Nahïm Kelt

Résident

« Les animaux sont interdits ici ! C'est une auberge Nom des Dieux ! »
Le gérant de l'établissement, un vieil homme qui semblait ne jamais avoir connu les joies d'une bouche pleine de dents, les flanqua dehors avec une vivacité qui ne semblait plus de son âge. Nahïm grimaça et tira la langue à la porte, espérant par ce fait maudire à jamais le bâtiment, qui d'ailleurs semblait sur le point de tomber en ruine. Elle avait osé espérer la faible protection de son toit pour la nuit en l'échange d'un récurage de marmite.
Récurage qui avait relativement bien commencé.
Seule dans l'arrière-cuisine, elle avait laissé sortir Az de son sac, la puanteur des lieux devant suffire à empêcher quelqu'un d'entrer. Le petit gamalion se promenait en flairant les lieux avec prudence. Il renifla avec suspicion une épluchure de pomme de terre et son pelage brun vira au jaune-vert. La jeune fille se moqua de son dégoût apparent. La boule de poils releva son museau allongé et lui tourna le dos d'un air digne, accompagné d'un tressaillement de sa queue panachée. Puis il sauta sur une étagère d'une démarche féline. Bancale. L'étagère, pas la démarche.

Nahïm sortit la carte qu'elle avait acheté à sa sortie du désert, et qui d'ailleurs lui avait coûté toutes ses économies. Mais elle n'avait pas eu le choix, en effet, la jeune fille avait beaucoup de mal à se repérer en dehors de ce royaume de sable.
Elle se trouvait à égale distance entre Masatada et son but.
« Hors de question de faire demi-tour ! Az, il va falloir marcher ! » Dit-elle en lui proposant un peu d'eau.
« Je sais que tu aurais préféré du jus de cactus, mais tu as fini les dernières gouttes ce matin. »

Le soleil était couché depuis longtemps maintenant. Az était retourné dans le sac, petite boule de poils endormie et sereine. Nahïm l'était moins, car la route commençait à se garnir d'arbres et ceux-ci fournissaient une cachette trop simple aux éventuels bandits de grand chemin. Elle marchait donc avec prudence et essayait de rester attentive aux bruits de la nuit. Dans son désert, tout était si calme en comparaison.
Mais elle avait dû les quitter, le désert et ses habitants qui étaient devenus sa deuxième famille, pour pouvoir poursuivre sa quête. Ses amis l'avait menée aux portes du désert, et le seul qui avait pu la suivre était Az, ce petit fennec qui avait la particularité de changer de couleur en fonction des émotions qu'il ressentait. Elle avait vainement essayé de le forcer de rester dans le désert, mais il s'était caché dans son sac de voyage et quand elle s'en était aperçue, ils étaient déjà trop loin.
À quelques centaines de mètres, elle discerna la lumière de ce qui semblait être un feu de camp, et s'en approcha doucement. Nahïm reconnu dans l'agencement des caravanes leur appartenance à une guilde de marchands itinérants. Ici, les caravanes de marchandises, celle des enfants, des alités et des vieillard incapable de monter à cheval, là les tentes des commerçants ainsi que la celles du patriarche et de la garde employée pour leur défense. Un peu excentré, il y avait la caravane contenant les vivres avec les chevaux qui sommeillaient autour.
Devait-elle se présenter et demander l'hospitalité pour la nuit ? Ce fut le veilleur de nuit avec son arc bandé vers elle qui lui fournit la réponse.

Le chef de la caravane en imposait par son physique et forçait le respect, même en pyjama et au beau milieu de la nuit. Ses mains calleuses étaient celles d'un homme qui avait travaillé toute sa vie, mais la lueur dans son regard et sa barbe brune bien taillée informa la jeune fille que l'homme était aussi un intellectuel dans son domaine, c'est à dire le commerce. La décoration de la tente ne laissait aucun doute persister.
Si de l'extérieur elle ressemblait à toutes les autres, grise et sombre bien que légèrement plus grande, l'intérieur était tapissé de larges et riches étoffes rouges et ocre. Des coffres de toutes tailles se trouvaient au milieu de la tente sans pouvoir deviner de quelles merveilles ils étaient emplis. Derrière eux on apercevait la couche que l'homme venait de quitter en prenant la peine de s'équiper de son épée.
« Bonsoir jeune fille. Je suis Yvek Vamphler, patriarche de cette caravane, et son protecteur. Que me vaut ta visite nocturne ? » Sa voix était à l'image de sa carrure, calme, grave, mais sous-tendue de puissance.
« Je m'appelle Nahïm Kelt, et je cherche un endroit pour dormir cette nuit. Puis-je compter sur votre hospitalité ? »
La jeune fille le regardait dans les yeux, et Yvek soutenait son regard noisette, cherchant à savoir si elle était une menace pour lui.
« Qu'est-ce qui m'y oblige ?
-L'article 25 de la Convention des Communautés Nomades et des Marchands Itinérants. » Par l'évocation de ce pacte, Nahïm espérait gagner la confiance du barbu.
« Pour cela, il aurait fallut que tu fasses partie d'une communauté, et si je ne m'abuse, tu es toute seule. À moins bien sûr que le reste de ton groupe soit resté dans les bosquets dans le but de me dérober ma cargaison de verrerie ? »
Ses mots firent tiquer le veilleur resté dans la tente, qui se rendit compte que le campement était sans surveillance. Il s'excusa au près du patriarche et sortit en pestant contre lui-même.
« Je fais partie d'une communauté. Celle des Sirsheps du Désert de Saal. »
L'homme cligna des yeux et détailla l'intruse avant d'éclater d'un rire que Nahïm aurait trouvé chaleureux, si elle n'avait pas été la source de la farce.
Il était vrai que son physique était différant en tout point de celui des sauriens du désert. C'était une jeune humaine au teint mat et aux cheveux miel retenus en chignon lâche par un pic en bois sculpté. Elle était vêtue d'un poncho de laine brune aux mailles étroites, d'un pantalon en coton beige et de bottes en cuir tanné. Elle n'était pas armée hormis un petit poignard à sa ceinture, et mis à part son sac de voyage et une escarcelle, ne possédait qu'une large poêle qui était attachée près de la petite arme.
« Je ne dis pas être de leur race, mais je fais partie de leur collectivité, lança-t-elle sèchement. Ils m'ont sauvée alors que je mourrais de soif, et j'ai par la suite été l'apprentie cuisinière de Dhissel de Saal pendant trois ans. »
À la prononciation du nom, Yvek s'arrêta de rire.
« Je connais cette sorcière, et si elle sait que tu te sers de son nom comme d'un passe-droit, je ne donne pas cher de ta peau ma petite.
-Je n'ai aucun souci à me faire, je ne vous mens pas.
-Il me faut une preuve, et pour le moment, à moins que tu ne caches un scarwein dans ton sac, je ne suis pas disposé à te faire confiance. Et je te préviens, je n'ai pas toute la nuit.
-... Est-ce qu'un gamalion du désert suffirait pour vous convaincre ?

Elle ne dormait pas, malgré le fait qu'elle avait enfin trouvé un endroit pour se reposer. Nahïm réfléchissait trop, et même le doux ronronnement d'Az ne parvenait pas à la bercer.
Le voyage qu'elle avait entrepris il y avait maintenant plus de trois ans touchait à sa fin. En effet, Yvek menait sa caravane à un village dont le nom avait marqué son enfance.
Orzaal.
Nahïm avait vécu jusqu'à ses quinze ans à Tournebride, sur la côte ouest du continent avec sa mère et sa grand-mère. Nahïm, elle, a pour nom de famille celui de son père.
Celui-ci était un aventurier, tombé follement amoureux de sa mère, et après quelques mois d'idylle, avait dû partir régler une affaire urgente. Il n'était jamais revenu, et n'avait laissé que trois choses à Maëlig. Son nom, Gwilerm Kelt, l'indication de sa destination et Nahïm.
Sa majorité tournebridienne acquise, la jeune fille avait décidé de suivre les traces de son père, et avait tout simplement manqué de mourir dans le désert.
À Orzaal, elle espérait trouver des renseignements sur son père. S'il n'y avait rien... elle resterait pour tenter d'en apprendre plus. Elle pouvait facilement proposer ses services de cuisinière, et Yvek n'avais pas totalement tord en affirmant que Dhissel de Saal était une sorcière. Tout du moins, cette dernière lui avait appris les propriétés de chaque plante, chaque pierre, et Nahïm savait comment les combinées entres elles. Elle connaissait également l'anatomie, en plus de ses qualités d'écoute. Ce qui faisait d'elle une parfaite guérisseuse. Ou empoisonneuse.
Celui qui croyait qu'il n'y avait que de la ciboulette dans son escarcelle se trompait lourdement.

Nahïm avait sans doute fini par s'endormir, puis-ce qu'elle se réveilla. Il faisait encore nuit, mais elle avait entendu un bruit inhabituel, elle en était sûre. Une fois sortie de la tente, elle se dissimula dans les arbres aux alentours rapidement et silencieusement. Elle commença à faire le tour du campement, mais après quelques mètres à peine, elle heurta un objet mou à terre. Elle baissa les yeux.
Il s’agissait du veilleur, inconscient. Nahïm s'agenouilla près de lui pour l'examiner. Son cou était bleu de marques causées par des mains puissantes, et il respirait avec difficulté. La jeune fille voulut sortir des plantes de sa besace, mais l'homme à terre lui agrippa le bras et la tira vers lui pour chuchoter avec difficulté.
« Il est là pour tuer Yvek ... »
Ce fut ses dernières paroles.

Nahïm se trouvait juste derrière l'assassin qui avait maintenant un poignard à la main, face à la tente du patriarche. Il avait sans doute pour projet de tuer l'homme dans son sommeil. La jeune fille devait l'en empêcher, mais impossible pour elle de donner l'alerte. Elle savait qu'elle ne ferrait pas le poids dans un combat à l'arme blanche et ne pouvait pas se permettre de l'informer de sa présence. Il commençait à éventrer la toile de son arme lorsqu'elle eu une idée. Nahïm décrocha sa poêle de sa ceinture et en assena un coup sur le crâne de l'homme qui s'écroula à moitié dans la tente
« Yvek, vous allez bien ? » S'enquit la jeune fille, la poêle toujours levée.
Elle pencha sa tête sur le coté pour mieux voir l'intérieur de la maison de toile et c'est sans doute se qui lui sauva la vie En effet, au même moment, une flèche vint transpercer l’ustensile de cuisine.
« Je ne sais pas qui tu es mais tu vas mourir pour t'être levée contre nous ! » murmura le second assassin, soucieux de ne pas réveiller sa proie. Il était presque indiscernable parmi les arbres et la menaçait d'une arbalète. Nahïm se maudit de ne pas avoir penser à l'éventualité d'un autre maraudeur et elle allait faire face à ce dernier lorsque qu'une voix qu'elle connaissait s’éleva de la tente.
« Je ne sais pas qui tu es mais je sais ce que tu veux. Des pillards comme toi, j'en ai vu des centaines! L'un de mes sympathiques confrères, jaloux de mon commerce florissant avec Orzaal, aura sans doute loué tes services et donné l'ordre de nous tuer, moi et mon fils ! Je suis désolé, mais tu n’ôteras la vie de personne ici, énonça-t-il de sa voix de stentor.
-Tu as bien deviné, mais sache que j'ai déjà pris la vie ici, et que je compte bien honorer mon contrat !
-Non, Ditio...
-La vie d'un garde n'a pas d'importance dans le déroulement de l'Histoire. La tienne, si. Alors sors d'ici et meurs comme un homme où je recoiffe cette imprudente avec une flèche !
-Cela m'étonnerait beaucoup. » La voix était froide, et avait à peine bruissé. Comme la flèche qui alla tout droit se ficher dans le front de l'homme depuis l'ouverture dans la tente.
« Nahïm, sais-tu où est mon enfant qui m'a été enlevé par Jaarlan ?
-Je... le veilleur était votre fils ? »
Nahïm le mena au corps du jeune homme, mais avant que le père ne puisse faire ses adieux au fils, la jeune fille perçu l'impossible. Le faible soulèvement de sa poitrine.
« Yvek, n'enterrez pas tout de suite votre fils ! Portez-moi de l'eau bouillante et du vinaigre de miel ! » dit-elle en sortant ses plantes et des fioles contenant des poils et des poussières avec empressement. Le patriarche se dépêcha de lui obéir.

La journée était bien avancée et les marchands itinérants avaient fait du chemin. Az jouait bon grès mal grès avec les enfants de la caravane qui le prenait pour une peluche alors que Nahïm changeait le cataplasme régénérateur sur la gorge de Ditio. Celui-ci avait repris conscience mais était encore très faible, et la jeune guérisseuse avait peur que sa voix ne se soit éteinte à jamais. Cependant l'homme respirait presque correctement et elle ne s'inquiétait pas pour sa vie. Elle lui sourit pour lui signifier que tout allait bien.

Au loin, Orzaal se profilait.

Enraciné

"Peste soit ces paperasses ! Mais pourquoi faut-il que je les entasse toujours de cette façon ?!"

J'envoyai balader la pile de papier qui encombrait la coin de mon bureau et les feuilles s'envolèrent pour retomber dans l'anarchie la plus totale sur le parquet. Je soupirai un instant puis me mis à quatre pattes pour les étaler et trouver celle que je cherchais. Le froissement des pages sous mes genoux me fit grimacer et pester de plus belle.

"Ourgéonn... Drupier... ah ! Brumaine ! Rapport d'importations de Brumaine, je savais bien que je t'avais fichu dans mon tas : affaires non-traitées-et-pas-pressées..."

Je réprimai un sourire en imaginant la tête d'Ergaïl si je qualifiais devant lui ses rapports économiques d'affaires "pas pressées". Je me relevai et lissai le feuillet sur mon bureau. Des chiffres, des dates et des noms s'étalaient devant mes yeux et je commençai déjà à sentir pointer l'habituelle aversion pour tout ce qui avait de près ou de loin à voir avec la gestion de l'argent. Je tournai avec agacement et lassitude deux ou trois pages puis trouvai enfin l'affirmation que je cherchais. Oui, c'était bien aujourd'hui que devait arriver la caravane marchande d'Yvek Vamphler qui nous approvisionnait en verrerie. La qualité de son convoi était très appréciable et les articles qui devaient nous parvenir étaient d'une grande importance car nous commencions en effet à mettre en pot de nombreuses denrées de saison. Satisfaite, je sortis de la pièce, déposai le dossier sur le bureau du Duc en passant puis me dirigeai vers la sortie du Manoir. Il fallait que je me rendisse au village pour accueillir les marchands, ils y parviendraient sans doute assez tôt dans la journée. Au dehors, le temps tournait à la grisaille et les premières gouttes froides d'une des nombreuses averses qui ponctuaient chaque jour de cette saison s'écrasaient sur les toits, comme autant de petits cailloux martelant la surface. Le tapotis de la pluie allie rythme et mélancolie. Sa monotonie vous apaise mais son continuel acharnement sonore ne vous permet pas de l'ignorer. Le ciel serait maussade aujourd'hui.

Spoiler:

Résident

Ils étaient arrivés au village le lendemain matin après une nuit sans accrochages. En effet, l'assassin que Nahïm avait assommé leur avait conseillé une route sûre. Yvek avait bien précisé que si la caravane était attaquée, il serait le premier à mourir. L'assassin s'était donc exécuté avec ferveur.
Les marchands commençaient à monter les boutiques autour du gigantesque grenier sous la direction du patriarche. Tous les membres de la caravane aidait dans une humeur joyeuse malgré les nuages gris, et les enfants étaient invités à aller jouer ailleurs pour éviter tout incidents avec la marchandise, pour le moins fragile.
Nahïm, après avoir laisser des instructions concernant le rétablissement de Ditio au guérisseur de la garde, sortit flâner parmi les comptoirs de verrerie. Son regard accrochait partout tant il y avait de matière à regarder. Le verre soufflé et parfois coloré donnait des œuvres magnifiques, utilitaires ou juste décoratives. Le voyage depuis les souffleries d'Uji ajoutait à la valeur marchande du verre, déjà d'une finesse remarquable pour les plus ouvragés. Les villageois commençaient à affleurer pour faire leurs achats. Des verres et des bocaux aux prix abordables, bien sur, mais aussi des flasques, des vitraux délicatement travaillés, des fioles de toutes formes et de toutes tailles. Nahïm bavait devant ses dernières, la bourse vide. Cependant la marchande tenu à lui en offrir une, ce qui n'était pas dans les habitudes nomades. Nahïm ne refusa cependant pas le cadeau devant son insistance, sans doute la femme avait-elle apprit que sans elle, l’ambiance aurait été bien moins enjouée. Ditio remerciait la commerçante depuis sa caravane en fessant de grands gestes.
Alors qu'elle se dirigeait vers la forge pour se renseigner sur le coup de la réparation d'une poêle, elle tiqua.
N'était-ce pas... une goutte d'eau qu'elle venait de sentir? Elle leva les yeux aux ciel et sourit, alors que comme un seul homme, les marchands soupirèrent face à la pluie qui arrivait. Cela faisait presque quatre ans que la jeune fille n'avait pas vue ces gouttelettes tomber du ciel pour venir tomber sur son front, ses joues. Nahïm se dit que pour une fille de Tournebride c'était un peu particulier. La ville côtière avait connu bien des tempêtes et la bruine était monnaie courante, sur le port ainsi qu'en mer.
Sentant la nostalgie remonter, elle secoua la tête.
« Alors jeune fille, tu n'es pas trop surprise par la tempête ? S'enquerra Yvek Vamphler, qui l'avait rejointe.
-Ça, une tempête ? Vous voulez rire ? C'est à peine un crachin !
-Pour quelqu'un qui vivait dans le désert, ça peut être impressionnant ! »
Nahïm le regarda du coin de l’œil et vu un grand sourire qui lui mangeait le visage. Elle prit une moue vexée, en lançant un « J'en ai vu d'autres ! » où perlait le rire.
« Plus sérieusement Nahïm, voilà pour toi. » Il lui tendit une petite bourse,et avant qu'elle ne puisse protester, il argumenta que c'était le paiement pour les ingrédients du cataplasme.
« Et puis je me sens responsable du trou dans ta poêle. Comment veux-tu faire une bonne cuisinière avec une poêle percée ? »
Nahïm n’eut pas le temps de riposter, car Yvek lui passa devant avec un grand sourire.
« Mademoiselle Freespirit ! C'est un plaisir de vous revoir !
-Plaisir partagé Monsieur Vamphler ! Tout c'est bien passé depuis votre repérage il y a 3 mois ?
-Tout c'est parfaitement bien passé, depuis l'association des marchands jusqu'au transport. Mais la nuit d'hier a été mouvementée. »
Nahïm lu sur le visage de celle qu'il appela à plusieurs reprise la conseillère du Duc le mécontentement lorsqu'il racontait les événement de la nuit.
« Voici la jeune fille qui nous a sauvé la mise ! Je dois dire que sans le fracas de son adroit coup de poêle je ne me serrai jamais réveillé. »

Enraciné

Je me tournai vers la jeune fille et l'étudiai du regard. L'aplomb que je lus dans ses yeux et sa posture en disaient long sur son courage malgré la modestie de son silence.

"Je suppose que M. Vamphler vous a maintes et maintes fois remerciée, et je ferai de même ! Orzaal est une ville isolée. Nous dépendons vraiment de nos partenaires caravaniers !"

J'adressai un sourire à Yvek qui salua la remarque d'un hochement de tête, heureux que l'on soulignât l'importance de son travail.

"Quoi qu'il en soit, soyez la bienvenue dans notre village ! J'espère que vous y passerez un agréable séjour. Ah et, monsieur Vamphler ? Si votre fils a besoin de soins, il peut profiter de ceux de l'infirmerie du Manoir, cela va de soit."

Le ciel s'obscurcit de plus en plus, la pluie commençait à se faire intense. Je remontai le col de mon manteau jusqu'à mes oreilles.

"Le temps se gâte ! Je pense que nous devrions nous abriter. Si vous n'avez rien à vendre mademoiselle, nous pourrions aller discuter devant une bonne tasse de thé... ou quoi que ce soit de fumant ! lui proposai-je, Vous semblez être seulement de passage dans cette caravane. Je ne sais pas où est censé vous mener votre voyage, mais je serais heureuse d'avoir des nouvelles de ce qui se passe ailleurs ! La forgeronne du village doit prendre sa pause à la taverne à l'heure qu'il est, nous pourrons lui soumettre le problème de votre poêle !"

Enraciné

Dimna souffla sur son chocolat chaud à la crème de citron, la tasse était brûlante entre ses mains fines et blanches. Les volutes de vapeur s'éparpillèrent un instant avant de reprendre leur lente et sinueuse ascension vers le plafond. La jeune fille était assise à une petite table contre la fenêtre et regardait la pluie tomber doucement. Une fine pluie légère, idéale pour une course dans les bois.

La taverne était calme, mais pas pour longtemps. La princesse avait entendue l'arrivée des caravaniers et pressentait que la quiétude de la salle ne durerait pas, marchands et acheteurs allant presque toujours boire un verre pour se féliciter de leurs transactions! Elle s'apprêtait à quitter la taverne lorsqu'elle entendit une voix proche au dehors. Elle laissa filer son ouïe de loup, et reconnue le timbre posée de Lucyll, auquel répondit une voix inconnue. Les voix se rapprochaient, la porte de la taverne s'ouvrit pour laisser apparaître Lucyll et une jeune fille au teint mat, fluette et bien chargée. Tiens, tiens.. Elle devait être arrivée avec la caravane.

Décidée à ne pas passer à côté de cette intéressante distraction, Dimna se redressa sur sa chaise, et appuya sa tête entre ses mains en observant Lucyll faire le tour de la salle de son regard bleu perçant. Lorsque ses yeux repérèrent la flamboyante chevelure rousse de la jeune fille, celle-ci l'invita d'un léger sourire à la rejoindre. Son amie adressa quelques mots à voix basse à l'inconnue, que Dimna n'eut aucun mal à entendre : "Venez, nous allons nous asseoir avec elle, je vais vous la présenter c'est une amie"

Enraciné

Ce matin le soleil rentrait doucement dans la chambre de Glenderin en le prévenant qu'un nouveau jour venait de se lever... À la place d'emmerder le soleil et se retourner de l'autre côté, comme était son habitude, Glenderin décida de se lever, avec un effort inhumain (et moitié inelfique).
Eh oui, car ce jour était un jour particulier : la caravane devait arriver !

Un bâillement, je me gratte un peu la tête, un petit truc à manger et voilà ! Je suis prêt ! Et il n'est même pas neuf heures et demi !
Je cherche dans mes affaires pour trouver mon sac plein de pièces, qui était caché sous... Mieux si je ne pense même pas à l'endroit où je l'ai caché, imagine si quelqu'un pouvait lire mes pensées !
Le sac est lourd, c'est sûr que je gagne beaucoup mieux en travaillant sérieusement qu'en essayant d'arnaquer les gens comme je faisais avant. Et en plus c'est beaucoup plus drôle ! Je suis vraiment content d'être venu à Orzaal, ça a profité à ma science et à mes affaires : c'est en venant ici que j'ai pu connaître Mr Dreadstone, qui m'a permis d'améliorer mes travaux sur l'alchimie.
Mr Dreadstone fait partie des raisons pour lesquelles je suis content que la caravane arrive : il a récemment détruit la quasi-totalité de mes fioles avec des explosions incontrôlées, et je suis dans la nécessité de les changer. Je dis en partie, parce que de temps en temps même moi j'aime bien dépenser de l'argent pour le plaisir, surtout quand j'en ai.

Je sors du manoir, en faisant une liste de tout ce qu'il me faut et en essayant de trouver un moyen de ramener tout ce que j'achète à la maison ; je pourrais peut être demander à Kupo, en échange je pourrais lui acheter une épingle à cheveux... Nan, j'ai pas assez confiance en sa délicatesse pour lui confier quelque chose de fragile. On verra, on verra.
En tout cas je suis sûr que ce sera une bonne journée !

Il pleut. ~~Merde.~~Saperlipopette.

Comme un héros j'essaye de survivre à la pluie, en me promenant entre les boutiques montées dans les rues, pour chercher les meilleures fioles, les plus résistantes, les plus aptes à transporter des liquides dont moi-même j'ignore la composition.
Satisfait de mes achats et trop mouillé à mon goût, je décide de faire un détour vers la taverne la plus proche ; je finirai plus tard d'acheter les dernières choses. Cette décision est confirmée par le fait de voir Lucyll y rentrer : peut-être j'arriverai à me faire offrir un chocolat chaud !

L'intérieur est accueillant, Lucyll et une autre fille se sont dirigées vers une table où il y a, je ne rêve pas ?! C'est vraiment... Elle est magnifique... Une tasse de chocolat chaud ! Et Dimna. Ou plutôt la princesse, je crois que je dois l'appeler comme ça ; je n'ai pas vraiment eu beaucoup d'occasions de lui parler, mais cette fois c'est différent !

« Bonjour princesse, Lucyll, jolie fille dont je ne connais malheureusement pas le nom » dis-je en faisant la révérence « Comment allez-vous ? Ça fait plaisir de vous rencontrer par ce temps, froid et pluvieux, un temps pour lequel une boisson chaude ferait du bien à l'esprit. Si vous pensiez, dans votre gentillesse, de payer une tournée aux pauvres demi-humains, ou pourquoi pas, les humains entiers car je sais que vous n'êtes pas raciste, je pense qu'une bonne tasse de chocolat chaud ferait l'affaire pour moi » Je termine, avec le sourire le plus grand que j'arrive à faire.

Résident

« C'est une excellente idée, sourit Nahïm, un thé bien chaud me ferrai le plus grand bien et serai parfait pour discuter. »
Elle avait suivi Lucyll dans la taverne, relativement calme pour une taverne d'ailleurs.Les deux arrivantes s’installèrent aux côtés d'une jeune fille aux cheveux de feu qui devait avoir l'âge de Nahïm et furent rapidement rejointes par celui qui se trouvait être un demi-efle en manque de chocolat.
Nahïm sourit au compliment de ce dernier et pour sa part, commanda un thé vert à la menthe, ainsi qu'un bol de jus de cactus, bien qu'elle doutait d'en obtenir.
« Êtes-vous seulement de passage au village ? s'enquit le demi-elfe en contemplant la tasse vide de la princesse.
-En réalité, je ne sais pas. Je viens d'une petite cité portuaire sur la côte ouest, Tournebride. D'ailleurs, son véritable nom est Tonneulzer dans la langue oubliée de mon peuple. Mais tous les voyageurs arrivant à la ville ont au moins une foi entendu sa devise. « Prends la mer, ou tourne la bride ». D'où son nom continental. Comme le veux la tradition, je suis partie accomplir la quête qui devait me conduire à Orzaal. J'ai passé trois ans dans le désert en compagnie des Sirsheps de Saal et j'y ai approfondi mes compétences en matière de cuisine. J'en suis partie voilà un mois.
« Vous n'avez pas fait de mauvaises rencontres ? Demanda Lucyll
-Le voyage a été relativement calme, mis à part la rencontre d'avant-hier soir.
-Cet assassin sera châtié comme il se doit. Nous devons au moins ça à Yvek. »
Nahïm acquiesça.
« Sans vouloir être indiscrète, quel est le but de votre quête ? Nous avons une bibliothèque très fournie, si cela peut vous aider.
-Je ne sais pas si ce que je veux est marqué dans un livre. Je suis à la recherche d'un homme, Gwilerm Kelt, qui serai passé à Orzaal.
-Était-ce un commerçant ? Demanda la princesse
-Une sorte d'aventurier je crois... »
Nahïm commençait à leur décrire son père, lorsque Lucyll posa la question qui était peut-être la plus importante.
« C'était il y a combien de temps ?
-Il est partit avant ma propre naissance, il y a dix-huit ans »
La conseillère du Duc ferma les yeux.

Enraciné

J'avais bien senti l'importance de cet homme pour la jeune fille. Il est parti avant ma naissance... Qui d'autre que son père pouvait-elle qualifier de la sorte ? Mais ayant remarqué qu'elle évitait d'énoncer ce lien qui me paraissait évident, je choisis de ne rien en dire.

"Mademoiselle, vous semblez ignorer que l'Orzaal d'il y a dix-huit ans a été détruit il y a huit ans de cela. Les gens qui peuplent le village en sont les survivants ou les héritiers, nous sommes en réalité bien loin de sa situation d'origine. Si votre... si cet homme est venu à Orzaal il y a dix-huit ans, alors peut-être les anciens habitants en ont gardé un souvenir, mais il ne faisait pas partie des premiers pionniers lors de la reconstruction. J'étais présente moi-même, je m'en souviendrais... Je suis désolée."

La jeune voyageuse baisse le nez dans sa tasse de thé. Je me rends compte que personne ne m'a donné son nom.

"Je pense que vous pourriez néanmoins trouver des informations sur l'homme que vous cherchez en interrogeant les habitants de l'ancien village. Si vos recherches devaient s'éterniser, sachez que vous pourrez certainement trouver du travail auprès de Rose Euralia notre cuisinière. Elle est toujours en manque d'assistants devant l'appétit féroce de certains résidents. "

Je glisse un regard parfaitement moqueur vers Dimna qui fronce le nez puis me tire la langue, tandis que Glenderin sifflote en regardant innocemment ailleurs pour s'éviter une accusation.

"Mon amie ici présente est d'ailleurs très proche de Rose de part sa présence... régulière dans sa cuisine. Je pense qu'elle pourra vous introduire auprès d'elle très facilement si vous le souhaitez mademoiselle... Euh... Veuillez excusez ce manque de courtoisie mais je ne connais même pas votre nom ?"

Admin

Petit message hors rp !
J’arrête le vote. Nous avons six voix pour. Félicitation à toi Nahïm, tu es désormais membre à part entière de notre forum ! Fête

Le rp peut bien sûr se poursuivre.

Enraciné

Ah! Enfin! J'ai réussi à me poser et à lire ce texte! Et je ne suis pas déçu! ^^
L'homme à la moustache te souhaite la bienvenue! Wink

Résident

J'avais vu Lucyll entrer dans la taverne avec la nouvelle venue alors que j'étais en train de trier mes plantes médicinales sur un coin de table. J'épiais la conversation d'une oreille. Attendant le moment propice pour m'y intégrer.

"RHAPSODY! pour vous servir" hurlais-je à travers la taverne.

Je m’avançais vers la nouvelle venue et lui souhaitait la bienvenue en exécutant une révérence.
Tous les regards étaient posés sur moi, interrogateurs ou accusateurs. Comment foirer son entrée, leçon n°1 par Rhapsody. Effectivement passer le plus clair de mon temps avec Kupo ne me réussissait pas côté communication.
Je regardais la nouvelle venue et lui adressait un sourire gêné avec un "Salut" timide et un petit signe de la main.

"J'suis nouvelle à Orzaal moi aussi. Si t'es un peu paumée...euh perdue au début c'est normal. Il y a vraiment des gens de toutes sortes ici tu te feras vite des amis je pense.
Si ça vous dérange pas que je me joigne à vous, je prendrais un thé. Merci"

Enraciné

Apparemment personne n'a envie de me payer une tasse de chocolat chaud... Je soupire pendant que Lucyll et la nouvelle fille parlent de chercher des gens. Est-ce qu'on pourrait chercher quelqu'un qui m'offre un chocolat chaud ?

Pour ne pas sembler trop malpoli je fais semblant d'écouter la conversation, et je m'insère dans une pause pour demander « Désolé d'être un peu directe, mais quel est ton nom charmante demoiselle? On ne s'est pas encore présenté ! Moi... »
"RHAPSODY! Pour vous servir"
En ce moment un cri vient m'interrompre ma phrase. Non ! Pourquoi elle ? C'est bien sûr personne d'autre que Rhapsody-je-suis-discrète ! Ma main s'étale sur mon visage. Soupir. Je me tourne, elle vient dans notre direction. Soupir. « Je vais prendre un chocolat chaud, je sens que j'en aurai besoin, veuillez m'excuser » dis-je en me levant. Je pars vers le banc du bar où je regarde avec beaucoup d'attention ma tasse pendant que Madame se rend compte qu'elle a l'air un peu con à crier de cette façon d'un coté à l'autre de la pièce, et du coup décide de faire un petit geste de la main et un sourire qui n'est pas du tout con, au contraire, le combo cri-sourire gêné est très connu dans la haute société pour être élégant et raffiné.
Je reviens vers la table, hors de question que Glenderin se retire de faire des nouvelles connaissances à cause d'une demi-driade demi-elfe idiot-complet! Oh, elle est bonne cette blague, je dois la sortir une fois ou l'autre...
Je m'assois à nouveau à ma place. Soupir. « Comme je disais avant d'être » Soupir « interrompu, je m'appelle Glenderin, enchanté de faire ta connaissance. Tu viens de Tournebride si je ne me trompe pas, je n'ai jamais eu l'occasion d'y aller, même si j'ai beaucoup tourné dans le continent, c'est une belle ville ? » je finis avec un sourire, et pas de soupir.

Résident

« Je m'appelle Nahïm. Nahïm Kelt. »
Si Lucyll acquiesça, deux petites lueurs de compréhension s'affichèrent sur le visage des deux autres.
Nahïm avait l'impression de ne plus rien savoir, de repartir de zéro. Elle souriait poliment mais ses yeux n'étaient pas plissés comme lorsqu'elle sourit vraiment.
Elle avait entendu la proposition très sympathique de Lucyll et voyait les airs encourageants de la princesse et du demi-elfe. Mais elle n'avait envie que d'une chose. Repartir immédiatement.
« Et l'ancien village, où... ?
-RHAPSODY ! Pour vous servir ! »
Une jeune femme s'approcha, mais la caravanière avait du mal à se concentrer sur ce qu'il se disait autour d'elle, et son sourire commençait à se perdre, alors que les accueils chaleureux se poursuivaient.
Elle n'était pas à sa place. Elle ne l'avait jamais été, devant toujours finir son voyage, qui ne semblait pas près de s'arrêter. Nahïm sentait l'angoisse monter, alors elle essaya d' émerger de ses pensées face au sourire de... Glenderin, c'était cela, il l'avait dit, assis à coté d'elle.
« ...je, euh... Tournebride est... humide et...
-Voilà pour vous ! S'exclama la serveuse en posant des commandes. Trois thés, un chocolat chaud et du jus de cactus. Il nous en restait juste assez pour un verre ! »

Sans doute éveillé à la mention du jus de cactus, c'est à ce moment précis qu' Az décida de sortir de sa cachette et sauta sur la table, évitant de peu les tasses de thé et le jus, posés à l'autre extrémité de la table.
Le chocolat de Glenderin n’eut pas cette chance.
D'un mouvement gracieux, le petit gamalion avait sauté du sac sur la table, alors que dans le même temps, le demi-elfe avait prit sa tasse dans ses mains.

« AAZZZZ ! »
Le gamalion pâlit de peur lorsque Nahïm cria, parce que ça ne lui arrivait pas souvent, et que l'animal savait qu'il avait fait une bêtise. Il fila par la porte sans demander son reste.
La jeune fille, qui s'était levée dans son cri, observa Glenderin, dégoulinant de boisson fumante et dont les yeux reflétaient un déception immense avant de s'excuser platement. Elle saisit le jus de cactus et se dirigea d'un pas raide vers la porte.
« ...Vous avez vu ? Son renard change de couleur !
-C'est un Gamalion, précisa Lucyll. Mais je n'en ai jamais vu un apprivoisé.
-Pourquoi ?
-On m'a dit qu'il étaient très maladroits. »

Nahïm regardait Az essayer de boire les gouttes de pluie comme un enfant essaye de manger des flocons de neige, perdue dans ses pensées.

Enraciné

« Un autre chocolat, s'il vous plaît » Je dis à la serveuse, avec un ton très calme et, cette fois il le faut bien, un soupir.

Enraciné

De la pluie grrr...
« J'aime pas la pluie !!! »
Ce n'est que lorsque je vit un minuscule animale coloré filer terrorisé vers une fille à la porte de la taverne que je me rendit compte que j'avais réellement crié tout seul. Je devais donner une drôle d'impression a cette fille, grande silhouette complètement entouré dans ma cape à crier tout seul sous la pluie. Je commençais à l'examiner en me rapprochant. Intéressant... Après tout, elle pourrait peut-être faire l'affaire qui sait. J'étais venue à l'auberge dans un but précis, et j'ai appris qu'il ne faut jamais se fier aux impressions, surtout dans ce domaine. Aussi tout en faisant extrêmement attention à mettre ma flamboyante chevelure à l'abri sous le porche de la taverne je m'adressais à elle en relevant ma capuche.
« Bonjour mon nom est Kupo je cherche quelqu'un capable de relever mon défi. Ici a Orzaal personne ne tient suffisamment longtemps pour que se soit intéressant. Mais tu sembles être arrivé avec la caravane de marchands d'une contrée lointaine alors acceptes-tu un concours de boisson ? »

Enraciné

Je termine mon thé et me lève. J'échange un regard de connivence avec Dimna qui m'adresse un clin d’œil, me signifiant qu'elle accompagnera la nouvelle venue à bon port malgré les pitreries diverses de nos camarades. J'adresse un sourire réconfortant à Rhapsody qui ne dit plus rien, hésitant sur ce qu'il convient de faire maintenant qu'elle a proclamé son entrée maladroite.

"Je crois que tu ne devrais pas trop prêter attention aux ronchonnements de Glend'... lui chuchoté-je, Il a été contrarié que personne ne lui offre de chocolat. De toute manière, tout le monde crie tout le temps à la taverne, mais cela arrive plus habituellement le soir voilà tout !"

Je m'apprête à retourner auprès des marchands quand j'aperçois Kupo au pas de la porte proposer son célèbre défi à la pauvre Nahïm.

"Ici à Orzaal, personne ne tient..."

Je soupire; à l'unisson avec Glenderin qui attend sa nouvelle tasse, devant cette affirmation. Evidemment, c'est toujours ce qu'il dit pour attiser l'envie d'en démordre de son potentiel adversaire... J'attends de voir la réponse de la nouvelle venue pour savoir s'il est intéressant de s'attarder.

Résident

Nahïm restait figée devant la porte de la taverne. La pluie qui battait son visage avait stoppé ses idées noires. Elle s'en voulu d'être partie aussi sèchement, mais elle avait un trop plein de contradictions dans son esprit.
Elle avait sans doute été trop optimiste, car si Orzaal ne pouvait pas être la fin de son voyage, elle l'avait espéré. Le visage fouetté par l'eau, la jeune fille se rendit compte qu'on lui proposait exactement ce qu'elle voulait en arrivant ici. Une occupation en attendant d'avoir une autre piste pour retrouver son père.
Az avait oublié de fuir, fasciné par la pluie.
Elle décida de rester.

La caravanière allait appeler Az pour lui donner le jus de cactus, mais celui-ci courait déjà vers elle, suivit par un homme imposant qui marchait droit vers elle. Il se présenta, et de but en blanc, lui proposa un concours de boisson.
Nahïm regarda avec des grands yeux le dénommé Kupo, avant de sourire.
« On m'a proposé un travail aux cuisines du manoir, je ne peux pas me permettre à cette heure de la journée d'accepter un défi de la sorte. Mais sache que je suis une fille de Tournebride, ville de marins, et apprentie des Sirsheps. Sachant cela, souhaites-tu encore m'affronter ?

Enraciné

Voilà une double bonne nouvelle une nouvel cuisinière et un adversaire de choix.
« Je vois, il semblerait que je me suis présenté trop vite. Je suis un barbare venu des plaines, j'ai moi aussi voyagé pour arriver ici heureux de connaître fille de tournebride, et bien venue a Orzaal. Nous nous reverrons soit en certaine. Maintenant je vois boire une bière ou deux pour fêter t'on arrivé.

En entrant dans l'auberge je me dirigeais vers un groupe bien connu composé d'une petite blonde, d'une autre a la chevelure de feu, d'une demi-dryade à la mine déconfite, et d'un demi-elfe qui pour une fois avait réussi à se salir sans mon aide.

Enraciné

Dimna leva les yeux au ciel lorsque Kupo passa devant eux pour aller se commander à boire, une bière sans aucun doute. Elle sortie de la taverne après avoir sourit à Lucyll pour lui indiquer que qu’elle allait s’occuper de la nouvelle venue. Elle s’arrêta au pas de la porte.

- Nahïm ?

La jeune fille était toujours sous la pluie, avec son petit gamalion contre elle. Elle tourna la tête vers la princesse, qui lui adressa un sourire réconfortant.

- Si tu veux rester, je vais te conduire au Manoir. Mais ne te sens pas obligée de me répondre tout de suite, je comprend que ce soit une décision difficile. Partir, rester, on ne sait jamais vraiment.
- Je reste.

Nahïm avait relevé les yeux, dans lesquels brillait une lueur déterminé. Dimna sourit. En voilà une qui savait ce qu’elle voulait ! La princesse décida qu’elle aimait bien cette fille !

- Parfait! Alors prend tes bagages si tu en as et suis-moi ! Je vais te faire visiter le Manoir, te donner une chambre et quand tu seras prête je te présenterais à notre très chère cuisinière!

Dimna aimait d'autant plus cette fille que le schéma était simple dans son esprit : "nouvelle aide à la cuisinière = plus de bouffe = je vais pouvoir manger encore pluuus!!"

- Et puis, une fois que tout cela sera fait, ajouta la princesse avec un sourire malicieux. Nous pourrons redescendre à la taverne où un défi et un charmant barbare malappris t'attendent, qu'en penses-tu?

Résident

Nahïm rendit son sourire à la princesse, reconnaissante, puis narquoise.
« Charmant barbare ! C'est une association plutôt... incongrue. Mais pas impossible !
-Une pinte de bière pour Kupo ! Lançait la serveuse en riant depuis l'intérieur
-Je retire ce que j'ai dit, il commence sans moi ! souleva la caravanière, l'air faussement outré. Mais j'y pense, il fallait que je vois la forgeronne, ma poêle est inutilisable. »
Elle sorti l'ustensile et regardait à travers, embêté.

Par l'embrasure de la porte, la forgeronne vit Nahïm agiter mollement le bout de métal, et y vit une affaire à ne pas louper. La femme vêtue d'un tablier en cuire par dessus ses habits de lin sortit à son tour de la taverne et prit Nahïm par l'épaule d'une main de fer.
« Bonjour princesse, et bonjour à toi, jeune voyageuse, je suis Litha la forgeronne du village. Je vois que tu as eu quelques déboires avec ton matériel. Rassure-toi, j'ai beaucoup d'articles à te proposer !
-Je dois dire que je préférerais la voir réparée, c'est un cadeau. Combien me prendriez-vous ? » demanda Nahïm.
La forgeronne resta stoïque un instant en fixant la poêle.
« Réparer ça ? » Nahïm la voyait secouer la tête, et commençait à se résoudre à acheter une nouvelle poêle.
« C'est un jeu d'enfant ! Ma petite demoiselle, je vous forge ça en vingt minutes, et encore, ce sera le temps de payer ! Et payer quoi, je vous le demande ? Ce serai vous voler que de vous demander 5 pièces de fer. Ah ces voyageurs, ils finiront par me ruiner ! Je ne sais même pas si c'est rentable pour moi...
-C'est mon outil de travail, vous débourseriez combien, vous, pour réparer votre marteau ? » demanda calmement Nahïm, les yeux pétillants lorsqu'elle comprit ce que lui proposait la jeune femme.
Litha réfléchit une seconde, et sourit à la caravanière
« Bien, je comprend. J'ai cependant beaucoup de travail à la forge, vous comprendrez que votre poêle ne sera pas prioritaire.
-Ce n'est pas un problème, je serai au manoir jusqu'à demain. Mais j'en aurai sans doute besoin pour ce soir.
-Hum... 10 pièces de cuivre.
-Votre langue a dû fourcher, je n'irai pas au dessus de 10 pièces... de fer !
-8 de cuivre.
-1 de la même facture. »
La princesse suivait l'échange tranchant et rapide entre les deux femmes, appréciant la qualité du marchandage.
« 6.
-3
-5
-4. Et une spécialité culinaire de Tournebride si elle est prête avant 3 heures.
-Nous avons un accord ! »
Elles se serrèrent la main, et Litha partit vers sa forge avec sa commande en saluant Dimna, caressant la tête d'Az qui avait entre-temps réussit à boire le jus de cactus, et en adressant un clin d’œil à la caravanière.
« Je crois que nous pouvons y aller. » Assura cette dernière.