[Event Halloween] Une marche silencieuse [Ondéale 1301]

Admin

Elle ne voulait pas le blesser, mais comprendre. Comprendre pourquoi les autres fuyaient et l'état étrange du Duc. Et puis malgré son rang Ergaïl ne la prenait pas de haut ainsi d'habitude. Amy n'aimait pas ça, pas du tout. Elle essayait de se dire que c'était dans son droit, mais elle ne pouvait s'empêcher de détester cette attitude hautaine.
Ergaïl déambulait dans la bibliothèque, c'est comme si il hésitait à aller dans la salle de musique. Il allait et venait en allant dans toutes les directions. La tueuse le suivait en essayant de comprendre.
-Qu'est-ce que tu fais Ergaïl ?! Pourquoi les autres ont-ils peur de toi ?
A des lieux de lui répondre il marmonnait une litanie incompréhensible pour elle.
-Mais pourquoi ... ? ...
Amy suspendit sa phrase, elle était certaine d'avoir aperçu un éclat doré dans le miroir la-bas. Et ses sens la trompaient rarement. Elle s'approcha pour y voir une splendide femme rousse. Elle ne chercha pas à la détailler plus, son instinct de tueuse lui disait de cette personne était dangereuse. Qu'il fallait surveiller ses mouvements et ses paroles. « Une personne que l'on voit dans un miroir avec un sourire comme ça n'est pas quelqu'un à qui il faut se frotter. ».
-Tu n'as pas l'air de ce que tu es jeune démone.
-Je ne vous permet pas de ...
-C'est amusant tu arrives à bouger, j'imagine que si il te touche ça suffira.
-Je ne vois vraiment pas pourquoi je ne devrais pas pouvoir simplement parce qu'une étrange femme rousse dans un miroir me le dit.
Sans autre forme elle disparut ne laissant derrière elle que les échos d'un rire cristallin inquiétant.
-C'est qui elle et qu'est-ce que tu fais encore ?
Elle commençait à être sérieusement agacer de ne pas comprendre ce qui se passait dans ce foutu manoir !
Ergaïl tendait une main vers elle. Il pleura en murmurant avec désespoir :
-Fuis Amy ! Regarde les miroirs, elle apparait dedans ! Fuis ! Et ne les touche surtout pas, les villageois ... il ne faut pas. Ne les touche pas et ne me touchez pas. Fuis, maintenant ! Sauve moi
-Mais ...
-Fuis, ... fuis, elle ... ils ... la bague ...
Dans un râle le Duc tomba inconscient au sol. Au loin on entendit :
-Il résiste encore ?! Quelle plaie !
Et juste après la porte de la bibliothèque qui s'ouvrit avec fracas sur Udjïnn. La Dryade semblait paniquée.
-TOUS AUX ABRIS !! BARRICADEZ-VOUS !! FAITES ATTENTION A ERGAIL, IL EST DANGEREUX, FUYEZ LES VILLAGEOIS !

Enraciné

Fuir moi ? Et puis quoi encore ! Je ne suis pas une inconsciente, mais je ne suis pas stupide non plus ! La tueuse commença à réfléchir à toute vitesse.
Il faut que j'arrive à gagner du temps. Lui et Lucyll ont affirmé qu'il ne fallait pas le toucher directement. Se disait-elle. Les villageois sont impliqués donc si Ergaïl a disparu du manoir depuis tout ce temps, c'était parce qu'il était au village faire, je ne sais quoi avec eux. S'il a retiré sa chemise dans son bureau alors cela voudrait également dire que le tissu servirait de barrière et peut-être lui conférer plus de surface pour toucher quelqu'un. Ergaïl a également parlé de sa bague...

_ Udjinn ! Cria Amy en jetant en permanence quelques coups d'œil sur Ergaïl toujours évanoui. Les autres sont dans la salle de musique ! Va-les chercher sinon les choses vont commencer à devenir compliquées ici. Moi, je m'occupe de retenir Ergaïl !

Sans attendre de réponse de la part de la dryade, Amy jeta un œil rapide dans la bibliothèque et aperçut ce qu'elle voulait voir : un morceau de tissu décoratif qui pendait sur un mur. Toujours en gardant le Duc du coin de l'œil, elle se précipita dessus pour s'en saisir et en couper un morceau. C'est alors qu'elle repassa devant le miroir, tenant d'une main sa dague et le drapé déchiré de l'autre, elle prononça de vives voix :

_ Lilith c'est bien ton nom je ne me trompe pas ? J'ai cru comprendre que cette bague était importante. Dit-elle en pointant l'anneau scintillant vissé au doigt du Duc. Je suppose que la détruire est inutile ! Par contre si je coupais le doigt d'Ergaïl, le charme serait rompu non ? Et crois-moi que je le préférerai avec un doigt en moins, que de voir Orzaal se faire envahir par un parasite comme toi !

Lancer d’Amy : 16 !

Enraciné

Avec le recul, elle n'était pas "belle". Attirante, ça oui! Mais pas "belle"... Le mot adéquat serait "fascinante". En la voyant, j'ai eu cette étrange sensation, comme lorsque vous êtes au bord d'un précipice et que vous êtes terrifié, mais que tout votre corps vous hurle de plonger vers l'avant.

Ça, multiplié par mille.

J'ai laissé tomber mon livre à terre. Je ne pouvais plus bouger, plus détourner mon regard de cette femme rousse. Jeune, à peine 20 ans, une robe diaphane beaucoup trop courte pour être décente. Elle me fit signe d'approcher, et j'obéis. Je ne pouvais qu'obéir! Mon corps entier brûlait du désir de vénérer cette femme. Ergaïl arriva près d'elle, le regard vide, les mouvements d'un automate. Je sentis une larme couler sur mon visage. Une partie de moi avait dû comprendre : j'étais en face d'une mort quasi-certaine. Ou peut-être pire...

Il y eut un cri. Poussé par qui? Je ne saurais vous dire... Lucyll, Dimna, moi... Je reçus un choc violent derrière la tête et, avant d'avoir pu comprendre ce qui se passait, j'étais dans la salle de musique, accompagné de Lucyll et Dimna qui barricadaient la porte.

Je repris assez vite mes esprits, comme un dégrisement, et au lieu de désir ou de peur, je fus instantanément submergé de haine. Mais qui était elle pour venir ici, menacer une paix durement gagnée, et en plus, m'ensorceler! Je ne supporte pas qu'on m'ensorcelle!! Je hais ça du plus profond de mes tripes!

J'ai failli hurler une grossièreté. Mais je l'ai retenue.
J'ai épousseté ma veste.
Lissé ma moustache.
Et violemment réduit un gramophone en miettes en l'écrasant du pied.

Les deux jeunes femmes se retournèrent vers moi, en alerte. Je vis la peur dans leur yeux, sûrement celle que je sois moi aussi devenu un esclave de Lilith. Je les rassurais, disant que j'allais bien, puis entrais dans le vif du sujet.

"Bien, la priorité est d'arrêter Ergaïl. La clef de cette histoire est dans la bague, et si je ne m'abuse il l'a sur lui. Il faut l'immobiliser et retirer cette bague, et ce sans la toucher. Après...je dirais bien qu'il faut la détruire, mais je ne suis pas sûr des résultats...

Vous deux, poursuivai-je, vous vous rendez à l'armurerie. On doit bien avoir un filet quelque part! Moi je cours à mon labo. J'ai une petite quantité de soporifique dans un flacon. Le temps de la mettre dans une seringue, et je reviens! Ça vous va?"

Enraciné

Décisions. Directives. Plan. Ce froid calcul de ce qu'il convient de faire éloigne la peur panique pour lui préférer une angoisse mieux maîtrisée.

Un autre cri a retenti dans la bibliothèque mais je n'ai pas pu en distinguer l'auteur ni le sens puisqu'au moment précis où il a été poussé, Thaddeus a détruit violemment un gramophone… J'ai une brève pensée de réprobation envers le professeur pour cet acte de barbarie gratuite avant de me souvenir que nous faisons face à une situation de crise et que nous n'avons pas vraiment le temps de nous appesantir sur l'adéquation de la destruction de gramophones dans ce genre de moments critiques... Du moins pas dans l'immédiat.

Avant de répondre à la proposition, j'interroge Thadd'. "Avant cela, dis-nous, qu'as-tu appris de tes lectures ? As-tu réussi à identifier cette déesse, Lilith ?

Mais je ne peux entendre la réponse puisque quelqu'un tambourine alors violemment à la porte. Nous échangeons des regards de détresse absolue. Ils auraient quelque chose de comique si la situation n'était pas aussi désespérée. Nous reconnaissons alors la voix pressante d'Üdjinn de l'autre côté.

"Ergaïl vient de perdre connaissance ! Sortez de là, dépêchez-vous ! Une menace plus dangereuse que le porteur de la bague de Lilith plane sur le Manoir : son armée ! "

Nouveaux regards. Je crois que je vais laisser échapper un rire nerveux si tout le monde ne se calme pas, à commencer par moi. Dimna ouvre la porte et la Dryade fait irruption dans la salle de musique. Dans un décalage parfait avec ses paroles alarmantes, elle grimace de désapprobation en apercevant le gramophone pulvérisé comme si cette perte revêtait une importance toute particulière voire même déterminante pour les événements à venir et même pour notre capacité à nous défendre contre une déesse démoniaque voulant notre perte. Détournant les yeux de cette catastrophe insurmontable, elle enchaine sans commentaire :

"Il faut de barricader et chercher un moyen d'arrêter tout ça ! Amy menace Lilith de rompre son charme en rompant le lien entre la bague et Ergaïl !!
- Elle est folle ?! s'écrie Dimna, Je crois qu'à l'heure actuelle, même la Reine des Vampyrs doit savoir qu'il ne faut pas le toucher !! C'est pas assez clair ?!
- Elle compte rompre ce lien, poursuit l'herboriste avec un ton qui sous-entend que nous ferions bien de nous bouger le derrière si nous voulons éviter un autre cataclysme semblable à celui de l'atomisation du regretté gramophone, en lui sectionnant un doigt.
- QUOI ?! "

Je me rue hors de la pièce suivie par les autres.

"Et pour la défense on fait quoi ??!" crie Üdjinn. Mmh… excellente question. Mais pour l'instant la chose la plus censée qui soit me semble être de rassembler tout le monde et d'éviter de commencer à se découper les uns les autres. Ouais… Empêcher une amputation et une potentielle attaque de villageois avides d'un bain de sang, ça me parait une bonne option.

Admin

Ergaïl s'était immobilisé, on entendit un rire sinistre comme unique réponse à la tueuse. Amy elle était en garde, prête à se ruer sur le Duc avec la ferme intention d'effectuer une amputation forcée. Ce dernier ne bougeait pas d'un pouce et semblait attendre quelque chose ... peut-être le combat ? Soudain elle se rua sur lui, dagues au claire.
C'est au dernier moment qu'il bougea, sans même essayer de contre attaquer il esquiva au dernier moment. Ce qui prit au dépourvu la tueuse. On entendit un nouveau rire, narquois cette fois-ci. Amy bouillait sur place, comme si elle allait se laisser faire par une entité transparente ! Elle repartie à l'assaut aussi sec, ses lames pointées en avant, elle était sérieuse cette fois. Le duc répliqua la seconde fois, il rendit coup pour coup ses attaques en parant à mains nues. Heureusement ses habits et ses gants la protégeait de la prétendue malédiction visiblement car Ergaïl avait retenu ses dagues en agrippant ses poignets et si ne se passait. La pression qu'il exerçait était considérable et les deux combattants refusait de ployer. Soudain on entendit :
-Amy ramène-toi !!
Elle râla malgré la situation.
-JE SUIS OCCUPÉE LA !!!
-Vient vite !!
En ronchonnant elle balança un coup de pied bien placé (dans les jambes !) pour faire lâcher son adversaire et pouvoir partir où on l’appelait. Elle fit deux pas avant de s'apercevoir que quelqu'un d'autre était dans les rayonnages. La bibliothécaire bondit sur elle avant qu'elle ne puisse le réaliser. Amy se débarrassa tant bien que mal de la gêneuse avant de s'enfuir avec une boule au ventre. Elle n'était pas sûre mais ... la bibliothécaire possédée l'avait touchée au visage ...

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La gorge d'Amy se noua en remontant les escaliers pour rejoindre les autres. Elle n'aurait jamais imaginé se faire attaquer par une bibliothécaire enragée venant de nulle part.

La tueuse avait bien pris conscience de la gravité de la situation et blêmi ; elle pourrait bien devenir un zombie à la solde de Lilith ? Pas question ! Elle tiendra le temps qu'il faudra, mais elle tiendra. Il lui était impensable d'imaginer lâcher le morceau jusqu'à ce que tout soit terminé.

« J'ai de la volonté à revendre. Cette sorcière ne m'aura pas ! »

En parler aux autres ne fera que les convaincre de l'isoler le temps de trouver une solution et Amy ne voulait pas de ça. Elle observa sa main gantée quelques instants. Les vêtements faisaient bien office de barrière pour une raison qu'elle ignorait, sinon l'échange face à Ergaïl aurait été beaucoup plus court.

Les vêtements devraient donc lui évité de toucher par inadvertance ses camarades : opter pour un changement de tenue lui parut nécessaire. Elle partira se changer dès qu'elle en aura la possibilité.

Et c'est donc rempli de détermination, qu'Amy rejoignit les autres. Leur expliquer ce qui s'était passé n'allait pas lui poser de problème, elle en oubliera juste de raconter l'épisode de la bibliothécaire.

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Éclat roux sous la lumière argent de la lune.

Dimna filait à toute vitesse à travers les jardins. Ses pattes robustes martelaient le sol, son souffle brûlant jetait des volutes de vapeur dans l'air glacial et sombre. Il faisait froid, beaucoup trop froid pour une nuit d'Ondéale.

Ils s'étaient concertés ensemble rapidement lorsqu'Amy les avait rejoint devant la salle de musique (où gisait toujours le cadavre grésillant du gramophone sauvagement détruit). Le plan de Thaddeus était bon, en tout cas le meilleur qu'ils puissent trouver dans l'urgence et moins extrême que d'emputer le Duc. Dimna trouvait personnellement qu'Amy n'avait pas eu une si mauvaise idée. Ergaïl aurait préféré, elle en était certaine, être privé d'un doigt plutôt que mettre la vie de tout Orzaal en danger. Mais elle savait aussi que ce genre de solution barbare n'était pas du goût de tout le monde, hélas... Thaddeus était parti chercher un soporifique dans son laboratoire, Lucyll, Amy et Üdjinn devaient se charger d'empêcher les villageois possédés d'entrer tout en retenant Ergaïl s'il lui prenait l'envie de faire de nouveaux dégâts.

Le loup enfonça sans hésiter la porte du Dojo avant de se ruer dans l'escalier pour monter à l'armurerie. Son regard de nyctalope balaya la pièce sombre et encombrée, ignorant les éclats métalliques, les reflets tranchants, l'odeur de graisse, de sueur, d'argent... de sang? Elle repéra enfin, suspendu à deux crochets au plafond, un lourd filet de cordes épaisses, renforcé de pièces de tantale innibant la magie. C'était parfait. Elle s'apprêtait à sauter pour le décrocher lorsqu'elle entendit des pas lourds en bas. Quelqu'un était entré dans le Dojo. Et montait l'escalier.

Dimna se raidit, tous ses muscles tendus, prête à bondir sur l’intrus. Une petite tête blonde apparut par la trappe. Le loup plissa ses yeux jaunes, intrigué. L'odeur de cet être ne lui était pas inconnue, un parfum féminin et délicat, alourdi par une forte émanation de fumée. Il y avait autre chose aussi. De fort. D'effrayant.

- Miss Bergson? articula Dimna avec une certaine difficulté entre ses crocs démesurés.

La jeune femme fit quelque pas titubants, leva les yeux sur la bête ramassée sur elle-même. Son regard vide, asséché, blanc, la fixait sans la voir. Ce face à face semblait suspendu dans le temps. Dimna était figée, Miss Bergson restait paralysée, ni l'une ni l'autre ne semblait vouloir briser cet instant pétrifié. Les pensées s'entrechoquaient dans l'esprit du loup-garou, Dimna devait lutter pour garder le contrôle sur la bête qui brûlait de se jeter sur son ennemie.

" Bondir, lui arracher la gorge, bien sûre que je peux le faire, ce n'est qu'une humaine frêle et désarmée! Non! C'est l'assistante de Thaddeus, elle est possédée, je ne vais pas faire ça enfin! Elle est dangereuse, dangereuse, un coup de patte suffirait à lui briser l'échine et écarter la menace! Non, je peux me contenter de la bousculer et de sortir de l'armurerie, elle ne pourra pas m'en empêcher de toute façon?.. Mais si elle me touche? Est-ce que ma fourrure est suffisante pour me protéger?.. Je dois la tuer, je vais la tuer..."

Soudain, miss Bergson se précipita sur elle, brisant net ses tergiversations. Le loup se jeta en arrière, attrapa à la volée une hache entre ses crocs et frappa de toutes ses forces. Le plat de l'énorme lame heurta violemment la tête de la jeune femme dans un bruit terrible et elle s'écroula comme une poupée de chiffon.

Dimna ouvrit la gueule, l'arme tomba au sol avec fracas. Pétrifiée, elle ne pouvait détourner le regard du corps immobile, abattu. Elle avait fait en sorte de la heurter du plat de la lame, mais dans la précipitation, elle n'avait pas eu le temps de doser la force de son coup. Et si elle lui avait défoncé le crâne? Oh non, oh non faîtes qu'elle ne soit pas... Elle entendait les battements de son cœur, sa respiration faible, mais les lattes de bois où ruisselaient ses cheveux blonds commençaient à se teindre d'écarlate. Oh non, merde, merde...

La princesse reprit forme humaine, se rua sur la trousse de premiers secours en vieux cuir posée en évidence sur une étagère. Elle se jeta aux côtés de miss Bergson toujours étendue, ouvrit précipitamment la mallette et en sortit une fiole de désinfectant, un petit pot d'onguent et des bandages. Elle déchira des bandes de tissus, les enroula maladroitement autour de ses mains, écarta des ses doigts tremblants quelques mèches et examina, le cœur au bord des lèvres, la blessure. Elle n'était pas très profonde, pourtant elle saignait abondamment. Elle désinfecta à toute vitesse, appliqua l'onguent et banda en trois gestes saccadés la tête de sa victime. La jeune fille se releva, encore tremblante, mais soulagée : la jeune assistante de Thaddeus était sérieusement blessée, mais sa vie n'était plus en danger.

Dimna reprit sa forme de loup. Avec l'intervention inopinée de miss Bergson, elle en avait presque oublié le but de son expédition à l'armurerie! Elle bondit, saisit le filet entre ses crocs et se précipita au dehors. Le filet rassemblé dans ses puissantes mâchoires, elle fonça en direction de la bibliothèque où, elle l'espérait, la situation n'aurait pas trop dégénéré en son absence.

Enraciné

BAM!!

La porte du labo claqua dans mon dos, bien plus fort que je ne l'aurais voulu. La panique fait vraiment ressortir le meilleur de moi même. Vite, je m'attelle à ma tâche. Le flacon de soporifique est presque vide. Je décidai de remplir trois petites fléchettes, que je pourrai lancer, plutôt qu'une seringue. La sécurité avant tout. Il m'en fallait plus, plus de moyens de défense! J'attrapai à la va vite quatre fioles, qui pourraient bien me servir, ainsi qu'une bombe fumigène. Mon sabre? Non, trop encombrant, je décidai de prendre un scalpel à la place. Et puis, si on devait en venir à lui couper un doigt...

Je regardai autour de moi. J'avais la désagréable impression d'oublier quelque chose. Mais quoi? Oublier... Oublier...Laisser tomber.......LE LIVRE!!!! J'avais laissé tomber le livre au verrou d'épouvante dans la bibliothèque. Et je ne savais toujours pas où étais le dictionnaire Thendien.

Je m'écroulais sur le sol, écrasé par le poids de mon incompétence. Ergaïl rodait entre les rayonnages, dirigé par une entité immatérielle. Peut être les avait-il déjà trouvé? Peut être les avait-il déjà détruits? Et si cela ne suffisait pas, une horde de villageois possédés s'apprêtait à s'abattre sur le manoir. Nul part où fuir. Nul part où se cacher. Et la clef de cette énigme, la solution à nos problèmes, était perdue.

Perdue par ma faute.

J'avais le souffle coupé par le désespoir. J'avais réussi à paraître fort face aux autres. Pour leur donner du courage. Pour qu'elles ne voient pas qu'un couard en moi. Mais ici, seul et impuissant... Je commençai à pleurer.

Une petite voix dans ma tête commença à susurrer à mon oreille. Elle murmurait doucement que je n'avais plus à être impuissant, que je n'avais plus à être faible, ou relégué au second plan. Je séchai mes larmes, et mon regard glissa vers mon lit. Vers le coffret.

Cela pourrait sûrement t'aider...

Non, ce n'est pas bien.

Allons, juste une dose!

Mais je n'ai pas le temps!

J̜͙̪̼̺̬̬͇̰̺̩̫̲͔͇̑ͯͫ̿̾ͥ̽ͨ̆̐̋̊̽̆ͫ̒̃̈́ͥͅU̥͕͇̖̯̜͔̱̪̖̯̞̘̺̟̰ͯ͑̾͛̿ͭ͂́̓̇̀̅̐̚S͇͓̯̟̺̻͇͒̀̐̓̏͋͌̾̾̐͑ͨT̠̼̬͇͎̞̳̯̬͔͓̙͍̤̘̣̪̪̋̑̈́ͯ̚É̟̫̮̟̝͎ͤ͊̒ ̫̯̗̣̹̙͇͍̼̀͆ͨ͋͑͆ͭ̊̋̐U͉̣͕͓͋ͧ̍̌̇͂ͯ̊ͧͦ̐̎N͖̠͉̹͚͚̪̖̮̑̑͗̈́ͧ̂͊ͣ͒̓E̬̤͙͇̦͖̝̲ͩ̿̍̈́ͮ̇̄̐̾̂̈́͋ͤ͆ͪ̊̾̚ ̙̝͚̠̺̌̀͐̑͐̄̈́̓̅͌̀͗ͧ̂͒͊ͨ̉D̦̭̰̟̫̬͋ͯ̐͗ͅͅO̜͎̮̘̟͚̲̘̬͙ͯ͛̓̐ͬ͌̃͗̚̚̚S̬̥̹͈̟̠̭̔̀̂̃̅͌̊̐̇Ḙ̳̭̠̪̬̠̬̮̤̏̂̎ͨ̇ͅ!̻̱͓̹͔̰̮͖̥͈̜̬̬̟̺ͦ́́́̓̋̍̊̉̿ͥ͒͌͒̈ͦ!̪͎̲̯̜̌͐ͩͨ̔́̉̏͊̌ͨ͛͐

Je m'agenouillai près du lit, presque à contreceour (Non! Avec joie!) et sortis le coffret. Ca ne prendrais pas plus de deux minutes. Deux minutes et j'y retournais. Deux minutes. Je m'attelais à ma besogne.

Enraciné

Nous sommes ensemble, c'est ce qui compte nous sommes ensemble. Il ne peut rien nous arriver de grave car nous sommes ensemble. Amy, Üdjinn et moi sommes toutes les trois censées gérer la situation en attendant que Dimna et Thaddeus nous rejoignent, munis d'armes suffisantes pour contrer Ergaïl, ou plutôt la marionnette qu'il est devenu, et ce, sans y laisser nos âmes et nos volontés. Personne n'entrera plus dans ma tête, je me le suis jurée depuis suffisamment d'années. Plutôt mourir que de laisser quelqu'un prendre possession de moi ! Le silence règne, la tension est palpable. Formant un petit cercle, dos à dos, chacune surveillant une direction différente, nous comptons les unes sur les autres pour réagir le plus efficacement possible en cas d'attaque.

Le problème qui se pose à nous cependant, est le suivant : pendant que nos deux héros s'en vont chercher leur matériel, nous devons à la fois, petit a) éviter Ergaïl, petit b) empêcher Ergaïl de sortir par tous les moyens, petit c) laisser la porte de la bibliothèque ouverte pour que Dimna puisse revenir, petit d) la barricader pour contrer les habitants d'Orzaal zombifiés en approche, petit e) nous dépêcher, petit f) attendre.

L'impossibilité de cette mission a de quoi rendre fou. Au lieu de quoi, j'ai opté pour une solution coûteuse en énergie mais qui me semble appropriée pour le moment : attrapant une craie, j'ai tracé sur le sol des runes. Traversant le pallier de la porte de la bibliothèque sur toute sa longueur, suivant un motif particulier, je les ai enlacées les unes dans les autres jusqu'à former un maillage magique complexe. Puis murmurant quelques mots, je les ai activées. Dans une onde argentée, une paroi translucide se déploie dans l'encadrement. Le mur magique est totalement imperméable à toute intrusion vivante, dans un sens comme dans l'autre. Evidemment, à chaque fois que quelqu'un tente de forcer le passage, la résistance de la barrière dépend de l'énergie que je lui fournis, sa viabilité est donc limitée. Néanmoins, j'ai ajouté un détail au sortilège : un loup-garou peut le traverser. Dimna est donc la seule personne à pouvoir rentrer et sortir de la bibliothèque par la porte principale qui semble obstruée par une plaque de verre scintillante.

Les deux filles montent la garde. Ergaïl se traîne quelque part, l'esprit démoniaque ayant pris possession de son corps jubilant dans l'ombre des rayonnages. Nous sommes seules avec cet ennemi ambigu. Nous attendons le retour de Thaddeus et de la princesse, les sens aux aguets.

Enraciné

Lucyll et Amy durent croire que j'étais poursuivi tant je courais vite quand je passai devant elles. Je ne leur prêtai pas la moindre attention, mon esprit absorbé par le livre. Le livre. Le livre. Où était il? Je parcourais les allées une à une, sans perdre une seconde pour m'arrêter. Mon coeur battait si fort dans ma poitrine que l'on aurait dit une brûlure. Pas là. Pas là. Où est il, là! Vite, le récupérer. L'autre aussi. Courir encore. La bibliothécaire est sur la droite, je peux l'entendre. L'éviter.

J'arrivai en bas des escaliers, et j'eus une seconde d'hésitation. La porte étais là, à côté de moi. Je pouvais fuir... Recommencer à nouveau... Non, pas cette fois, pas maintenant que j'avais cette puissance en moi! Je repris la course pour revenir auprès des deux jeunes femmes. Elles me firent entrer vite dans la salle de musique. Tout en expliquant ce que j'étais parti faire, je remis le livre à Lucyll, avec pour seule consigne :

"Ouvre le."

Je jetais l'autre livre nonchalamment sur un canapé et m'appuyai contre un mur. Ma formule faisait des miracles, je n'étais même pas essoufflé. A ce moment là, une certaine béatitude m'envahit. A nouveau, je me sentais complet, vivant. Je pouvais sentir tous les grains, toutes les veines, toutes les aspérités du bois sous mes doigts. Chaque goutte de pluie, sur la verrière de la bibliothèque, carillonnait à mes oreilles comme autant de clochettes de cristal. Mille odeurs, mille saveurs se pressaient vers moi, toutes singulières, toutes délicieuses.

Cet instant d'extase ne dura qu'une seconde, après quoi la réalité me rappela cruellement à l'ordre. Nous étions toujours enfermés dans une pièce loin d'être protégée, à la merci d'un être visiblement puissant et dont nous ne savions presque rien. Et visiblement cette entité était capable de prendre possession des gens. Nous devions craindre à tout instant que nos alliés deviennent nos ennemis et nous poignardent dans le dos. Peut être Dimna ne reviendrait-elle pas? Peut être... Mais...

Pourquoi Lucyll se grattait elle le bras ainsi? Je resserrai ma prise sur le scalpel dans ma poche...

Enraciné

Le retour de Thadd' me rassure. Après avoir protégé la porte principale de la bibliothèque, retourner se calfeutrer dans la salle de musique et attendre est crispant. Voir réapparaître un visage confiant a quelque chose de réconfortant, et il semble que ce soit le cas du professeur. Comme quoi, ne jamais sous-estimer le pouvoir de la destruction sauvage et barbare d'un gramophone… Lui qui tremblait quelques instants plus tôt, le voilà à présent combatif et sûr de lui. Je suppose que les deux livres qu'il vient d'apporter doivent être salvateurs pour qu'il puisse arborer un air aussi radicalement différent. Le dictionnaire languit sagement sur le sofa, je m'empare de l'autre grimoire que Thadd' m'a demandé d'ouvrir et le pose sur une table.

Je fronce les sourcils. Il s'agit de l’Encyclopédie des Artefacts et Produits Thendien, un livre que je n'ai jamais lu. Intriguée par la demande du scientifique, je tourne l'ouvrage dans tous les sens, tentant d'y trouver une serrure ou quoi que ce soit qui puisse entraver son ouverture. Rien. Pas de cadenas, pas de verrou. Je le repose sur la table, me gratte distraitement le bras, sans comprendre ce qui empêche Thaddeus de s'en servir, lui lançant un regard interrogateur. Finalement je soulève la couverture. Aussitôt, une peur panique s'empare de moi et je frappe le livre pour le refermer et l'éloigner le plus possible sans avoir à le toucher, faisant sursauter les deux filles.

"Tout va bien. C'est une serrure magique d'épouvante. Un sortilège assez simple qui permet d'inspirer un sentiment d'effroi à celui qui ouvre ce bouquin sans prendre de précaution, afin qu'il le referme et ne tente pas de le lire."

Le professeur observe la scène, l'œil de nouveau sombre, triturant quelque chose dans sa poche.

"Ne t'inquiète pas, je peux l'enlever." lui assuré-je

Je ramène de nouveau le recueil, pose la main à plat dessus et prononce quelques mots : "Quildë hruparma, sivë, ni henta. " Une petite brume sourd d'entre mes doigts et enveloppe le grimoire. Puis sans hésiter, je l'ouvre de nouveau. Les pages s'étalent à présent librement sous mes yeux. Je les tourne pour vérifier que le charme est bien rompu puis j'attrape le livre en le gardant bien ouvert pour l'apporter à Thaddeus qui attend, appuyé contre un mur.

"Ne le ferme pas, sinon la serrure s'activera de nouveau." lui indiqué-je.

Je lui tends l'ouvrage.

Admin

Thaddeus avait les mains qui tremblaient, heureusement à cause ou grâce à la situation actuelle ces amies mirent cela sur le compte du stress. Après avoir nerveusement feuilleté les pages en utilisant le dictionnaire il parvint à trouver et traduire un texte qui capta son attention :

Un jour le grand prêtre d’Ishalde vint nous implorer dans la salle du conseil des archimages Thendien. Son peuple subissait une épidémie des plus terribles, elle se répandait aussi vite que la peste noire mais ses malades ne mourraient pas. Ils formaient une marée d’hommes et de femmes au corps noirci. Ils avançaient lentement.

Très vite l’envergure du problème s’avéra inquiétante, cette armée sombre avançait vers les grandes villes pour s’y poster à quelques kilomètres. Nous n’arrivions pas à comprendre la nature de ce mal car les habitants allaient d’eux même, peu à peu, grossir les rangs de ce bataillon de damnés. Jusqu’à ce que la ville en question soit vide et qu’une autre soit prise pour cible.

Après un temps, nous découvrîmes que cette armée avait un chef. Une femme splendide dont la beauté et le charisme n’avaient d’égal que celle de certains immortels. Exactement au centre de la foule de pestiférés, elle trônait sur un char rouge tiré par ses esclaves. Son nom était Lilith. Pour la vaincre, nous perdîmes certains de nos meilleurs magiciens, alors que nous les Thiendiens avions la magie qui pulsait forte dans nos veines. Finalement, ce fut Annabelle Chase, la plus puissance et intelligente de nos enchanteresse qui parvint à stopper le mal en utilisant la ruse. Pour y parvenir, elle dut recourir à un Construd de huitième niveau, une forme de magie interdite même dans nos rangs.

Annabelle avait privée Lilith de son corps, mais son esprit, beaucoup trop puissant pour être dissipé avait été emprisonné dans une bague en argent sertie d’un magnifique rubis. Pourtant l’enchanteresse disait qu’elle n’avait pas réussi à l’emprisonner. Elle portait chaque jour cette bague et déclinait peu à peu jusqu’à ce qu’elle dut s’en séparer pour ne pas être consumée. Comme si ce bijou maudit l’alourdissait de jour en jour en lui sapant son énergie. Nous ne sûmes jamais comment Annabelle eût cette conviction ni comment elle se débarrassa de la bague, mais je pus apercevoir qu’il y avait gravé dedans :

Pour ne pas devenir sombre il ne faut pas aller vers la bague, pour ça il ne faut pas l’entendre, et donc pas toucher les sombre.

Le professeur chercha d'autres informations, sans succès.

Enraciné

Dimna entra en trombe dans la bibliothèque, faisant sursauter Lucyll et Thaddeus tous deux penchés sur un livre épais. Elle leur adressa un sourire rassurant, pleins de dents tranchantes, et déposa le filet au sol avec autant de délicatesse qu'un loup d'une bonne centaine de kilos en est capable.

La princesse avisa d'un regard Amy et Udjinn, postées à quelques mètres, à l’affût. La situation était d'une telle absurdité. Ils étaient là, cinq amis et fidèles du Duc, à guetter celui-ci, la peur comme un long filet de sueur froide, prêt à se jeter sur lui s'il apparaissait, pour défendre Orzaal et leurs vies. C'était à se rendre fou!

- Qu'est-ce que vous avez? demanda-t-elle de sa voix bestiale en s'approchant du livre.

Lucyll lui fit un rapide résumé de ce qu'avait découvert Thaddeus dans l'encyclopédie. Tout en écoutant l'explication de Lucyll (il était vrai que grâce à ces informations, tout devenait limpide enfin presque, quelque zones troubles restaient), Dimna observait du coin de son œil jaune le professeur. Celui-ci tremblait imperceptiblement, et son regard ne cessait d'aller et venir, par mouvements saccadés. Ces réactions pouvaient sans aucun doute être mise sur le compte du stress, mais son instinct de loup réfutait cette explication pourtant censée. Il y avait quelque chose, elle le sentait.

Dimna se détourna un bref instant de son examen et déclara :

- Certes c'est plus clair à présent, mais rien dans ce livre ne nous dit comment "déposséder", si on me permet l'expression, ceux qui sont devenus sombres!

Enraciné

Le regard cherchant fébrilement une information quelconque parmi les caractères épars du livre, je marmonne :

"En fait... on ne sait même pas si c'est possible aux dires de cette légende..."

Je sens l'abattement se faire plus pesant sur les épaules de chacun dans cette pièce. Je relève les yeux et observe les visages inquiets et nerveux. Je tente d'être positive :

"Mais il reste un espoir d'arrêter tout ça. Le livre parle d'une figure magique dangereuse mais efficace pour stopper l'épidémie : un Construd de huitième niveau. Je n'ai pas la moindre idée de ce que cela peut être, mais si je devais deviner, je dirais que l'enfermement d'un esprit s'accompagne presque toujours d'un pentacle. Je sais que la bibliothèque regorge d'ouvrages là-dessus."

Je réfléchis un instant à ce que je viens de dire et Üdjinn semble lire dans mes pensées :

"En effet, des dizaines et des dizaines d'ouvrages dont certains sont classés comme dangereux, enfermés dans les appartements personnels de notre bibliothécaire qui est à présent possédée. En clair, il serait extrêmement dangereux de nous lancer dans une recherche documentaire maintenant si nous n'avons pas d'idée précise du recueil où nous devons chercher... Nous risquerions d'être nous-mêmes contaminés sans être sûrs d'obtenir de résultats."

Pleine d'appréhension je me tourne vers Thaddeus : "S'il te plait, dis-moi que le Duc avait sorti un volume précis traitant possiblement du rituel magique que nous cherchons ? Quelque chose qui pourrait nous aider, n'importe quoi... "

Enraciné

La situation était sous contrôle. Mes mouvements étaient un peu tremblants, mais je reprenais confiance. Nous avions tous les éléments en main désormais.

"Oh oui! répondis-je à Lucyll, fièrement.

Pourquoi elle te regarde comme ça?

-Je sais exactement ce qu'il nous faut, et je sais exactement où il est!

Pourquoi elle te dévisage avec ses yeux jaunes?

-Je déplore de ne pouvoir utiliser la magie, mais je peux vous y conduire!

Mieux vaut garder un oeil sur elles...

-Il ne reste plus qu'une chose a définir : que faire si l'on croise le Duc?"

Tout est sous contrôle...?

Enraciné

La nervosité de Thaddeus est palpable, mais sa question pertinente nous fait tous frémir. Je soupire. Il est temps d'avoir enfin toutes les pièces du puzzle ou nous ne sortirons jamais de ce cauchemar. Voyant ce que nous risquons, je propose d'une voix qui se veut rassurante et pragmatique :

"Nous savons tous qu'Ergaïl se traine quelque part à l'extérieur et que nous ne devons le toucher sous aucun prétexte. Notre bibliothécaire rode aussi entre les rayonnages dans un état de possession certain. Si nous sortons tous chercher le livre, nous risquons d'être tous contaminés alors qu'il suffirait que Thadd', accompagné de l'une d'entre nous, sorte quelques instants pour ramener le grimoire. Il vaut mieux limiter le nombre de personnes qui s'exposent au danger, non ?"

Avant que quiconque ne se propose ou que le professeur ne parte seul, j'ajoute :

"Je vais accompagner Thaddeus. En cas de problème, je peux maintenir des ennemis à distance sans les blesser grâce à la magie. je me tourne vers le sus-nommé, Si tu es seul, étant un homme, tu es plus vulnérable aux charmes de Lilith puisque tu n'as pas besoin de miroir pour qu'elle t'apparaisse. Inutile de jouer les héros : nous ne pouvons pas nous permettre de te perdre si tu es le seul à savoir où est ce livre… Si nous sommes deux, nous seront discrets et vite revenus."

Interrogeant tout le monde du regard j'attends leur assentiment.

Admin

Amy avait du mal à se concentrer sur la discutions. Dans son champs de vision des particules dorées virevoltait doucement. Il était évidant que les autres ne les voyaient pas puisque personne ne s’alarmait de leur présence, pourtant elles semblaient plus que palpables. C'était comme de la cendre couleur or qui venait des quatre coins de la pièce. Ces poussières d'ambre étaient de plus en plus nombreuses, s'activant et s'agglutinant comme des guêpes bourdonnants autour de leur essaim ! Progressivement le nuage ce mua en une silhouette humanoïde, puis humaine, puis féminine. Amy ne l'avait vu qu'en reflets jusque là, elle fut abasourdie par sa vision.

-Bonsoir gamine, susurra l'esprit, je crois que nous allons passez ensemble une longue et amusante nuit toute les deux. Une très très longue nuit.

Lilith était là, juste devant elle. La tueuse avait du mal à maintenir sa garde devant le tumulte de sentiments contradictoires qui l'emplissait. Un mélange chaotique de rage, d'admiration et de peur.

-Je me demande si tu oseras leur dire que tu me vois au risque qu'ils t'abandonnent ! Dans tout les cas ne t'inquiète pas, tu deviendras vite folle. On ne va pas se quitter une seule seconde !

Enraciné

Lucyll et Thaddeus venaient de quitter la salle de musique pour dénicher le livre qui pourrait peut-être mettre fin à ce cauchemar. Et à nouveau, l'attente. L'angoisse.

Udjinn était aux aguets près de la porte. Amy se tenait non loin, crispée, tendue, le regard rivé devant elle. Dimna avait repris sa forme humaine et se forçait à se calmer. Elle avait déjà affronter des situations au moins aussi terribles que celle-ci, non? Elle pouvait faire face. Elle le pouvait, ils le pouvaient tous. Non? Dimna repensa brièvement à Thaddeus et ses yeux virevoltants en un ballet insensé.

Le silence était insupportable. Mais le pire était l'immobilité. La jeune fille n'avait qu'une envie, se ruer hors de la pièce, devenir animal, et défoncer tout dans son sillage. Un grondement guttural roula de sa gorge, faisant sursauter Udjinn qui lui jeta un coup d’œil inquiet. Ils allaient tous devenir fous!

Dimna remarqua soudain qu'Amy n'avait pas bouger. Ses yeux étaient écarquillés, de rage ou de stupeur, impossible de le dire. Des gouttes de sueur brillaient le long de sa tempe, sa main s'était figé sur sa dague et des tremblements imperceptibles secouaient tout son bras crispé. La jeune fille plissa les yeux, et d'un coup elle sut. Son instinct de loup hurlait. Elle était là. Elle la sentait. Elle sortit d'un geste lent et calculé le morceau de verre qu'elle avait ramassé dans la chambre d'Ergaïl et le leva doucement.

Le souffle de Dimna s'arrêta un instant, ses jambes faillirent l'abandonner tandis que dans sa tête un grand souffle balayait ses autres pensées. Elle se sentit comme un jouet dont le mécanisme aurait déraillé. Lilith était là. Face à Amy. Qui la fixait, pétrifiée. Qui la fixait, sans aucun moyen pour la voir que ses seuls yeux! Comment était-ce possible? Pourquoi? Comment?

Dimna eut un hoquet, et soudain un rugissement jaillit de sa bouche chargée de crocs trop énormes pour son frêle visage d'humaine. Le rugissement bestial fit sursauter Udjinn, Amy et même l'apparition maléfique. La princesse hurla :

- AMY!

Enraciné

Le silence de la bibliothèque est total. Pourtant nous le savons : le Duc est là quelque part, tout comme notre bibliothécaire. Deux êtres familiers transfigurés par une malédiction néfaste et insidieuse. Nous devons les tirer de là, nous ne pouvons pas les fuir et nous cacher sans rien faire, nous devons… nous devons… Je secoue nerveusement la tête. Mettre ses sentiments de côté. Garder l'esprit clair. Suivre ses objectifs.

Je suis Thaddeus à la trace, surveillant ses arrières, traquant le moindre bruit, le moindre mouvement. Des étincelles argentées surgissent parfois à la surface de ma peau ; l'expression de mon stress palpable et de cette sensation d'enchainer la peur avec des liens d'une fragilité frôlant la folie. Une feuille de papier bruissant sous mes pieds me fait sursauter, alarmant inutilement mon camarade. Le professeur est aussi tendu que moi quoique dans un autre style : alors que je suis fébrile et paranoïaque, il semble froid et fiévreux. Son visage est fermé, ses yeux fouillent avec vivacité, la contracture de ses mâchoires indique une frustration et des sentiments contenus à grand peine. Les bords légèrement rougis de ses paupières donnent à son regard un aspect malade de proie famélique. Son poing est toujours profondément enfoncé dans sa poche tandis que ses doigts triturent un objet perdu dans ses méandres. Crayon, bout de papier, … les poches du scientifique regorgent de résidus d'expériences, d'outils et de notes chiffonnées. Les lavandières du Manoir le lui reprochent suffisamment quand elles lavent certains de ses effets.

Nous arrivons près de la table où Thaddeus avait débusqué les indices. Des piles de livres s'y entassent pêle-mêle, certains sont tombés au sol, leurs pages désormais chiffonnées contre le parquet. Je déteste voir des livres ouverts de cette façon. Machinalement je les ramasse, défroisse les feuilles écornées et les referme soigneusement avant des les empiler proprement sur la chaise attenante. Parmi ces ouvrages, il y a peut-être celui qui nous aidera à enrayer tout ça… Le professeur détient la clef. Je me tourne vers lui, attendant le précieux recueil promis.

Enraciné

« _ Je me demande si tu oseras leur dire que tu me vois au risque qu'ils t'abandonnent ! Dans tous les cas ne t'inquiète pas, tu deviendras vite folle. On ne va pas se quitter une seule seconde ! »

Cette bibliothécaire l'avait réellement touché en fin de compte. Amy avait commis une irréparable erreur et elle allait en payer le prix.

« .... Et merde. » Se disait-elle simplement. C'était le seul mot qui lui venait facilement dans son esprit embrouillé.

Lilith la dévisageait, un sourire narquois déformant ces lèvres, qu'allait-il lui arriver maintenant ? Pas question de se laisser faire et Amy se hâta de le lui faire savoir.

« Je suis atteinte de folie chronique depuis mon enfance, ce n'est pas une emmerdeuse comme toi qui va me faire perdre la raison. »

Amy avait beau dire, son instinct lui confirmait le désastre de la situation. Si elle ne prévenait pas immédiatement les autres de la présence de Lilith dans sa tête, devenir comme Ergaïl et de les transformer en zombie étaient inévitables.
Il n'y avait pas trente-six solutions possibles. Soit elle devait s'enfermer quelque part - mais elle finirait par s'échapper se connaissant -, soit, elle, soit les autres, devait la mettre hors d'état de nuire, quitte à menacer sa propre vie.

Pendant ce court temps de réflexion, Lilith continuait de la dévisager avec son regard hypnotique. S'amusant de son chaos émotionnel. Puis un hurlement terrible vint troubler ce long moment de quasi-solitude.

_ AMY !

Assomme-moi, mais ne me touche pas !

_ Dimna, assomme-moi ! Vite ! Assomme-moi, mais ne me touche pas !

Enraciné

Dimna resta un très bref instant (haha...) immobile, à observer Amy qui venait de hurler. Elle avait été touchée, contaminée elle aussi, et elle allait devenir dangereuse. Dangereuse. Dangereuse!! Dimna un un violent sursaut qui la ramena à la réalité. Son corps fit place à celui, énorme, d'un loup garou, elle fit un bond gigantesque, et percuta de toute sa masse les rayonnages juste à côté d'Amy. Le bois explosa à certains endroits, les livres volèrent, et l'étagère se renversa dans un fracas effroyable, percutant de plein fouet Amy qui s'écroula, à moitié ensevelie sous les monceaux de bois brisé et de livres maltraités.

-J'espère qu'il ne fallait pas être discrète, on a dû entendre cet épouvantable bordel dans tout le Manoir... gronda Dimna entre ses dents en contemplant le désastre. Tu crois que la bibliothécaire m'en voudra? ajouta-t-elle à l'intention d'Udjinn abasourdie.

Elle ramassa entre ses crocs le morceau de verre qu'elle avait laissé par terre dans la précipitation et observa les reflets mouvants à l'intérieur pour tenter d’apercevoir Lilith et sa réaction.

Admin

Étonnamment Lilith ne semblait pas être ici. La louve ne ressentait pas sa présence dérangeante et les miroirs semblait aussi terne que d'habitude. Visiblement Lilith n'était que dans la tête d'Amy, mais comment était-ce possible ? Et est-ce qu'elle aurait elle aussi bientôt cette démone à parler dans sa tête pour jouer avec ses nerfs ? Pas sûr qu'elle le supporte ! Il fallait régler son compte à cette Lilith le plus vite possible.

Enraciné

Bambam! Bambam! Mon cœur battait plus vite que les tambours de guerre Kehmri. Mon corps entier était tendu, tant par le stress que par la médecine que je m'étais injecté. Les autres comptaient sur moi... Du moins, ceux qui n'étaient pas devenus des monstres. Du fouillis général je parvint à extraire le volume tant convoité : Pentacles volume 7 : Subtilités et Figures majeures. Sans ajouter un mot, je le posais sur la table et m'écartais pour laisser Lucyll le consulter. Mais je n'étais pas dupe. Elle pouvait très bien déjà être sous le contrôle de cette Lilith, et chercher à détruire l'ouvrage clef. Alors, je me tint prêt à attaquer si besoin.
Il me revint soudain que j'avais une paire de gants dans la poche arrière de mon pantalon, qui auraient pu me servir si, le cas échéant, je venais à engager l'un des possédés. Mais en tentant les enfilant, je laissai maladroitement tomber mon scalpel, qui vint se ficher dans le sol. Lucyll, voyant cela, tendit la main pour le rattraper. Je fus pris de panique. Ma seule arme! Elle ne devait pas me la prendre!! Dans un même réflexe décuplé par la drogue, je me saisis de l'instrument et le brandis vers la jeune femme.

"NE T'APPROCHE PAS!! lui sifflai-je.

Puis, devant son air estomaqué, je retrouvai ma contenance, rangeai le scalpel dans ma poche et lu fis signe de continuer sa lecture. C'est alors que retentit le fracas dans la salle attenante à la bibliothèque.

Admin

Après recherche fébrile dans le livre Lucyll trouva ce qu’elle voulait :

Chapitre 21 : Construd

Les Constri (pluriel de Construd) sont des sorts de haut niveau qui visent à déformer en profondeur la nature d’un objet. Cette magie fut longtemps de notre apanage, à nous, Thendiens, avant que nous l’apprenions aux autres peuples.

Cette magie est unique car elle ne sert pas uniquement à déformer la structure physique d’un objet mais aussi sa marque et de manière générale ses caractéristiques. Ainsi un matériau à toujours une certaine influence sur la magie et lui impose une certaine « modification ». Nous savons tous que par exemple la magie change en traversant un arbre. Et bien il en est de même pour de la pierre ou de l’or bien que ce soit plus ténu. Les Constri sont capable de changer la conformation d’un objet mais aussi sa marque sur la magie ou sa nature.
Après de maintes recherche durant les dernières décennies on c’est aperçut que l’on pouvait faire bien mieux que ça. Comme créer des armes qui dissipent la magie ou même qui l’absorbe pour la restituer. Cette modification en profondeur est permet d’atteindre des horizons incroyables.

On désigne au final sous le terme de « construd » aussi bien le sort employé que l’objet créé. Les constri ont un grand défaut dans leur conception. Tout comme l’alchimie, qui passe par un chemin similaire, ils sont extrêmement instables lors de leur réalisation. Il suffit que son concepteur, par exemple, crée un paradoxe ou une réaction en chaine, par mégarde, et tout explose/implose (mage compris).

Chapitre 66 : Construd de Huitième niveau.

Un Construd de Huitième niveau est un Construd sur un humain. Extrêmement complexes et tabous, ces sorts ont des issus souvent dramatiques, avec au mieux la mort rapide du sujet et du mage. Mais les résultats sont à la hauteur de l’échec. Certains ont réussi à « fixer » leur corps à un certain âge. D’autres à devenir de véritables armes humaines. Ceci à aussi permit d’emprisonner les plus terribles immortels nous menaçant. Voici dans les prochaines pages les exemples les plus connus.

La guerrière feuilleta nerveusement l’ouvrage avant de trouver leur unique chance de s’en sortir.

Lilith :

Suite à sa folie cette immortelle au service de Lissa devint un danger pour les peuples libres. Il nous revint le devoir de la sceller et cette tâche impossible fut réalisée par Annabelle Chase. Lors de son combat contre Lilith, Annabelle s’aperçut vite qu’elle ne pourrait la raisonner ou la tuer. Tout simplement car aucune de ses armes ne semblait la blesser.

Au final, elle dut détacher le Corps et l’Esprit de l’immortelle grâce à un puissant Construd de niveau huit. Cela permit de dissiper l’état de servitude sur son armée. Le corps inerte fut enterré dans les cryptes de la citadelle Thendienne, dans un cercueil de granit. La bague elle était beaucoup plus dangereuse. Séparé de son Corps, l’esprit de Lilith tente de prendre possession de tous ceux qui touche le rubis. Cela commence par le porteur, puis si celui-ci ne peut pas le supporter la déesse prend le contrôle de plusieurs personnes simultanément. Ceux qui sont touchés par la bague sont purement et simplement possédés. Ceux qui sont touchés par des possédés acquièrent une onnexion télépathique avec Lilith et deviennent fou tôt ou tard.

Il est possible que cette bague bien qu’en sureté aujourd’hui soit à nouveau un danger dans le futur. Ce genre d’objet remonte toujours à la surface étrangement. Nous n’avons pas pu détruire l’anneau car il contient l’Esprit et ce dernier retournerait directement au Corps. Si l’esprit de Lilith refait surface dans quelques siècles, le plus simple pour s’en débarrasser serait de détruire l’anneau. Son ancien corps aura été aboli par le temps et elle en cherchera un nouveau.

Pour réussir cela il faudra couper la liaison entre l’esprit et la bague à l’aide d’un pentacle à huit branches dans lequel l’objet sera placé. C’est un sort heureusement assez simple mais qui demande une grande concentration. Toute chose, autre que l’anneau, présente dans le cercle sera annihilée.

Spoiler:

Enraciné

Tout au long de ma lecture, je me tiens à deux bons mètres de Thaddeus qui attend, appuyé sur une étagère. Le coin de la table fait barrage entre lui et moi, mais je lui jette des coups d'œil à la dérobée. Le scalpel a disparu dans sa poche sans explication. Je ne sais pas ce que je dois penser, Thadd n'arbore pas l'air vide des possédés mais ne semble pas non plus dans un état normal. Danger ? Allié ? Ma confiance vacille. Les informations que je détiens maintenant sont d'une importance capitale pour la suite des événements, je ne peux pas me permettre de laisser un potentiel ennemi faire barrage à cette connaissance salvatrice ! Même si cet ennemi revêt un visage familier… Un fracas épouvantable me fait sursauter violemment. Je jette un regard oblique au professeur qui s'est tendu d'un coup.

Je réfléchis à toute vitesse. Quatre mots. Bague. Ergaïl. Filet. Pentacle. Puis un cinquième, insidieux : seule. Puis-je le faire seule ? Thaddeus jouant avec son scalpel… Les autres sont-ils dignes de confiance ? Thaddeus menaçant, la lame brandie devant lui. Vers qui puis-je me tourner ? Ne t'approche pas ! Retrouver Dimna, Amy et Üdjinn, l'homme est vulnérable face à Lilith.

Thaddeus, visage tuméfié, libéré du Général Ereh.
Ne nous séparons pas. Même poussés par la peur.
Ensemble.

J'attrape le poignet de Thaddeus et le fixe dans les yeux. Ses pupilles sont dilatées… peut-être par l'angoisse. "On va s'en sortir tu m'entends ? On va y arriver !" Il faut rejoindre les autres et terminer tout cela au plus vite. Rejoindre la salle de musique, prier pour qu'il ne se soit rien produit de plus grave qu'un second gramophone pulvérisé. Il nous faut trouver et attraper le Duc, lui ôter cette bague maudite, et la faire disparaitre dans un pentacle. Si nous restons soudés, nous y arriverons. Mais alors que je tire la main de Thaddeus en me tournant vers l'escalier pour rebrousser chemin, j'aperçois Ergaïl, profitant de l'animation qui a eu lieu dans la bibliothèque, pousser la porte de la salle des rescapés qui s'ouvre à la volée.

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