmes pour l'épancher.


 - J'AVAIS DIT PLUS JAMAIS !!!
Vociféra t-il en balayant tout ce qui reposait sur son bureau. Les murs vibrèrent de sa rage.
 - A QUOI ME SERVENT DONC CES CARTES !!!
Il jeta un regard méprisant sur son bureau avant de le briser sous le canon de son bras gauche. Il retira du meuble fracassé sa main, dont la paume était fendue. D'un geste brusque il arracha sa chemise, pleine de larmes pour en envelopper sa main.
 - J'avais dit plus jamais ...
La toile s'imbiba de sang.
L'histoire se rejouait et la fin serait identique. Une fois de plus on lui enlevait la prunelle de ses yeux. Alors, il devenait aveugle. Fou de rage. Cette fois-ci, quand il ressortit, les gens eurent peur de lui. Pendant un instant fugace, il observa son reflet dans une vitre. Ses yeux étaient rouge vif. Des mèches folles voletant à chacun de ses pas, ses vêtements criblés de sang et de larmes, un masque inexpressif et froid affiché sur la figure. C'est donc le visage que j'avais à ce moment-là ?
Il continua et arriva à l'entrée du pont levis. Là fleurissait un petit jardin tranquille, le guerrier n'avait qu'une envie : le saccager. Pourtant, il se contint et se campa devant une souche énorme. L'arbre de l'ancienne Dryade Nathiel, morte lors de la destruction de l'ancien village. Une lame y était plantée jusqu'au pommeau. Ergaïl retira la puissante protection magique qui maintenait l'arme dans le bois, puis d'un geste violent l'en libéra. L'épée chanta d'un son clair pour manifester sa joie et sa soif.
A double tranchant, son pommeau se finissait en un anneau dans lequel s'ancrait une longue chaîne. La lame se finissait au bout en fer de lance dentelé. Bref, une arme faite pour être jetée dans les entrailles d'un ennemi et le faire mourir de manière horrible.

- Moi aussi Claris, j'ai soif.

Puis il s'en alla dans la salle d'arme. Il changea ses canons en cuir, pour mettre à ses bras des pièces d'acier pleines de pointes. Il encastra sur sa large poitrine un énorme plastron noir. Il arma de la même manière ses jambes avec des bottes renforcées. Puis il mit des épaulettes massives. Alors qu'il se dirigeait vers la troisième tour, que les gens s'écartaient sur son passage pour ne pas être l'exutoire de sa colère noire, il demanda à une dizaine d'hommes armés de le suivre.
Il traversa avec sa troupe quelques salles, quelques passages peu connus pour enfin finir par arriver dans la Salle. C'était une pièce ronde qu'Amy appréciait tout particulièrement : c'était là que l'on emprisonnait les rats qui fomentaient contre Orzaal. Et aujourd'hui, ils étaient nombreux. Une vingtaine de prisonniers, récupérés par les Dryades ou par les combattants des murailles. Par habitude, on leur retirait leurs armes, mais on ne les bâillonnait pas ni ne les déshabillait. Alors, lorsque Ergaïl entra dans la salle, il le fit sous les injures et les crachats.
Le Duc s'approcha d'un prisonnier anonyme, visiblement le plus jeune de tous et d'un mouvement péremptoire lui écrasa le crane sous son bras ganté. Les bruits d'os broyés furent écœurants, tout comme le moment ou Ergaïl ressortit les lames qui ornaient son poignet. Comme un fruit pourri que l'on éclate, le contenu de la tête du malheureux avait éclaboussé ses comparses et les Orzaaliens. Un silence sépulcral s'installa dans la pièce.

- Celui-ci a de la chance. Dit-il d'une voix glaciale.
Ses yeux brûlaient d'une fureur mal contenue. Il se tourna vers les Orzaaliens qui sursautèrent :
- Amenez-les aux remparts et attachez-les fermement. Amenez aussi le corps de celui-ci. J'arrive.
Leur dit-il dans un souffle rauque.


Le Duc fit un détour et bifurqua dans le couloir principal, sans même jeter un regard aux personnes sur son chemin ou à la porte de la bibliothèque devant lui. Il tourna et ouvrit la porte de l'herboristerie sans frapper. Devant les grandes étagères, se tenait bien droite sa soeur. Elle savait déjà.
Il prit dans les rayonnages de l'Arum séché, de la Rhubarbe et de l'Euphorbe fraîche. Sans un mot qui les broya ensemble au pilon et les mélangea dans de l'alcool. Alors qu'il allait partir, Udjïnn le saisit à la ceinture.

- Ne fais pas ça
- Tu sais bien que tu ne pourra m'en empêcher, ces plantes poussent partout. Et même si je devais traverser les rangs ennemis, j'irais les chercher.
- Ça ne la fera pas revenir, tu le sais, tu te souviens ?
Dit-elle d'une voix blanche
- Oui. Répondit-il sur le même ton.
- Je n'ai pas pu la sauver.
- Moi non plus, personne ... ni elle ni Azade. Fit-il en laissant tomber une larme qu'il ne pensait même plus avoir.
- Tu ne veux pas plutôt de la Cigüe ?
- Non merci.
Alors, il retourna dans une foulée furieuse vers les murailles. Là il trouva ses hommes, encore hébétés de ce qui s'était passé. Ils avaient ligotés les prisonniers avec des chaînes. Le corps juste à coté d'eux. Ergaïl le prit d'une seule main et se campa sur la muraille. Dans le campement en face chacun s'affairait. Quand on l'aperçut, un signal passa dans les rangs ennemis. Pour toute réclamation de silence, le Duc d'Orzaal balança le corps par-dessus les remparts. Il arrêta sa lente course aérienne dans un bruit mou qui eut l'effet escompté. Un silence de mort s'installa de nouveau. Pour la première fois depuis le début des échanges avec l'ennemi, Ergaïl amplifia sa voix qui tonna :

J'ai été un général impérieux, pliant mes ennemis dans mes doigts comme de petits papiers juste pour le bonheur de ma Reine. Ou juste par vengeance ! Aujourd'hui, alors que ma rage était endormie et que je vivais en paix, vous l'avez attisée. Vous avez tué celle qui m'était le plus cher !
Il s'arrêta, balaya les rangs ennemis de ses yeux froids. Puis reprit, la voix chargée de rage :
- Je crois général, que j'ai quelque chose en ma possession qui est à vous. Et je crois que j'ai moi aussi le droit à ma petite démonstration.
Ergaïl fit signe aux gardes d'allonger les prisonniers sur les remparts.
Un murmure parcourut le camp ennemi et les murailles d'Orzaal.

- Si vous ne nous rendez pas Thaddeus Dreadstone, je les exécute tous. Mais, laissez-moi vous faire cette démonstration.
Il attrapa le soldat d'Émeris le plus proche, tira violemment ses cheveux en arrière pour lui lever la tête. Puis d'un geste brusque, lui enfonça la fiole qu'il avait dans la gorge. Le Duc s'assura que la fiole était vide puis rejeta le prisonnier sur le mur, face à son camp.
- J'aurais aimé pour vos hommes que vous partiez général. Maintenant, je serai implacable.
Il y eut un instant de flottement, où le temps sembla s'étirer. Puis l'homme commença à hurler à pleins poumons, avant de s'étouffer et de recracher sang et le contenu de ses intestins qui allèrent repeindre la muraille d'une couleur qui convenait désormais mieux à l'humeur du Seigneur des lieux. Durant plusieurs heures il pleura au supplice, avant de mourir comme une coquille vide, en ayant expectoré ses entrailles. Ces cris lancinèrent les oreilles des deux camps. Sauf celles d'Ergaïl, qui ne pouvait plus l'entendre, écrasé par le chagrin.
Enfin le soleil se coucha, la nuit ne serait pas calme.


Dernière édition par Lucyll Freespirit le Dim 11 Aoû 2013 - 15:47, édité 1 fois (Raison : Orthographe ^^)
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MessageSujet: Re: Bataille et escarmouche contre Emeris ! [fin Mial 1301]   Bataille et escarmouche contre Emeris ! [fin Mial 1301] - Page 2 Icon_minitimeSam 10 Aoû 2013 - 22:02

_ Finalement je ne suis plus si emballée que ça Elliott…
La jeune femme dévisagea la robe et la perruque que son camarade lui avait déniché.
_ Mais si ! Tu vas lui ressembler comme deux gouttes d’eau avec ça ! Le problème c'est les yeux, qu'il va falloir changé de couleur et la taille, il faut que tu ajoutes des chaussures un peu hautes.
_ Dis aussi que je suis petite !!!
_ Pas du tout. Ce sont juste les autres qui sont naturellement trop grand. Riait Elliott en tentant de ne pas prendre le regard noir que lui envoyait Amy au sérieux.
_ Venez vite c’est affreux !
Un garde Orzaalien se précipita à toute vitesse dans la chambre, qu’ils avaient investit pour les essayages, en arrachant presque la porte .
_ Que se passe-t-il ? Demanda le jeune homme.  
_ C’est le Duc ! Répondit le garde en sueur. Il a perdu la raison !
_ Bon sang mais ce n’est pas vrai ! Il ne peut pas se retenir plus de dix minutes ! Ragea Amy pour unique réponse.
_ Il a emmené tous les prisonniers sur les remparts et il menace nos assaillants de les exécuter en échange de Monsieur Dreadstone !  
_ Quoi ??? Mes prisonniers !?! Mais il se prend pour qui ce crétin !?! S’offusqua la jeune femme en sortant de la pièce à vive allure, manquant de percuter le soldat.
_ Cette histoire va mal finir… Conclut son compagnon avant de se mettre à sa poursuite.

Ils arrivèrent tous les trois sur les remparts désormais éclairés par les rayons orangés du soleil couchant.  
_ Ergaïl ! Hurla Amy en arrivant à sa hauteur. Qu’est-ce que tu fabriques avec mes prisonniers, imbécile !?!
Aucune réponse ne sortit de la bouche du Duc, il était comme plongé dans une sorte de transe profonde où la tristesse et la haine étaient omniprésentes. Il avait le regard vide de toute expression et la tueuse pu constater qu’il avait sorti sa lame de combat.

« S’il y a bien une chose que je déteste, c’est d’être ignorée ! » Maudissait-t-elle intérieurement. «  Puisque c’est comme ça. »
Amy sauta et envoya un coup de pied dans le nez de son compagnon qui le sortit de sa torpeur. Sous le coup du choc (et surtout parce qu’il ne s’y attendait pas), le duc se retrouva propulsé du mur de pierre, chuta de quelques mètre plus bas avant de retomber sur ses pieds. La jeune femme le rejoint se sautant, elle aussi, du chemin de ronde.
_ Amy ne te mêles pas de ça. Lança froidement le Duc d'Orzaal, le regard remplit de haine. Ne te met pas en travers de mon chemin sinon-
_-sinon quoi ? Tu vas me tuer moi aussi !?! Laisse-moi rire t’en serais même pas capable !
Le Duc afficha sur son visage une colère d’une noirceur jamais vue et fonça sur elle à la vitesse du son, sa lame fendit l’air qui s’accompagna d’un sifflement aiguë. La tueuse s’accroupie de justesse et visa de son pied la main du Duc qui saisissait son arme. Il la lâcha sous le coup et la lame s’envola laissant Ergaïl désarmé pendant une fraction de seconde.
_ REVEILS TOI ABRUTIT !! Hurla Amy qui serra le poing et qui lui envoya un coup de poing dans la mâchoire avec assez puissance pour le projeter à quelques mètres hors de portée de son arme.
La lame retomba et se planta dans le sol à deux mètres de lui. La jeune femme n’attendit pas qu’il se relève et se jeta sur lui pour l’immobiliser au sol.
_ Apporter moi de la corde et des chaines vite ! Et allez chercher Udjinn !
_ LACHE MOI AMY ! JE TUERAIS TOUT CES CLOPORTES ET TU NE POURRAS PAS M’EN EMPECHER !
_  Lucyll est morte ! Tu entends ?? Elle est morte et ce que tu feras maintenant n’y changera rien !
_ Peut-être…mais je vais veiller à ce que ses bourreau le soit également.
_ Et après tu feras quoi ? Tu élimineras leurs familles et les amis de leurs familles ?!? C’est toi qui m’as enseigné que la vie était plus importante que le reste ! C’est pour ça que j’ai rejoint Orzaal. Parce que j’avais de l’estime pour toi, pour tes idéaux et que j’espérais pouvoir m’améliorer ! Et on vient de m’apprendre que tu viens d’éliminer deux personnes innocentes. Pourquoi ? Parce que tu es rongé par la colère et la culpabilité ? Moi aussi je suis triste pour Lucyll mais pour le moment c’est Thadd’ qu’il faut aider ! Parce que lui est toujours vivant. Désormais, tu viens de donner une bonne occasion à l’ennemi de l’exécuter lui aussi !    
_ Ferme là ! C’est pour le sauver que je le fais ! Rugit-il en se relevant violement et en se dégageant de l'emprise de la tueuse. Il s’empara de sa lame s’apprêta à attaquer en levant son arme au ciel mais il se figea et seul le bruit de ses mains qui se crispèrent autour du manche résonna dans le silence subitement apparue.
_ Pardonnes moi mon frère.
_ Udjinn…
La dryade retira la pointe anesthésiante de la nuque du Duc qui s’effondra et qui perdit connaissance en laissant une dernière larme couler sur sa joue.
_ Non mais quel imbécile. Amy soupira en secouant la tête. Merci Udjinn. Dans combien de temps va-t-il se réveiller ?
_ Je dirais dans deux heures environs.
_ Alors il faut faire vite. Elliott va prévenir les soldats d’Emeris que nous capitulons et que nous allons leur livrer la princesse. Pendant ce temps Udjinn, tu vas demander aux Orzaaliens et aux Serchanes de se replier pour l’instant, il faut qu’ils croient qu’on abandonne pour de bon. Il faut également qu’on ligote Ergaïl et qu’on l’enferme dans le manoir. Je n’ai pas envie qu’il se réveil plus tôt que prévu.  
_ Et ensuite ?
_ Ensuite je me fais passer pour la princesse, s’ils sont coopératifs et que l’échange se passe sans problème, je me débrouillerais pour revenir...mais je m’infiltre dans leur camp et je récupère Thaddeus, s’ils ne sont pas disposés à le relâcher…ce qui ne m’étonnerait pas vu avec qu’elle subtilité notre cher Duc à répondu.
La dryade acquiesça avant de s’éloigner rapidement, tandis que son compagnon se chargea de prévenir l’armée ennemie…et la nuit tomba.

Les torches s’allumèrent et l’on pouvait distinguer avec plus de clarté le camp des soldats de l’armée d’Emeris ainsi que la dizaine de soldats, attendant leur princesse déchut devant l’entrée du manoir avec, à leur côté, le professeur toujours attaché et bâillonné.
La porte s’ouvrit dans un grincement terrible, découvrant quelques Orzaalien servant d’escorte à la fille aux cheveux de feu qui les accompagnait. Ils s’avancèrent à pas lent, respectant la certaine résistance de la princesse à se rendre.
_ Nous vous apportons la princesse Dimna d’Emeris ! S’exclama un membre du convoi. Nous souhaiterions dès à présent que vous relâchiez Mr Dreadstone.
_ Je suis ravis que vous vous soyez enfin rendu compte que la situation n’était pas à votre avantage. Lâcha le générale Ereh sans aucune sympathie dans la voix. Amenez-nous d’abord la fugitive et nous relâcherons l’otage.
_ Qu’est ce qui nous prouve que vous tiendrez parole ?
_ Je tiens toujours mes promesses et je respecterai ma parole. Réplica le visage froid du général qui laissa transparaitre un léger sourire. C’est à votre tour de faire preuve de bonne foi.
Les Orzaaliens échangèrent des regards réticents et s’exécutèrent sans bonne volonté. L’un d’entre eux guida la rousse et la confia entre les mains de deux soldats d’Emeris qui se chargèrent de la plaquer sauvagement au sol avant de l’enchainer .
_ Maintenant que vous avez la princesse, relâcher le professeur !  
Ereh fit un signe de la tête au soldat qui détenait le prisonnier et celui-ci le balança avec violence en direction des Orzaaliens qui le récupérèrent.
_ Désolé. Il en piteux état mais c’est mieux que mort, n’est-ce pas ? Oh et tenez !  
Le général balança également deux épées argentées et rangées dans leurs fourreaux respectifs à leurs pieds.
_ C’est au professeur et à votre amie défunte il me semble. Nous n’en avons pas besoin, vous pouvez les garder. Cela fera un souvenir de notre victoire à votre Duc. Bien ! Clama Ereh couvert par les cris de victoire de ses soldats. Maintenant emmener la meurtrière au camp ! Nous partons demain pour Emeris !

Arriver au camp, la capture et l’arrivée de la princesse déchue remplit les soldats d’une joie et d’une fierté sans pareil et qui se traduisaient par des acclamations et des applaudissements fusant un peu partout sur le passage du général et de ses hommes.
Amy fit la grimace : son plan ne se déroulait pas exactement comme elle l’espérait et elle s’inquiétait pour Thaddeus. En effet, lors de l’échange, la distance qui les séparait était suffisamment courte pour se rendre compte de son état : Il était d’une pâleur extrême, blanc comme un cadavre et ne bougeait pratiquement pas.
_ Enfermez-là et veillez à ce qu’elle ne puisse pas se transformer. Ordonna Ereh avant de se reclure dans sa tente.

Amy termina ainsi sous une tente, ligotée et enchainée comme jamais elle ne l’avait été contre une roche dure aux parois coupantes et était désormais surveillée par deux gardes en armure lui tournant le dos surveillant l’entrée .
«  Bon allez, c’est parti ! »
Les chaines pour commencer. La jeune femme se tordit dans tous les sens, tout en essayant de ne pas faire de bruit et constata que les gardes avaient noués ses liens métalliques avec un imposant cadenas qui se situait juste au niveau de son bassin. Elle sourit, puis sortit un fil de fer qu’elle avait préalablement plié et caché dans le creux de sa joue.  
«  Maintenant, ils vont voir un peu de quelles chaines je me libère.»
Une fois atteint le cadenas après s’être contorsionnée, la tueuse devait désormais s’occuper des gardes. Pas question de les affronter de front. il allait donc falloir ruser. Elle se libéra de ses chaines dans la plus grande discrétion et opta pour une entaille dans le tissu de la tente. Quoi de plus facile quand on à dissimuler au préalable sa dague favorite sous son déguisement ?
Amy se débarrassa de sa perruque qu’elle jeta au loin et souleva le pan de sa robe qui camouflait sa dague argentée, accrochée à sa cuisse par un lien de cuir.
Elle déchira ensuite la partie la plus éloignée et la plus basse de la tente et s’y engouffra avant de se retrouver dehors. Enfin, elle prit la décision de se débarrasser de la robe (elle avait bien sur pris soin de mettre un short et un débardeur noir en dessous), avant de se mettre en route.
« Bien. Il faut que je regagne le manoir. »
Le camp était immense et la ronde de nuit et la présence de nombreux gardes fêtant leur victoire ne lui faciliteraient pas la tâche. Arrivée dans une allée déserte et peu éclairée la jeune femme se déplaça furtivement entre les toiles des abris et autres charriots de provision des soldats.
Deux gardes s’approchèrent d’elle à grand pas sans la voir mais elle prit le risque de se cacher dans une tente à proximité.  

Qu’elle ne fut pas sa surprise lorsqu’elle découvrit en ouvrant son pant, une jeune femme à la chevelure couleur des blés qui la suppliait de l’aider...



Spoiler:


Dernière édition par Amy Wicardomma le Lun 12 Aoû 2013 - 11:55, édité 1 fois
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Lucyll Freespirit

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MessageSujet: Re: Bataille et escarmouche contre Emeris ! [fin Mial 1301]   Bataille et escarmouche contre Emeris ! [fin Mial 1301] - Page 2 Icon_minitimeDim 11 Aoû 2013 - 21:47

Spoiler:
24 heures plus tôt

Nous avons été séparés, Thaddeus et moi, retenus dans deux tentes différentes. Manœuvre classique pour dissuader les prisonniers de tenter une évasion… Je suis attachée au mât central de celle où je suis recluse par une corde de chanvre et mes poignets sont enserrés dans des menottes de tantale, m’empêchant d’utiliser la magie pour m’échapper et retrouver Thadd’. Soudain, le général Ereh et une petite troupe armée pénètrent dans la tente. Le premier me désigne du doigt et un homme vêtu d’une longue robe de soie verte bien discernable au milieu des plastrons s’avance alors. Il pose à terre un petit récipient duquel s’élève une fumée épaisse et blanchâtre.

« D’après mes espions, il semble que cette jeune femme soit la conseillère du Duc en personne, Lucyll Freespirit. Le second est Thaddeus Dreadstone, un proche du Duc également. Mais je pense que c’est en nous servant d’elle que notre plan aura le plus d’impact.
- C’est aussi ce qu’il me semble
, répond l’homme en robe, Maintenant accordez-moi quelques instants. »

Il s’approche de moi et sort un couteau de son ample manche. J’écarquille les yeux, ne sachant comment me défendre, mais le sorcier n’a que faire de ma peur. Appuyant la lame aiguisée sur ma joue, il l’entaille légèrement et recueille quelques gouttes de mon sang avant de les transférer dans le récipient au sol. Puis, il ferme les yeux et étend les doigts vers la fumée. Aussitôt, les volutes commencent à se contorsionner, à former une silhouette étrangement familière. Enfin de la couleur vient agrémenter la création et je me reconnais dans ce double fictif.

« Pour que l’illusion soit parfaite, il va falloir que vous lui ôtiez son bâillon pour dégager son visage afin que je puisse le reproduire à l’identique. »

Ereh se glisse près de moi et détache la bande de tissus passée entre mes dents. Dès que ses doigts sont suffisamment proches, je le mords sauvagement en me débattant. C’est inutile, et je le sais, mais je ne peux pas me résoudre à les laisser faire sans rien tenter. Le poing ganté de métal d’Ereh vient me cueillir à la tempe. Je suis momentanément étourdie, et, quand je reprends mes esprits, la réplique de fumée est terminée, aussi fidèle que troublante, tel un miroir éthéré. Ereh satisfait se tourne vers moi :

« Bien. Voyons ce que l’on peut faire de toi qui poussera le Duc à obtempérer ! L’illusion sera parfaite, mais je te garde en réserve… On ne sait jamais ce qui peut arriver. Avoir une nouvelle cartouche peut s’avérer déterminant dans la bataille à venir ! »

Je ne vois que trop bien où il veut en venir. En désespoir de cause, je ne peux qu’essayer de prévenir quelqu’un de la supercherie qui vient de naître.

« THADD’ !! THADD’ C’EST UN… »

Un nouveau coup porté à la tempe interrompt mon cri d’alarme. Ma vision se brouille. Je sombre dans l’inconscience.

Quand j’émerge du brouillard où je suis plongée, je reconnais la sensation poisseuse du sang séché sur mon visage. Dans le monde flou de mon environnement, je discerne Ereh, assis sur un petit tabouret, se curant les ongles avec la pointe d’un poignard, le sourire aux lèvres.

« Tu es morte, annonce-t-il de but en blanc, Je t’ai tuée sous les yeux de tout Orzaal réuni. »

Des tréfonds de mon esprit, je parviens à extirper un peu d’ironie hautaine dans un rire sans joie.

« Alors vous n’avez fait que renforcer leurs convictions… Ils n’en seront que plus féroces au combat. »

Ereh se lève et s’approche de moi en ricanant, comme une grosse araignée vers sa proie immobile.

« Non, tu m’as mal compris. Tu es morte. Je t’ai transpercé la poitrine d’un coup de sabre devant tes amis impuissants, au pied des murs de leur précieux manoir, puis j’ai mis le feu à ton corps. Ils t’ont vue agoniser sans avoir d’autre choix que de te regarder expirer lamentablement. »

Je ferme les yeux, tentant d’ignorer la douleur lancinante qui m’enserre le crâne.

« Sais-tu quelle est la pire blessure que l’on puisse infliger à son ennemi ? »

Il est tout près à présent, je sens le souffle de ses paroles sur ma joue.

« Le désespoir. Le professeur Dreadstone refuse d’avaler quoi que ce soit depuis qu’il t’a vu mourir. Les Orzaaliens que l’on aperçoit sur les remparts affichent des visages emprunts d’un abattement profond. Mais tout ça n’est rien comparé à la réaction du Duc… »

Je rouvre les paupières et fixe avec difficulté le visage de mon ennemi.

« Il est plongé dans une rage telle qu’il n’en a pas connu depuis des années. En ce moment même, il torture et exécute publiquement les prisonniers de guerre sans importance qu’il a pu faire dans mes rangs. Il redevient le monstre sanguinaire qu’il fut il y a bien longtemps et dont la folie meurtrière n’a jamais été oubliée. Selon ses dires, je viens de tuer celle qui lui était le plus cher… Il en perd la raison… »

Il se penche encore d’avantage et susurre à mon oreille :

« Tout cela à cause de toi. »

L’accusation me va droit au cœur : si Ereh m’avait réellement plongé une lame chauffée à blanc dans la poitrine, il n’en aurait pas été autrement. La respiration haletante, je suis envahie par le besoin impérieux de rejoindre Ergaïl. De le voir. De lui parler. De le serrer dans mes bras. De lui dire que tout cela est faux. Que je vais bien. Que je suis en vie. Que je suis désolée. Animée par un soudain regain d’énergie, je me débats furieusement, tirant sur mes liens. Les menottes m’écorchent les poignets. Les cordes m’entaillent la peau. Ereh attrape mon menton entre ses doigts.

« Ne te mets pas dans un état pareil… Car bien que tu sois la cause de l’inhumanité violente et insatiable du Duc, tu ne peux à présent plus rien y faire ! »

Je lui crache au visage.
Un nouveau crochet vient s’écraser contre ma tempe et mettre fin à mes tourments.
Noir.

Je reprends conscience. Je suis seule. Des cris d’agonie déchirent la nuit. Une larme vient se mêler à la poussière et au sang qui couvrent déjà mes joues.

« Je suis désolée Erg’… Tellement désolée… »

J’entrouvre les yeux. Je perds le fil de mes états de conscience. J’ai l’impression que quelqu’un s’amuse à cribler l’intérieur de mon crâne de coups d’une régularité incessante. Je n’ose imaginer l’état de mon visage tuméfié. Le regard trouble, j’aperçois le pant de la tente qui se soulève. Alors que je m’attends à devoir supporter un nouvel entretien avec Ereh, c’est le visage familier d’Amy qui apparait dans l’encadrement de la porte. Elle affiche une expression de profonde incrédulité en me voyant. Cette éclatante vision inespérée jure merveilleusement avec le reste du cauchemar dans lequel je suis piégée. N’osant y croire, je murmure :

« Amy ?... Amy c’est bien toi ? »

La jeune femme se rue vers moi. En quelques gestes experts, elle tranche mes liens et crochète la serrure de mes menottes, libérant mes poignets à vif. N’étant plus retenue par rien, incapable de me maintenir debout, je m’effondre dans les bras de mon amie. Je ne pèse pas bien lourd, pourtant je la sens trembler. La redoutable et impassible tueuse d’Orzaal serait-elle en proie à… l’émotion ? Je dois avoir de la fièvre mais je parviens à balbutier des paroles qui doivent lui sembler confuses :

« Pardon… Je suis désolée… Vraiment désolée… »

M’agrippant à mon petit miracle comme une naufragée s’accroche à une bouée, terrorisée à l’idée de la voir disparaître, je la supplie dans un chuchotement implorant :

« Sors-moi de là, s’il te plait… Je dois voir Ergaïl… Je dois lui dire… Lui dire… Que je suis désolée… »

A présent, je ne suis plus Lucyll Freespirit, premier lieutenant du Duc d’Orzaal. Je ne suis plus la combattante aguerrie faisant face à l’adversité l’épée au poing et l’esprit concentré. Je ne suis plus la prisonnière revêche au sourire insolent prête à tenir tête au général ennemi. Pendant un instant, je ne suis plus qu’une fille fatiguée et meurtrie, l’esprit dévasté, s’en remettant à son amie. Le regard d’Amy est dur et déterminé.

« Je vais te tirer de là. » me promet-elle dans un souffle.
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Ergaïl d'Orzaal

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MessageSujet: Re: Bataille et escarmouche contre Emeris ! [fin Mial 1301]   Bataille et escarmouche contre Emeris ! [fin Mial 1301] - Page 2 Icon_minitimeLun 12 Aoû 2013 - 9:12

Ergaïl se réveilla difficilement. Les sens aux aguets, il chercha à dissiper les derniers brouillards des drogues qui entravaient sa perception.
- Il t'aura à peine fallut une heure trente pour ne plus ressentir les effets.
C'était Udjïnn qui s'adressait à lui. L'herboriste se campait devant.
Le Duc observa son environnement, il était dans les bains. Qui avait été revisitée pour lui servir de prison. Chaque bras et jambes retenus par une lourde chaîne ancrée dans le mur. Suspendu en l'air à la verticale, comme l'ennemi n°1. Sa soeur l'observait d'un oeil inquisiteur. Son corps était dévêtu à l'exception de son usuel pantalon en toile.
- Depuis quand tu te Mithridatises ? J'ai vu tes hanches, elles sont couvertes de marques de seringue. Depuis quand t'inocules-tu de petites doses de poison pour t'immuniser ?
Il planta son regard dans les yeux de la Dryade.
- Ça fait environ dix ans que j'habitue mon corps à résister aux drogues et aux poisons.
Elle en eu le vertige. Pas étonnant qu'il soit aussi résistant aux drogues. La dose aurait due suffire à clouer un homme une journée en temps normal.
- C'est Lizzy qui m'a appris à le faire. Pour que je ne sois pas bêtement empoisonné et retenu contre mon gré trop longtemps. Ou bien était-elle visionnaire et savait-elle que je serais un jour confronté à celle que je considère comme ma soeur. Que tu me droguerais.
Un pieu de glace se ficha dans le coeur de Udjïnn, ce geste lui avait beaucoup coûté. Et il le lui faisait payer. Ergaïl essayait de reprendre son souffle car la purge de son corps lui coûtait cher en énergie.
- Pourquoi me retiens-tu ? Demanda-t-il posément.
- Parce que tu es devenu fou ! Dit-elle les larmes aux yeux en montrant son épée et sa cuirasse qui gisaient au sol. Où sont passés tes principes. Tu lui avais dit plus jamais !!
Udjïnn avait les traits peint d’anxiété.
- Mes principes ? Que valent-ils ?! Hurla Ergaïl, Vous pensez sérieusement que ces soldats sont innocents ?! Qu'ils ne méritent pas la mort atroce que je leur réserve. Ils ont surement déjà tous tuer des gens innocents, sans se poser de question. Sinon ils ne seraient pas là ! Ils méritent la mort. Ce sont des mercenaires, ils se battent moins pour leur pays que pour l'argent et les pillages.
Son souffle était rauque et laborieux, mais les toxines avaient désormais quittée son corps. Son visage crispé dans un masque de haine pure le rendait effrayant.
- Ils ont tué Lucyll tu comprends ? Tuée !! Jamais je ne laisserais cela impuni ! Jamais je ne le pardonnerais. Ce n'est plus une histoire de justice. Je me dois de détruire cette engeance !
- Toi aussi tu as été un homme qui semait la mort. Tu étais terrifiant et impitoyable. Lui rappela la Dryade, Tu empalais tes ennemis, les uns après les autres sur le bout de ton épée. Tu les vidais de leurs viscères pour les jeter sur leurs frères encore vivants. Te souviens-tu de cette journée ou cette soif de sang t'as poussé à massacré un camp entier ? De ces journées où tu arrêtais tes carnages qu'au moment où tu étais épuisé.
- Oui, je m'en souviens. Conséda-t-il.
- Ton épée balayait tes ennemis, ballottée au bout de sa chaîne. Les Dryades te surnommait le Faucheur. Veux-tu redevenir celui que tu était ?

Silence.
- Tu t'es forgée une réputation et une âme de démon Ergaïl d'Orzaal !!! Hurla-t-elle.
- Et alors ?! Rugit-il, Ça n'en valait pas la peine du crois ? De défendre ces gens, ces enfants qui avaient peur. Toutes ces merveilleuses forêts, leurs villages et leurs peuples. Ils ne méritaient pas d'être protégés ou vengés.
- Pas si tu devais y brûler ton coeur ! Pas si tu y prends plaisir comme avant. Feula l'Herboriste.
- C'est d'avoir vu mourir ceux que j'aime le plus qui m'a déchiré. Murmura Ergaïl, Si je me brûle le cœur ensuite, c'est pour le cautériser, car il n'a plus raison d'être.
- Elles ne souhaitaient pas que tu fasses ça. Chuchota l'Herboriste dans un souffle
- Elles n'aspiraient pas à mourir non plus. Répliqua durement Ergaïl
Il y eût de nouveau un long silence.
Que le Duc le rompit avec un sourire froid.
- Pourquoi me retenir dans les bains ?
- C'est l'une des rares pièces avec une seule porte et des murs suffisamment épais pour te retenir. Expliqua Udjïnn
- J'apprécie que tu ne m'ai pas mit dans la salle ronde répondit-il avec reconnaissance, mais ... n'emprisonne personne ici par la suite.
- Pourquoi ? Questionna l'Herboriste avec surprise.
- C'est pour les magiciens de niveau faible que l'on utilise ces chaînes, pour des vrais magiciens comme toi et moi, il faut des vrai chaînes en tantale!

Soudain, l'eau s'anima et avant que Udjïnn n'ai pu intervenir, les pitons qui tenaient les chaînes tombèrent faute de roche pour les retenir. Roche qui venait de s’émietter avec la force des flots. Alors, le Duc chuta et disparut dans l'eau des bains. L'eau était chaude et agréable. Le poids des chaînes l'entraîna rapidement vers le fond. Où il se lassa choir sans lutter. Pourtant, il avait encore le manoir, des gens qui comptaient sûr lui. Il resta ainsi, les yeux clos quelques secondes. Puis presque à regret, il se propulsa hors de l'eau.
Ergaïl se campa devant Udjïnn, quatre lourde chaîne cliquetantes encore attachées au corps. Elle barrait la sortie d'un air menaçant, bâton à la main.

- Ne soit pas ridicule, laisse-moi passer. Ordonna le Duc
- Je ne te laisserais pas faire.
Le Duc soupira :
- Tu es plus forte que moi, et ce n'est pas mon genre d'utiliser des poisons contre ma soeur, tu le sais bien.
Elle souffla, soulagée.
- Là où tu te trompes, c'est que ces murs ne sont pas suffisants pour me retenir.
Elle réagit trop tard, car il avait déjà détruit par magie un pan de mur pour pouvoir sortir. Il prit tranquillement ses affaires qu'il plia soigneusement et s'apprêta à partir.
L'Herboriste, vive comme l'éclair, saisit ses fléchettes et en envoya trois simultanément. Plutôt que d'esquiver, Ergaïl balança devant lui la toile qui lui servait de chemise, dans laquelle se plantèrent les trois aiguillons.

- Tu ne pourras pas m'arrêter une fois de plus comme ça. Mais si je t'inquiète tant que ça, tu n'as qu'à me suivre.
Le Duc parti en direction de la meule à affûtée dans la cour, avec laquelle il retira trois de ses chaînes. Puis, avec le four du manoir et un marteau, il souda la dernière avec les maillons de son épée. Laissant deux mètres d'attaches entre l'anneau visé sur son bras et son épée.
- Que compte tu faire ?
- Rester droit, défendre Orzaal puis ensuite mettre le village sous l'autorité des Dryades. Pour avoir la liberté d'aller moi même punir souverain et généraux de la mort de Lucyll.
Ces yeux assombris par la colère montrait clairement qu'il ne laisserais plus personne le mettre en travers de son chemin. Personne exceptée une frêle jeune femme à la chevelure dorée qui n'était plus de ce monde.

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Thaddeus Dreadstone

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MessageSujet: Re: Bataille et escarmouche contre Emeris ! [fin Mial 1301]   Bataille et escarmouche contre Emeris ! [fin Mial 1301] - Page 2 Icon_minitimeLun 19 Aoû 2013 - 21:10

Un champ de blé, ondoyant dans le vent, une scène idyllique et apaisante. Soudain, le bruit des bottes résonne, et l'horizon se teinte d'écarlate. Et deux yeux, vides et froids, continuent de le fixer sans le voir...

Thaddeus s'éveilla d'un sommeil sans repos dans un lit qui n'était pas le sien. Il était désorienté et il avait mal. Il n'avait aucune idée de comment il était arrivé là. Une douleur lancinante sur son côté droit à chaque inspiration l'empêchait de comprendre le tumulte de voix, de mouvement et de cris qui régnait autour de lui. Il serra les dents, et appuya ses mains là où il avait mal. Elle était aveuglante, assourdissante, mais il devait se forcer à réfléchir calmement pour la chasser...

Douleur intense au côté droit. Palpation de la zone douloureuse...
Conclusion : côtes 3 et 5 droites, fracturées, poumons non touchés, survie non compromise.
Cause probable : coups violents et répétés.
Présence de bandages pour maintenir la cage thoracique. Hypothèse : le patient a été soigné et se trouve donc dans une infirmerie ou un hôpital.
Respiration calme et prise régulière d'antidouleurs conseillées jusqu'à rétablissement total.

Après quelques instants, le professeur rouvrit les yeux et s'assit au bord de son lit, la douleur désormais canalisée. Il était bel et bien dans une infirmerie, mais une infirmerie de fortune. La salle à manger du manoir avait été remplie de lits et de paillasses, et le matériel médical du laboratoire avait été réquisitionné, de même que les plantes de l'herboristerie. Quelques bénévoles et des apprentis soigneurs s'affairaient comme des abeilles, rafistolant les blessés ça et là du mieux qu'ils pouvaient, mais faisant un travail d'amateur... Où était donc Udjinn? Elle et lui étaient les deux personnes les plus qualifiées pour ce travail...

Il se leva et commença à claudiquer vers la porte. Le dernier souvenir qu'il avait était une rencontre bien peu fortuite avec un soldat emerisien dans une maison abandonné, et il était bien décidé à découvrir ce qui s'était passé depuis.

"M'sieur! M'sieur Dreadstone non! entendit-il appeler derrière lui. Faut rester assis m'sieur Dreadstone!

C'était Mija, l'une des domestiques du manoir, qui s'approchait de lui en courant et en trébuchant. Malgré sa maladresse et son illettrisme, Mija était l'une des personnes que Thaddeus appréciait le plus à Orzaal. Elle s'était toujours montré particulièrement gentille et attentionné à son égard, et elle n'avait pas ce tempérament bourru et sauvage que beaucoup d'Orzaaliens semblait partager. Il faudrait qu'il l'invite à prendre le thé un jour...

-Je vais bien, Miss Bergson, merci de vous inquiéter, répondit il en grimaçant tout d même.

-La dryade a dit que vous deviez rester allongé m'sieur!

Udjinn. Elle était bien passée par ici. Qu'est ce qui pouvait la retenir? Pas les combats, elle n'y participerais pas... Thadd' éluda la question et poursuivit :

-Je vais bien j'ai dit! Je n'ai que deux questions : où en est on avec Emeris et où est passée Lucyll?

-Lu...LUCYLL?? s'étrangla Mija. Mais... Vous ne vous rappelez plus?

-Je ne poserais pas la question si c'était le cas très chère! plaisanta le professeur.

Mais son visage blêmit et son sourire s'évapora quand Mija s'écarta pour le laisser voir ce qui avait été déposé au pied de son lit. Son épée, et celle de Lucyll. Alors, tout lui revint en mémoire. La capture, les coups, l'exécution, les coups encore, et les questions, l'échange et les épées...

-Je suis désolée... souffla Mija.

Thaddeus prit les épées et se retourna.

-Moi aussi...

Et il s'en fut, sans se retourner.



Subtile. On dit qu'une épée ressemble à son propriétaire. Celle de Lucyll était fine, mais solide, simple sans être pauvre, élégante sans être hautaine. Comme elle...


Thaddeus s'était réfugié en haut de l'observatoire, comme il avait l'habitude de le faire quand il n'allait pas bien. Ici, dans cette pièce isolée, il pouvait être faible, sans que personne ne le découvre. Il pouvait hurler sa détresse, sans que personne ne l'entende... Ce n'est qu'une fois arrivé en haut des marches qu'il avait commencé à sangloter. Doucement, il s'était laissé tomber par terre. Le choc du départ était passé, seule la peine restait. Et il avait pleuré, pleuré pendant presque une heure sans s'arrêter. Pourquoi? Pourquoi maintenant? Pourquoi elle, pourquoi pas lui? A chaque fois qu'il essayait de penser à ce qu'ils avaient vécu ensemble, il ne pouvait que voir la terrible image de ses yeux, ses beaux yeux marrons qui regardaient vers le néant... Est elle en paix? se demandait-il. Est elle auprès de son Dieu? En avait elle seulement un?

Au bout d'un moment, il se remit debout, tremblotant, et regarda par la baie vitrée la plaine en contrebas. Le village, contrairement à d'habitude, n'émettait aucune lumière. Le camp des Emerisiens en revanche brillait de mille feux. En revenant dans le hall, il croisa Amras, sa robe blanche couverte de cendres et de sang, et le visage tout autant. Ils n'étaient pas aussi proches l'un de l'autre qu'ils l'avaient été de Lucyll, mais ils se prirent tout de même dans les bras l'un de l'autre, et versèrent encore quelques larmes.

"Tu as été mis au courant de ce qui s'était déroulé pendant ton absence? demanda l'enchanteur.

-Oui, répondit Thaddeus en s'essuyant le visage. La défense du mur Nord, la folie d'Ergaïl, les executions, Amy... Elliot m'a raconté.

Il y eut un silence, triste et gêné, puis Amras encouragea Thaddeus d'un signe de tête et s'en fut vaquer à ses occupations. Il fut seul à nouveau...

Soudain, une explosion retentit, suivie par les cris de plusieurs villageois, le tout émanant de la cour du manoir. Sans hésiter, il se précipita dans cette direction, mais les hommes et les femmes courant en sens inverse freinaient sa progression. Quand il arriva dans la cour, ce fut pour voir Ergaïl, penché sur une enclume, parler avec Udjinn en frappant quelque chose. Pourtant... ne devait il pas être enfermé? C'est en voyant l'énorme cratère qui ouvrait sur les bains qu'il comprit que c'était Ergaïl que les villageois fuyaient.

- Que comptes tu faire ? disait Udjinn.

- Rester droit, défendre Orzaal puis ensuite mettre le village sous l'autorité des Dryades. Pour avoir la liberté d'aller moi même punir souverain et généraux de la mort de Lucyll.

Et c'est quand il se retourna que Thaddeus put voir ce sur quoi il frappait. Claris, son instrument de mort. Bien que ne l'ayant jamais vue en action, Thaddeus savait pour quoi elle avait été faite. Il serra le poing sur l'épée de Lucyll.

-Alors voilà commentvous allez la remercier? dit il, juste assez fort pour qu'Ergaïl l'entende. Voilà comment vous voudriez qu'elle soit fière de vous?

Un air de surprise, puis de soulagement passa sur le visage du duo d'Orzaaliens. Le duc fit un pas en avant.

-Thadd! Tu es...

-V-vivant? coupa celui ci. Je sais, merci. Pas g-g-grâce à vous.

L'hostilité visible du professeur fit resombrer Ergaïl dans sa colère sourde. Thaddeus pointa Claris du bout de sa propre épée.

-On lui fait prendre l'air?

-Je n'ai pas à me justifier auprès de toi, répliqua le duc.

-Pas la peine, je ne t'écou... Je ne vous écouterais même pas.

Ergaïl tourna les talons, prêt à partir.

-HEY! l'interpella Thaddeus. J'ai pas t-terminé!

-Moi si!! rugit Ergaïl en se retournant. Je vais en finir! Et je vais punir tous les coupables!!

-Tu ve... Vous voul-OH MERDE! Tu veux punir tous les coupables, Ergaïl d'Orzaal? Commences par toi même!!

-Ne me parles pas sur ce ton, Dreadstone.

-Je dis la v-v-vérité, et tu le sais!!! Elle ne serait jamais m-morte sans tes principes à la...

-TAIS TOI!!

Thaddeus versait des larmes autant de tristesse que de douleur. Il avait l'impression que son coeur brûlait dans sa poitrine. Il en voulait démesurément à Ergaïl. Comment, après avoir été en partie responsable de la mort de Lucyll, pouvait il se permettre une telle offense à sa mémoire?!

-Tu sais quoi? cracha-t-il. Va le faire ton putain de massacre, JE M'EN FOUT!

Il souffla pour se calmer.

-Je resterai ici, et je veillerai sur le village, continua-t-il. Mais si tu fais ça, Ergaïl, ne reviens jamais. Parce que je serai là, et que je te tuerai moi même.

Il y eut un silence, puis le professeur tourna les talons en disant :

-De toutes façons, tout ça n'a plus d'importance...

Soudain inquiète, Udjinn lança :

-Thadd? Thaddeus? Pourquoi ça n'a plus d'importance?

L'intéressé s'arrêta et baissa la tête, se remémorant les coups, les brûlures et le reste, et répondit :

-Parce que j'ai dit à Ereh comment passer par les souterrains...




Dernière édition par Thaddeus Dreadstone le Lun 19 Aoû 2013 - 21:58, édité 1 fois
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Amy Wicardomma

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MessageSujet: Re: Bataille et escarmouche contre Emeris ! [fin Mial 1301]   Bataille et escarmouche contre Emeris ! [fin Mial 1301] - Page 2 Icon_minitimeLun 19 Aoû 2013 - 21:26

« Je vais te tirer de là. »

Après une brève étreinte qui sembla durer une éternité, Amy souleva délicatement sa camarade du sol, tout en essayant de la ménager au maximum, avant de la laisser tomber sur son dos. L’escrimeuse sembla s’endormir et respirait calmement, sans doute soulagée et surtout fatiguée. Etre la prisonnière d’un camp ennemi était une lourde et éreintante épreuve ; Amy le savait mieux que personne. Interrogatoires et tortures, coups et menaces, qui servaient uniquement à vous ôter tout espoir de survit et de libération.
La tueuse s’arrêta un instant et afficha une mine sombre en posant le regard sur sa main gauche : Elle tremblait encore.
Etait-ce de la colère ?...ou tout simplement de la joie de la savoir vivante ? Cela pouvait être n’importe quoi mais elle ne voulait pas le savoir à l’heure actuelle. La tâche la plus importante du moment était de ramener Lucyll saine et sauve au manoir et d’avoir si possible l’occasion d’en coller une à Ereh.  
Eliminer leur amie était une chose mais faire croire à sa mort en était une autre, Ergaïl avait finalement perdu la tête pour rien.
« Quel idiot. » Se dit-elle nonchalamment, le sourire aux lèvres. « J’ai hâte de voit la tête qu’il va faire en nous voyant arriver. »
C’est sur cette dernière réflexion que la tueuse cessa de réfléchir car un hurlement roque et puissant retentit à l’extérieur.

« Alerte ! La princesse s’est échappée ! »

Après avoir été alerté par un de ses soldats, Ereh arriva en hâte dans la tente de leur prisonnière, censée être lourdement enchainée à un imposant rocher et gardée par deux de ses meilleurs soldats. Qu’elle ne fut pas sa surprise quand, accompagné de ses hommes, il découvrit la tente vide avec les liens en tantale de sa captive gisant au sol. Une forme inerte et pubescente attira son attention dans un coin de la tente. Une fureur indescriptible déforma alors son visage, lorsqu’il la saisit et qu’il se rendit compte que la chose qu’il tenait entre les mains était une perruque rousse semblable à la chevelure de leur princesse déchue.
_ On s’est fait avoir. Mumura-t-il entre ses dents.
ON S’EST FAIT AVOIR ! Hurla-t-il finalement avant de se tourner vers ses subordonnés.
_ Sonnez l’alerte et empêchez quiconque d’approcher l’otage ! Ils ne doivent pas savoir qu’elle est vivante !  
Les soldats s’exécutèrent et le camp d’Emeris entra en ébullition.

Amy eu tout juste le temps de sortir de sa cachette avec Lucyll sur son dos qu’un un groupe de soldat vint dans leur direction. L’alerte a été donnée et s’échapper du camp sans attirer l’attention et retourner jusqu’au manoir serait désormais pratiquement impossible. Sa camarade l’empêchait de se mouvoir comme elle le souhaitait et penser à combattre n’était pas non plus une bonne alternative :   la tâche sera donc particulièrement difficile.  
La tueuse sortit sa dague argentée et la coinça entre ses dents, puis veilla à ce que sa camarade soit correctement installée, avant de prendre la direction du manoir.
_ Les voilà ! Attrapez-les !!
Elle se retourna vivement sur sa gauche, en effet, trois Emerisiens venaient dans leur direction en courant et les avait déjà repérer. Il n’y avait désormais plus qu’une chose à faire : courir !
Amy slaloma entre les allées de toiles, en croisant de plus en plus de soldats sur son passage et déviant sans cesse de trajectoires.
« Heureusement que tu es un poids plume. » Pensa Amy en jetant un rapide coup d’œil par-dessus son épaule.
Elle fonçait à perdre haleine dans les méandres du camp d’Emeris, l’ennemis, surgissant de plus en plus nombreux de toutes parts entre les tentes du camp. Son regard se posa alors, où elle aperçût un visage désagréablement familier.

Ereh était là.

A l’entrée de sa précédente prison et accompagné par deux de ses hommes. Elle passa vivement devant lui et sentit ses yeux la bruler atrocement, puis son regard fou de rage se planta dans celui du général qui afficha une mine décomposée.
Amy ne s’arrêta pas et continua sa route en direction du village, désormais seule alternative qu’elle avait sous la main pour espérer semer ses poursuivants. Elle trouva enfin la sortit du camp, en bousculant du coude quelques tonneaux et matériel de l’armée d’Emeris au passage avant de rejoindre la rivière la plus proche.  

Le village d’Orzaal était désormais en vue, pourtant plongé dans la pénombre la plus totale. Amy souriait, d’un côté soulagée par cette vision rassurante et familière, et en même temps nerveuse à l’idée de s’engouffrer une nouvelle fois sous terre. Elle en avait, en effet, eu l’idée que très récemment : les souterrains d’Orzaal.
Des kilomètres de galeries (dont la plupart d’entre elles, piégées) se dispersaient sous la surface de la terre comme une gigantesque toile d’araignée et seules quelques rares personnes du manoir étaient au courant de son existence. Et à leur actuelle, ils étaient deux à en posséder les plans : Le Duc d’Orzaal…et elle bien sûr.
Quelques chemins menaient au manoir, ce qui était particulièrement utile pour informer la tueuse de toutes les rumeurs et autres informations intéressantes qui circulaient au village et dans les environs.
Aussi ce réseau était un formidable atout, quoi de mieux pour disparaitre sans laisser de trace et empêcher l’ennemis de nous filer ?
Sa camarade gesticulait légèrement dans son dos, apparemment cette course poursuite mouvementée dans le camp l’avait réveillée.
_ Tiens bon Lucyll, nous sommes presque arrivées. Déclara Amy tout bas.
L’armée d’Emeris se rapprochait à grande vitesse, à tel point que l’on pouvait déjà distinguer les feux des torches et les claquements des bottes et des cuirasses de métal, par-dessus les vociférations des soldats.    
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Dimna d'Emeris

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MessageSujet: Re: Bataille et escarmouche contre Emeris ! [fin Mial 1301]   Bataille et escarmouche contre Emeris ! [fin Mial 1301] - Page 2 Icon_minitimeMer 21 Aoû 2013 - 15:55

Dimna se figea.
Arpenter la pièce de long en large ne servait à rien. Rien du tout. Elle ne pouvait décemment laisser les autres autour d’elle se démener tandis qu’elle restait dans la chambre à tourner en rond tel un lion en cage. Ou plutôt un loup en cage… Elle sortit de la pièce, décidée. Elle allait agir.

Dans le couloir, c’était l’effervescence. Des tas de gens couraient en tout sens. Les visages exprimaient tous la même tension, et Dimna, particulièrement sensible à l’atmosphère autour d’elle, sentait l’angoisse, l’empressement…
- Excusez-moi… commença-t-elle en effleurant l’épaule d’un domestique.
Celui-ci sursauta, la regarda comme si elle était elle-même un soldat émerisien et se dépêcha de filer sans lui répondre. La princesse resta un instant hébétée, immobile au milieu du fleuve intarissable de personnes agitées, puis se reprit et tente à nouveau une approche auprès d’une jeune femme qui passait près d’elle. Elle obtint une réaction semblable, un regard chargé de gène, ou de colère ?.. et une fuite délibérée.
Furieuse, elle agrippa au vol le bras de la servante et l’obligea à lui faire face. Comme celle-ci se débattait, elle la plaqua sans ménagement contre la porte de sa chambre et gronda un  « Que se passe-t-il enfin ?! » ponctué d’une secousse brutale.
La domestique balbutia quelques mots de protestations, vains devant la colère de la princesse, puis céda de mauvaise grâce et lui expliqua la capture de Thaddeus et Lucyll par le camp ennemi, la mort de Lucyll,  la folie meurtrière dans laquelle le Duc avait plongé, le stratagème d’Amy déguisée en Dimna, et enfin la livraison de Thaddeus en échange de cette fausse princesse. A peine eut-elle fini son récit que la servante fila. Dimna identifia enfin ce qui brillait dans le regard des gens qu’elle croisait.

Le reproche.

La culpabilité menaçait de refermer ses mâchoires étouffantes sur elle, Dima fit ce qu’elle avait toujours fait en cas de coup dur. Elle refoula ses émotions, pour ne rien ressentir. Ce fut donc un masque impassible que Thaddeus rencontra lorsqu’il se heurta de plein fouet à Dimna dans le couloir que celle-ci remontait au pas de course.

- Vous ?.. grogna-t-il en l’identifiant, le choc passé. Navré je n’ai pas… pas de temps à vous accorder.
Tout son être vibrait de rage, et son bégaiement en pareille situation n’avait rien de comique et exprimait plus encore sa colère.
- S’il vous-plait ! s’exclama Dimna en le retenant fermement. Je sais ce qui s’est passé, mais je dois faire quelque-chose, je ne peux pas rester plantée là à…
- Vous n’allez rien faire du tout !! hurla-t-il furieux. Tout ça est votre faute, voulez-v.. vous encore aggraver ce que vous avez déjà créé ?!  Sans vous rien ne serait arrivé, et maintenant que Lucyll est morte, que le Duc est fou, vous voulez.. vous sortez de votre chambre et vous voulez agir ?! C’est trop tard ! Nos dirigeants sont perdus, chacun à leur façon, et Emeris est dans les souterrains !!
Le visage de Dimna se fit encore plus dur, si seulement cela était possible, et ses yeux froids accrochèrent le regard de Thaddeus brillant de rage. Sa décision était prise.
- Dîtes-moi où se trouve l’entrée des souterrains.
Devant le mutisme et l’expression haineuse du professeur, elle ajouta de sa voix la plus cruelle :
-De toute façon vous l’avez déjà dit à Ereh ! Qu’est ce que cela changerait ? Dîtes-moi !!
Thaddeus se dégagea brutalement de la poigne de Dimna. La regarda froidement. Et céda.

Le lieutenant Rnéo lâcha un nouveau juron qui fit tressaillir la troupe qu’il dirigeait (et que j’ai la décence de ne pas répéter). Ils avaient perdus les fugitives, et par conséquent perdus leur plus gros avantage. Il gronda encore un instant avant de se ressaisir. Plus de la moitié de l’armée d’Emeris avait été lancée dans les souterrains, séparée en petites troupes dans chacun des chemins possibles, en éclaireur afin de découvrir le bon passage. Lorsque ce serait fait, ils avertiraient le reste des bataillons. Ils se rueraient alors à l'intérieur même de ce foutu Manoir. Et feraient un carnage. Et c’en serait enfin fini de cette saleté de bataille.
Il continua donc d’avancer dans le couloir sombre, éclairé de la lumière mouvante des torches, projetant des éclats orangés sur les parois de roche inégales. Il avait le sentiment, non, la certitude d’être sur la bonne voie. Et son instinct de le trompait jamais.

Soudain, la troupe entière se pétrifia. Un grondement sourd résonna dans tout le couloir, se répercutant sur les pierres comme provenant de partout à la fois.
-Qu’est-ce que c’était ? chuchota un soldat, brisant le silence tendu qui avait suivi.
La peur parcouru son dos en un frisson violent qui le secoua tout entier, mais Rnéo hurla avec détermination :
- Rien qui ne nous arrêtera ! En avant, nous approchons !!
La troupe se remit en marche, aux aguets. Un hurlement perçant retentit.
- J’ai vu quelque chose !! Là !!
Rnéo se retourna d’un bond pour identifier celui qui avait crié. Soudain, la torche qu’il tenait d’une main fut arrachée et s’écrasa par terre, s’éteignant dans un sifflement aigu.
- Qu’est ce que..
D’autres cris résonnèrent, il eut juste le temps d’entrevoir une forme énorme passer en un éclair à coté de la troupe.
Trois sifflements déchirèrent l’air, leurs trois autres torches s’éteignirent. L’obscurité fut totale.

Un instant qui paru durer une éternité, le silence fut aussi parfait que la noirceur. La respiration haletante, le cœur battant trop fort à lui briser des côtes, Rnéo dégaina son épée.

Le chuintement métallique sonna beaucoup trop fort dans l’air glacial. Et la boucherie commença.

Un rugissement terrifiant retentit, un bruit immonde, un hurlement qui n’exprimait qu’une pauvre parcelle de la douleur insoutenable de la première victime anonyme parmi toutes celles qui suivirent. Rnéo, dans son aveugle terreur, donnait de grands coups tranchant l’air, blessant ses propres hommes, mais n’atteignant jamais l’invisible monstre qui les déchiquetait un à un. Au milieu du carnage, des cris, et de la panique, Rnéo tenta de reculer, de sortir de ce cauchemar, de ce boyau des enfers. Il heurta un cadavre, fit volte-face, sa botte s’enfonça avec un atroce bruit de succion dans ce qui semblait être le ventre éviscéré d’un soldat. Il hurla, et son hurlement se perdit dans ceux de ses  hommes, et dans la pénombre poisseuse. Son visage était collant, ruisselant des gerbes de sang, il gémit en sentant dans son dos la paroi trop chaude pour lui apporter quelconque réconfort, semblant elle-aussi goutter des vies arrachées des soldats.

La dernière plainte s’éteignit. Il se pétrifia. Le temps parut en suspend.

Crissement de griffes acérées. Rnéo tressaillit si violemment qu’il faillit s’écrouler.  Son épée tendue devant lui en une dernière défense dérisoire, bravant les noirs méandres du couloir saturé de mort. Grondement.

Il distingua malgré ses yeux brûlants aveuglés de terreur deux points lumineux à quelques centimètres de lui.

Deux yeux jaunes.

Un souffle rauque balaya les gouttes de sueur et de sang de son visage crispé.

C’était donc à cela que la mort ressemblait ? Une certitude, qui s’imposait sans bruit, sans heurts. Que l’on attend. Qui nous attend. Un silence, qui nous appelle. Mais se sentait-il prêt à répondre ? Rnéo ferma les yeux. Quelque chose se brisa en lui. Il accepta.

Lorsque la bête fondit sur lui, il ne bougea pas. Et lorsqu’elle lui arracha la gorge, il était presque serein…

Dimna se rua hors du passage. Elle avait arrêté la première menace, la troupe était presque à l’entrée du Manoir. Mais le carnage qu’elle avait fait n’était sans nul doute pas passé innaperçu dans les souterrains où chaque bruit résonnait dans chaque couloir. Et elle pourrait peut-être les retarder, tout au plus, mais pas arrêter une armée. Il fallait qu’elle prévienne les habitants qu’elle avait stoppé la première troupe, mais que les autres arrivaient.

Ses pattes de loup poisseuses de sang laissèrent des traces écarlates sur le plancher lorsqu’elle déboula du passage et courut jusqu’à l’herboristerie, se laissant guider par son odorat lui indiquant que le Duc s’y trouvait. Ses griffes cliquetant contre le sol, son souffle brûlant, sa gueule hérissée de crocs, sa fourrure rousse couverte de sang, ses yeux jaunes de prédateur… Dimna comprit amplement la panique des domestiques et habitants sur son passage, qui voyaient débouler un loup monstrueux et plein d’hémoglobine, mais elle avait plus urgent à faire que de s’arrêter pour les rassurer. Lorsqu’elle atteint la porte de l’herboristerie, elle l’enfonça sans hésiter.


Dernière édition par Dimna d'Emeris le Mer 21 Aoû 2013 - 16:23, édité 1 fois
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Lucyll Freespirit

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MessageSujet: Re: Bataille et escarmouche contre Emeris ! [fin Mial 1301]   Bataille et escarmouche contre Emeris ! [fin Mial 1301] - Page 2 Icon_minitimeMer 21 Aoû 2013 - 15:56

Le chemin que nous empruntons se perd dans un grand flou dans les méandres brumeux de ma mémoire. L’obscurité, Amy courant à perdre haleine dans des tunnels connus d’elle seule, nos poursuivants proches puis lointains, semés par la dextérité sans pareille de la tueuse.

Lorsque nous sortons enfin des souterrains, je suis sur le point de m’évanouir. Dans ma tête la douleur pulse avec violence, la lumière me parait trop vive, les sons trop forts. Amy semble elle-aussi à bout de souffle mais l’exploit qu’elle vient d’accomplir en me ramenant vivante illumine son visage d’un éclat fabuleux. Je ne l’ai jamais vue si rayonnante. Je m’autorise enfin à lâcher prise. La tension accumulée tout au long de ma captivité me quitte comme on enlève un fardeau à la fin d’une journée harassante. Des gens s’agitent autour de moi dans un flou total, j’ai renoncé à la lucidité. Je ne suis plus que fatigue, lassitude et souffrance. Dans un état proche de l’inconscience, je perçois Amy ordonnant à tous de reculer d’un ton sans appel. Puis elle me porte à l’écart, jusqu’à l’herboristerie étrangement vide en faisant demander Üdjinn. Le calme de la pièce m’apaise. Je ferme les yeux un instant et laisse le sentiment de sécurité m’envahir. La voix de la Dryade me tire de ce demi-sommeil :

« Elle est… Elle est en vie ?! Mais… comment est-ce… Comment est-ce possible ?! »

Aussitôt deux mains habiles me palpent avec efficacité, vérifiant que je n’ai pas subi d’autres blessures que celles, apparentes, que j’ai à la tête et aux poignets. J’entrouvre une paupière pour voir son visage à la fois emprunt d’une joie incrédule non-dissimulée, de soulagement, mais aussi d’une grande perplexité et d’une pointe d’inquiétude.

« Je vais bien, la rassuré-je d’une voix presqu’inaudible, J’ai juste reçu quelques coups à la tête. »

Je dois être dans un état lamentable car elle affiche une mine horrifiée en observant de près ma tempe. Elle envoie Amy aux quatre coins de la pièce à la recherche de diverses plantes. Je me laisse faire, m’abandonnant à ses soins experts, baignant dans une sourde torpeur, écoutant d’une oreille vague les dernières nouvelles que les deux jeunes femmes échangent. Tout à coup, je me redresse d’un mouvement brusque qui fait sursauter Üdjinn et qui brouille ma vue quelques secondes.

« Lucyll, ne bouge pas, tu es en état de choc et ta blessure est plus sérieuse que tu ne le crois ! »

Elle tente de me rallonger de force mais je lutte de toutes mes maigres forces.

« Non… Je ne peux pas… Où est Ergaïl ? Je dois… Il faut que je le voie. Maintenant. »

Des étoiles dansent devant mes yeux. Üdjinn ne veut pas me laisser me lever. Cela me plonge dans une colère aveugle que même la fièvre n’atténue pas. Je perds totalement le contrôle de moi-même, et cette fois, aucune menotte de tantale ne peut m’empêcher de laisser libre cours à la magie. Une orbe d’énergie repousse la dryade loin de moi avec violence. Je me laisse glisser de lit auquel je m’appuie d’une main pour ne pas m’écrouler. Üdjinn saisit une fléchette à sa ceinture mais je gronde menaçante :

« Si tu me lances cette chose, je ne réponds plus de rien. »

Amy m’observe, jugeant de la manière la plus sûre de me mettre hors d’état de nuire. L’esprit embrumé, je tente de mettre un pied devant l’autre sans vaciller mais mon corps trop faible me trahit. Je tombe à genoux sur le parquet. La guérisseuse s’approche de moi avec prudence, comme d’un animal blessé imprévisible. Incapable de me battre plus longtemps, je lève vers elle des yeux plein de larmes.

« S’il te plait Üdjinn… je demande dans un sanglot étouffé, S’il te plait laisse-moi le voir… Je dois lui dire… »

La dryade me fixe, indécise. C’est finalement Amy qui prend la parole :

« Elle répète ça en boucle depuis que je l’ai sauvée. Elle dit qu’elle doit s’excuser mais je n’y comprends rien. Est-ce que Ergaïl est en état… ? »

Elle ne termine pas sa phrase. Üdjinn fronce les sourcils, visiblement en proie à un débat intérieur.

« Je ne sais pas. Il a sombré dans la folie. Je n’ai aucune idée de l’effet que ça lui ferait de voir apparaître Lucyll bien vivante. »

Elle hésite encore, me regarde. Eperdue, je murmure de nouveau « S’il te plait… » Cela semble la décider enfin.

« Très bien, soupire-t-elle d’un ton résigné, Amy ? Peux-tu aller le chercher ? Ne lui explique pas la situation, contente-toi de l’amener ici de gré ou de force… »

Puis elle passe un bras sous le mien pour me soutenir et me fait asseoir sur le rebord du lit. En attendant le retour de la tueuse, elle me bande le front après avoir étalé sur la plaie un cataplasme aux senteurs boisées. Je la remercie, me sentant coupable de mon emportement, mais son sourire bienveillant m’ôte ce souci.

Quelques instants plus tard, la porte s’ouvre. Amy s’est effacée pour laisser le passage aux deux hommes qui l’accompagnent. Le visage de Thaddeus est un masque : fermé, hostile, pâle et cerné, il tient d’une main son sabre, et de l’autre Subtile, rangée dans son fourreau. Ergaïl, lui, est au-delà de la colère. Les yeux caves et flamboyants, les traits emprunts de haine et de rancœur, je le reconnais à peine dans ce guerrier à l’armure hérissée de pointes aux formes agressives, brandissant de sa main immense une monstrueuse épée dans l’histoire sanglante est connue de tous. Voir le Duc tenir cette arme est une confirmation violente des dires d’Ereh. Tous deux s’ignorent comme deux étrangers. La fureur sourd dans la pièce comme une aura angoissante. Puis Thaddeus m’aperçoit derrière la guérisseuse.

Ses yeux s’embuent aussitôt et il se précipite, bousculant le Duc. Üdjinn l’arrête, mais le professeur tend le bras vers moi. Sa main effleure mon épaule, comme pour s’assurer que je suis bien réelle. Je pose mes doigts sur les siens et les serre brièvement pour le rassurer, heureuse de le voir, soulagée de le savoir hors des griffes du général. Je me tourne de nouveau vers Ergaïl. L’effrayant regard du Duc est rivé sur moi. Figé, incapable de la moindre parole, il s’est vidé de ses couleurs, comme victime d’une vision. Je me lève alors, et d’un pas hésitant, titube vers lui. La démarche mal assurée, je vacille sur les derniers mètres et m’effondre contre son torse. Il trésaille à mon contact, mais n’esquisse toujours aucun geste, pétrifié. Je m’agrippe à lui avec force, les doigts crispés sur le tissu de sa tunique. Je tremble. D’intarissables larmes inondent mes joues. Dans le silence, seuls mes sanglots incontrôlés résonnent contre les pierres du Manoir. Le poids de la culpabilité m’écrase de remords irraisonnés. Je suis la seule responsable de la métamorphose du Duc en cet être de glace et de rage. En cet impitoyable vengeur sans pitié, aveugle, prêt à tous les sacrifices. Le Faucheur vient de renaître. Par ma faute. La gorge serrée par l’émotion, je parviens à articuler enfin les quelques mots que je n’ai de cesse de prononcer depuis ma libération :

« Ergaïl… Je suis… Profondément… Désolée… »
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MessageSujet: Re: Bataille et escarmouche contre Emeris ! [fin Mial 1301]   Bataille et escarmouche contre Emeris ! [fin Mial 1301] - Page 2 Icon_minitimeMer 21 Aoû 2013 - 21:20

Ergaïl resta interdit pendant quelques secondes qui semblèrent une éternité. La tête inclinée, des mèches folles masquaient son visage, ne laissant transparaître que deux yeux pétrifiés dans une expression de haine pure. Puis comme une bulle de savon éclate, la réalité apparut au Duc.
Soudain il happa Lucyll et l'étreignit.

-Tu es vivante !! fit-il d'une voix rauque, coupée par l'émotion.
Telle une poupée de chiffon, il la souleva de terre pour mieux l'étreindre. Il la fit tournoyer sans réussir à réaliser :

-Tu es vivante ! Larmoya Ergaïl.
D'un battement de cils, il fit disparaître son armure et lâcha son épée. Claris tomba au sol dans un tintement de protestation. Cela n'avait plus aucune importante car le Faucheur était reparti, laissant planer derrière lui une ombre surannée qui ne frapperait plus de sitôt.
Tandis qu'elle balbutiait des paroles inintelligibles en se réfugiant dans ses bras, la gorge serrée par l'émotion, les yeux du Duc s'embuèrent sans qu'aucun mot ne puisse sortir de ses lèvres. Brusquement un sentiment atroce s'empara de lui et lui tordit l'estomac. Son corps tressaillit dans des soubresauts incontrôlables.

-Lucyll pleura t-il.
Ergaïl trembla, perdu dans un maelström de sentiments contradictoires : La haine contre Ereh, son amour pour Orzaal et surtout pour celle qui le suivait depuis maintenant plusieurs années et qu'il avait cru perdre. Et puis par dessus tout, la peur de la perdre à nouveau. Mais aussi de perdre d'autres proches. Il fut entraîné vers le fond par des douloureux souvenirs du passés, pour enfin crever la surface de cet océan de rage qui risquait de le noyer de nouveau.
Il s'accrocha à elle comme on s'accroche à une bouée lorsque l'on ressort de l'eau noire. Un repère, une attache, cette jeune femme si légère contre son torse était ce qu'il avait de plus précieux au monde. Elle était son phare, celle qui l'accompagnait, qui l'aidait depuis toujours. Son guide mais aussi celle qui le complétait, lui, avec toutes ses tares et ses défauts. Alors il l'enveloppa comme on cache le plus inestimable des trésors : juste contre soi.

-Je suis ... Ergaïl… je suis désolée.
Réussit-elle à dire entre deux sanglots.
Elle aussi était en proie à des sentiments cruels. Tels des démons la harcelant. La culpabilité, le remord, la souffrance. L'épreuve imposée par Ereh avait été terrible pour elle. Il tenta de les chasser. Pourtant, ils restaient là, encrés fixement dans son esprit.

-Ce n'est pas toi... je… je suis un idiot. Ce n'est pas de ta faute. Reste en vie… c'est tout ce que je te demande… reste en vie et ne meurs plus jamais…
Le temps s'était arrêté, comme lors de ces moments importants où il ne compte plus.
Sans la lâcher, il s'aperçut qu'elle avait été vidée de son énergie par ses anciens liens de tantale et les épreuves qu'elle avait subies. Elle paraissait si fragile, si frêle. Lui, qui ne tenait que par la force de la rage quelques minutes plus tôt, il sentait encore cette énergie bouillonnante en lui. Alors qu'elle n'en avait plus. Dans le tourbillon de sentiments qui l’assaillaient, il ne pensa qu'à lui transmettre un peu de sa force.
Elle, si éprouvée par les événements, ne songea même pas à fermer son esprit. Alors ils virent chacun les sentiments et les épreuves que l'autre avait éprouvés. Leur lassitude était telle qu'ils ne comprirent pas tout de suite et ne pensèrent pas à ériger leurs barrières.
Ergaïl assimila sa peur et son remord. Ceux d'avoir pu être la cause de la chute d'Orzaal. D'avoir été la raison de aveuglement et de sa rage. Elle saisit la solitude, la culpabilité et la terreur qui l'avaient alors étreint, lui, lorsqu'il l'avait crue morte. Mieux que des mots, ces liens leur permirent de partager tout cela. D'aider l'autre à vaincre ses démons, comme s'ils avaient échangé leurs adversaires. Pourfendant pour l'autre ses cauchemars. Ils étaient perdus mais s'étaient retrouvés.
Tout autour d'eux, le monde n'était que silence mais ils s'en fichaient. Chacun était figé pour ne pas interrompre ce moment, les rideaux de la fenêtres ondoyaient au rythme de la brise nocturne. Un certain soulagement s'emparait des personnes présentes. Thaddeus s'affaissa dans un fauteuil aux côté d'Üdjinn. On voyait la première lune qui était d'une belle couleur rousse ce soir. Rousse tachetée, comme les cheveux constellés de sang d'une certaine princesse se battait avec acharnement et détermination. Une couleur qui semblait essayer de leur rappeler la dure réalité dans laquelle ils étaient lotis. Ce calme illusoire fut déchiré par une créature qui arriva à toute vitesse en claquant le battant de la porte, elle avait du sang sur le corps et une plaie bénine à l'abdomen. Ses yeux verts flamboyaient. Elle se tourna vers la troupe et cria ce que la lune n'arrivait pas à hurler :

-Aux armes, nous sommes attaqués !  


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MessageSujet: Re: Bataille et escarmouche contre Emeris ! [fin Mial 1301]   Bataille et escarmouche contre Emeris ! [fin Mial 1301] - Page 2 Icon_minitimeMar 10 Sep 2013 - 14:14

Je pourrais rester là une éternité. Serrée tout contre lui, le visage enfoui dans les replis de son vêtement, comme une enfant en toute confiance. Et dans un abandon total, laissant couler nos larmes, entendre sa respiration saccadée par l’émotion. L’émotion. Une chose qui semblait l’avoir quitté pour toujours. Je n’oublierai jamais ce visage. Ces yeux si vides et ce rictus si haineux. Les battements accélérés de son cœur sont autant de coups portés à l’être froid que nos retrouvailles viennent de repousser dans le néant. Reste en vie et ne meurs plus jamais. Je frissonne. Non, plus jamais. Je ne veux plus jamais que l’Ergaïl que je connais disparaisse. Plus jamais revoir ce regard terrifiant. Plus jamais cette colère glacée. Plus jamais le perdre. Plus jamais.

Nous sommes à présent apaisés, les cauchemars nous ont délaissés. Il ne reste que le bonheur serein et inespéré d’être de nouveau réunis, plongés dans une longue étreinte qui va au-delà des mots. Oui, je pourrais rester là sans bouger, immobile de peur de briser ce moment hors du temps, cette parcelle d’infini que nous touchons du doigt, en toute impunité, en toute innocence. Des gens se battent dehors, la guerre fait rage. Les combats n’ont pas cessé pour nous offrir cet instant. Mais qu’importe en ces si merveilleuses secondes ? Je ne peux que savourer ce sentiment qui nous anime, sentir qu’il est là, ma joue sur sa poitrine, son souffle dans mes cheveux, ses bras m’enlaçant avec force, délicatesse et précaution, comme s’il craignait de me casser ou de me voir disparaître ainsi qu’un simple songe. Je fais abstraction de tout le reste. Il n’y a plus qu’Ergaïl et moi, et la joie de se savoir saufs. Nos esprits à la lisière l’un de l’autre. Comme un ultime contact qu’aucun de nous ne rompt. Et la certitude de ne plus se séparer. Plus jamais.

L’arrivée d’une bête d’une taille monstrueuse brise cet instant unique. Son cri d’alarme, poussé par une voix dont la douceur parait incongrue dans un corps aussi féroce, nous sort de l’état de paisible félicité dans lequel nous sommes plongés. Ergaïl se raidit. Il redevient le meneur d’Orzaal, le général, le guerrier. Il ne me lâche pas pour autant. Au contraire. Thaddeus lui lance mon épée qu’il attrape au vol, tandis que le professeur tire son propre sabre. Üdjinn et Amy dégainent leurs armes respectives. Chacun fait face à la créature, prêt au combat. Alors que la tension est à son comble, personne ne bouge. Les adversaires se toisent l’espace d’une seconde, puis l’énorme bête articule malgré ses crocs : « Mais qu’est-ce que vous attendez ?! Ereh est en train d’attaquer !! »

J’identifie le timbre déformé par la gueule hérissée de dents massives. Pourtant c’est impossible. Ce monstre ne peut pas être…

Dans le silence incrédule, je prononce une question, exprimant tout haut la stupeur de chacun :
« Princesse… Princesse Dimna !? »
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Dimna d'Emeris

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MessageSujet: Re: Bataille et escarmouche contre Emeris ! [fin Mial 1301]   Bataille et escarmouche contre Emeris ! [fin Mial 1301] - Page 2 Icon_minitimeMar 29 Oct 2013 - 21:52

Dimna prit soudain conscience que les Orzaaliens devant elle ne connaissaient vraisemblablement pas sa véritable nature, qu’elle avait prit tant de soins à dissimuler depuis son arrivée. Son masque venait de voler en éclats. Dans la précipitation, elle n’y avait même pas pensé. Elle ignorait encore si elle en était dépitée ou soulagée. Sans doute un peu des deux ?.. Devait-elle s’excuser de leur avoir menti, leur donner des explications, ou au contraire abréger ? Elle prit une grande inspiration. Le moment de vérité viendrait plus tard. L’heure était à l’urgence. Elle ferma les yeux brièvement et reprit forme humaine.

Thaddeus, Lucyll, Ergaïl, Amy et Udjinn dévisageaient à présent avec stupeur le visage pâle de la princesse, son corps gracile d’humaine encore couvert de sang, enveloppé dans sa robe dorée qui s’était déployée lors de sa métamorphose, ses cheveux roux en bataille. Dimna resta un instant hésitante puis s’exclama :
- Je… Je suis parfaitement consciente que vous devez avoir beaucoup de questions, et je vous ai menti, à tous. Mais nous sommes attaqués ! Je suis descendue dans les souterrains grâce à monsieur Dreadstone (elle lui jeta un bref coup d’œil angoissée avant de reprendre) et j’ai arrêté la première menace, mais le reste des troupes va arriver d’une minute à l’autre, et il faut absolument les arrêter avant qu’ils ne pénètrent le Manoir !!

Personne ne réagit. Dimna voyait les questions et les protestations fleurir sur leurs lèvres déjà entrouvertes, elle coupa court à leur tergiversions en hurlant de toutes ses forces :
- LA MOITIE DES ARMEES D’EMERIS EST SOUS VOS PIEDS !! REAGISSEZ !!!

Ergaïl fut le premier à se reprendre. Il baissa son arme, immédiatement imité par les autres, endossa son rôle de chef et prit la direction des opérations.
- Tu as raison. Il n’y a pas une minute à perdre ! Nous allons poser des explosifs à l’entrée du tunnel. Thadd’ tu peux t’en charger, prend dix hommes avec toi, Amy, accompagne-le. Nous pourrons…
- C’est beaucoup trop dangereux ! coupa Thaddeus, vivement approuvé par Udjinn. Il y a de trop fortes chances pour que les souterrains s’effondrent dans les explosions, et avec eux, les fondations, et le Manoir lui-même !
- Mais alors qu’est-ce qu’on peut faire ? Les tunnels sont étroits, sombres, un combat de masse serait parfaitement dérisoire dans ces conditions ! s’exclama Lucyll.
- Nous pouvons poster quelqu’un en embuscade… ronronna Amy en souriant, l’air assuré.
- Amy, tu es un assassin redoutable, mais il s’agit d’une armée complète que tu ne pourras battre à toi seule ! rétorqua Ergaïl.
La tueuse sembla sur le point de lui faire une démonstration de ses talents, quand Dimna s’interposa.

- Je crois avoir une solution. Orzaal est bardé de canaux n’est-ce pas ? murmura-t-elle doucement dans le silence tendu qui venait de tomber, instable, prêt à exploser de nouveau dans l’effervescence des Orzaaliens pour sauver leur cité, leur honneur, leur liberté, et gagner cette guerre.

***
Vous souvenez-vous du lieutenant qui, le premier jour, s’était laissé emporté par son caractère impulsif et avait exposé avec véhémence son plan de bataille qui constituait à massacrer Orzaal et ses âmes sans élégance ni raffinements ? Celui là même qui s’était fait si vivement rabroué et humilié par Ereh, et avait été promptement envoyé éplucher des pommes de terre avec les larbins ? Eh bien c’est lui que nous retrouvons, remis de sa corvée, et plus fort, plus prudent aussi, grandit par l’épreuve. Son nom est Kain.

Kain aimait la musique des pas d’une armée, ces battements réguliers qui se transformaient en un rythme délicieux qui le remuait jusque dans ses entrailles. Il se sentait puissant, quand cette mélodie galvanisante résonnait avec lui, quand c’étaient les bottes de ses hommes qui martelaient le sol.

Après de nombreuses pertes, de nombreux essais, ils avançaient enfin dans ce que Kain savait être la bonne direction. Il avait deux autres lieutenants à sa gauche, un magicien à sa droite, des dizaines et des dizaines de soldats derrière lui. Rien ne pourrait l’arrêter.
Au tempo glorieux sur lequel s’accordaient les battements de son cœur, s’ajouta un grondement sourd, lointain. Kain se tendit, mais ne s’arrêta pas. L’un des lieutenants à ses côtés formula l’hypothèse que les guerriers d’Orzaal descendaient dans les tunnels. Kain sourit et avec sa fougue habituelle s’exclama « Qu’ils viennent ! Ils seront bien reçus ! ».

Mais le grondement se rapprochait, trop vite pour des guerriers, aussi véloces et courageux soient-ils. Il s’amplifiait démesurément, gagnait en profondeur, comme si c’était la pierre des tunnels elle-même qui hurlait, comme si c’était les profondeurs du Manoir qui grondaient face aux envahisseurs. La musique des pas de l’armée faiblit tandis que le vacarme se faisait plus pressant, toujours plus puissant. Kain sentit la cadence se dispersée, désordonnée, sans qu’il ne puisse rien y faire. Pouvait-il hurler à ses soldats d’avancer ? Pouvait-il aboyer des ordres comme il l’avait toujours fait face à l’adversité ?
Non. Lui même ne pouvait ignorer le fracas qui se précipitait vers eux, lui même n’arrivait plus à avancer, ses jambes vacillaient, le sol tremblait, tout la galerie était ébranlé, énorme animal de roche secoué de spasmes incontrôlables. Une bourrasque froide balaya les troupes, faisant voleter une fraction de seconde mèches indisciplinées et pans de tuniques.

Kain se figea. Il comprit.

De l’eau.

Le torrent jaillit enfin, avec une force inouïe, se jeta sur eux tel un monstre affamé, avala les hommes, dévala le tunnel à toute vitesse. Projetée contre la pierre, écrasée par le courant, ballotée, noyée, l’armée fut réduite à néant dans un souffle, sans un cri, sans résistance, sauvagerie effrayante qui ne souffre aucun ennemi face à son implacable puissance.

***
- Le torrent a fait son œuvre. Tous les soldats ont été fauchés par le courant. Il n’y a aucun survivant.
Un sourire se dessina sur les lèvres de Dimna, le sourire du stratège voyant son plan récompensé, tandis qu’Ergaïl remerciait l’Elémentaire d’eau qui venait de faire son rapport.
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Lucyll Freespirit

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MessageSujet: Re: Bataille et escarmouche contre Emeris ! [fin Mial 1301]   Bataille et escarmouche contre Emeris ! [fin Mial 1301] - Page 2 Icon_minitimeMer 30 Oct 2013 - 12:05

Le grondement effrayant de l’eau dévastant les souterrains et emportant avec lui des centaines de vies résonne encore sous nos pieds. Grâce à ce monstre liquide et brutal, la moitié de l’armée d’Emeris gît dans les profondeurs des tunnels, ballottée au rythme des courants furieux, noyée et perdue à jamais. Je n’ose imaginer l’horreur des quelques minutes qui ont suffi à infliger une mort abominable à ces hommes, les corps dérivant lentement au fil de l’eau, et tous ces regards vides, comme figés sur la vague qui les a emportés. Tout cela me donne la nausée. Les atrocités de la guerre me répugnent, mais je sais que cet anéantissement était notre seule chance de survie face à une armée plus nombreuse et plus équipée que la nôtre.

Nous nous tenons à présent sur les remparts. Autour de nous, les Orzaaliens affichent des mines à la fois épuisées et soulagées. Détourner un canal pour inonder les souterrains en un temps aussi restreint est un véritable exploit que nous avons pourtant su relever. L’idée de la Princesse vient sans doute d’épargner bien des vies… de notre camp, sacrifiant celles des hommes de sa patrie sans l’ombre d’une hésitation. Et même s’ils venaient réclamer sa tête, je doute fort qu’il ait été facile pour elle de prendre cette décision.

Du haut des murs, nous observons le campement ennemi où sont reclus les derniers vestiges de l’armée venue menacer le Manoir. Nul doute qu’Ereh s’y trouve, ruminant les pertes démesurées qu’il vient d’essuyer. Nous attendons sa réponse, las de nous battre, mais confiants. Que peut-il maintenant, sans soldat, sans mage et sans otage ? Nous patientons, côte à côte, Amy à ma droite, Ergaïl à ma gauche. La tueuse semble presque déçue d’avoir manqué l’occasion de fomenter un massacre tandis que le Duc affiche l’air satisfait et serein que je lui connais lorsqu'il vient d’avancer un pion décisif sur un échiquier, avide de savoir comment l’adversaire répondra face à son évidente défaite. Dimna est légèrement penchée, appuyée sur les pierres crénelées, fixant durement les tentes aux fanions flottant dans la brise. Thaddeus parait partager le même sentiment de dégoût que moi pour la façon dont nous avons éliminé la menace qui pesait sur nous, mais fait néanmoins bonne figure, se tenant debout, très droit, les doigts crispés sur le pommeau de son sabre.

Un soudain mouvement attire notre attention. Dimna se redresse. Les tentes que nous apercevions viennent de s’effondrer sur elles-mêmes. Quelqu'un crie : « Ils lèvent le camp ! Ils renoncent !! Ils lèvent le camp !! » Une clameur monte du chœur des Orzaaliens, un tumulte de joie et de soulagement. Les gens se serrent dans les bras, se rassurent, se félicitent, pleurent, rient. Des armes sont jetées au sol, chacun empoigne son voisin pour une accolade pleine allégresse. La tension cède. Les sourires fleurissent. Le mien est resplendissant. J’échange un coup d’œil réjoui avec mes camarades. Puis le vacarme se tasse peu à peu.

Ereh s’avance, escorté par ce qu’il reste de ses guerriers, monté sur son imefao, sa haute monture, lui donnant un air altier. Malgré l’échec, il reste fier. Il s’approche autant que sa prudence l’exige, puis hurle d’une voix de stentor, privé de son habituel appui magique :

« Orzaaliens ! Je vous ai cru faibles… mais… je sais reconnaître la défaite et la valeur de mes ennemis. Je salue votre victoire et vous annonce la retraite de mes troupes. N’espérez pas que nous en resterons-là. La Princesse déchue se trouve toujours dans vos murs. Et tant qu’elle vivra, tant que notre Roi son père n’aura pas été vengé, restez sur vos gardes, Emeris ne sera jamais loin. »

Et dans un bruissement de cape, il fait volte-face, suivi de sa troupe, avant de quitter les terres d’Orzaal.
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