Je profitais du confort de mon lit à Orzaal même s’il était loin d’égaler la douceur des écailles de ma maman Dragonne. Maman Dragonne ? Ah oui c’est vrai je ne vous ai pas encore conté mon histoire. Alors je vais commencer par le commencement…

Je vivais une enfance agréable sur une île perdue en plein océan mais dont le climat était extrêmement doux. Un vrai petit paradis que l’on nommait Elysian. Mon père était un Elfe et ma mère une Dryade, sacré mélange me direz vous mais il m’a plus d’une fois servi durant mes voyages car il m’a conféré une magie puissante, que je ne contrôlais pas toujours très bien lors de mes premiers essais en magie, mais j’y reviendrais plus tard.

Donc je vivais une enfance heureuse mais un jour un drame terrible s’est abattu sur nous. L’île a été engloutie par les flots. Les dragons, avec qui nous vivions en harmonie sur Elysian ont sauvé la majeur partie des nôtres, mais pas mes parents. C’est ainsi que j’ai tout perdu, y compris mon nom. En effet, j’étais trop jeune pour retenir mon nom de famille et je ne voulais pas porter celui de mon paradis perdu, j’ai donc seulement gardé en souvenir le surnom que me donnait ma mère : Aria, le nom de l’étoile sous laquelle je suis née. Rhapsody, mon nom actuel m’a été donné par Ysatiis la Dragonne qui m’a sauvée, en référence aux mélodies que je chante matin et soir pour célébrer les étoiles : des mélodies rituelles que ma mère m’a apprises et que je continue de chanter loin de mon foyer car elles sont le seul lien qu’il me reste avec ma famille disparue.

Ysatiis m’a par la suite élevée jusqu’à ce que je me débrouille seule. Elle m’a par ailleurs appris tous les rudiments de l’art des guérisseurs et la Magie des Noms qui me permet de renforcer mes pouvoirs de guérisseuse sur les êtres dont je connais le Nom Véritable. C’est une magie fort utile mais qui n’est pas facile à manier. En effet, à mes débuts il m’est arrivé de Renommer malencontreusement une personne, ce qui a eu pour effet de modifier totalement sa personnalité. Il est vrai que c’est une magie qui peut s’avérer dangereuse car détenir le Nom Véritable de quelqu’un accorde tous pouvoirs sur cette personne. Mais seuls les sorciers très puissants en sont capables car il ne suffit pas de connaître le Nom Véritable de quelqu’un pour le réduire en esclavage. Il faut retenir son Nom prisonnier, l’enchaîner, le soumettre à sa volonté. Pour ma part j’utilise cette magie pour soigner mes alliés et accessoirement pour que les plantes de mon jardin poussent mieux.  

J’adore jardiner, je ne vous l’avais pas encore dit ? J’ai constamment besoin d’être entourée de plantes et de fleurs, et pas seulement de celles dont j’ai besoin pour exercer ma fonction de guérisseuse. Je dois tenir cela de ma mère. J’ai toujours eu un grand jardin, où que j’aille, et j’adorais m’en occuper, faire refleurir tout ce qui fanait et me promener dans les allées en jouant de la lyre tout en fredonnant les Noms de mes fleurs préférées.

Ah oui je ne me sépare jamais de ma lyre enchantée ! C’est grâce à elle que je canalise ma magie. Je soigne toujours en chantant accompagnée de ma lyre, c’est beaucoup plus efficace. En effet les plantes, les animaux et autres créatures ainsi que les êtres humanoïdes sont tous sensibles à la musique. Certains plus que d’autres, j’ai pu le remarquer au cours de mes voyages.

Mes voyages… Mmh je parle beaucoup non ? Je pense que je ne pourrais pas vous raconter tous mes voyages en une seule fois mais je peux résumer. Une fois ma formation terminée auprès d’Ysatiis et ma magie assez maitrisée pour ne plus faire de gaffe de type Renommage, je suis partie à cheval découvrir le vaste monde pour de vrai et non plus à travers les histoires racontées chaque soir par ma maman Dragonne. Elle en savait des choses même si elle n’avait que 200 ans. Enfin bref je suis partie, j’ai vécu des tas d’aventures folles mais rarement dangereuses heureusement pour moi. J’ai rencontré des tas de gens sympas et d’autres moins sympas mais comme je devais voyager je ne restais pas plus d’un mois dans la même ville ce qui ne m’aidait pas à me faire des amis. Mes fidèles compagnons de voyages on donc été les créatures blessées que j’ai rencontrées en chemin et que j’ai guéries. Pour me remercier elles sont toutes restées à mes côtés durant tous mes voyages, pour m’aider et me protéger, me réconforter et me soutenir.

Et c’est ainsi que lorsque mon voyage m’a poussée dans la direction du Manoir d’Orzaal et que je suis arrivée suivie de ma horde de créatures à l’air plus ou moins sympathique, on m’a dépêché une sorte de barbare sanguinaire. Peut être que les habitants de ce manoir pensaient que je venais avec des intentions hostiles, peut être n’avaient ils pas remarqué mon corps frêle au milieu de cette armée de créatures. Je m’avançais donc au devant de cet homme qui faisait deux têtes de plus que moi. Il s’est alors présenté sous le nom de Kupo avant de me détailler de la tête au pied.

Je n’en menais pas large dans ma fine tunique en lin (je porte souvent du lin, d’abord parce que ça vient d’une plante et comme je l’ai déjà dit j’adore les plantes et en plus c’est super confortable même si en hiver je ne rechigne pas à porter quelque chose d’un peu plus chaud   ), mes cheveux couleur caramel étaient nattés dans mon dos pour ne pas me gêner quand je monte à cheval car détachés ils tombent jusque sous mes hanches. Je fixais mon interlocuteur de mes yeux vert émeraude et m’annonçais ainsi : « Je suis Rhapsody, voyageuse de longue date et troubadour à mes heures perdues. Je viens en paix avec mes amis, tous ici réunis. »

C'était un magnifique après midi pour faire la sieste allongé au soleil avec une chope de bière à côté de soi. J'étais sur de l'herbe derrière le manoir un petit coin bien sympathique où je rêvassais les yeux ouverts en regardant les rares nuages passer. Ergail allait sans doute râler parce que je m'étais posé sur un magnifique spécimen de 'verdatum orsidalum' ou quelque chose du genre mais tant pis.
Il y'avait haut dans le ciel un oiseau qui volait en grands cercles, je ne le reconnaissais pas et j'étais intrigué par son aspect. Je me décidais donc à attendre qu'il descende un peu pour tirer dessus à l'arc, une fois au sol je verrai bien ce que c'est et si c'est comestible.
Aussi incroyable que cela puisse paraître je jurerais qu'il m'a entendu penser et qu'il a décidé de passer à l'attaque...
Je suis actuellement à la recherche de cette saleté de piaf qui a ruiné MA bière avec sa fiente !
Autant vous dire que si je l'attrape, je le passe à la casserole direct !
Là! Il vole bas et vite. Je m'élance en courant et sors mon épée pour le dépecer à la première occasion. Oui il se dirige vers les portes, je l'attraperai juste derrière ce stupide volatile.
C'est en me ruant dehors l'arme au clair que j'ai eu une grosse surprise. 
En fait pas si grosse que ça, un peu frêle mais mignonne. Une jeune femme se tenait au milieu du chemin m'obligeant à arrêter brutalement, et avec un certain manque de grâce, ma course effrénée. Mon rival aviaire était perché sur son épaule. Elle était en compagnie d'une foule d'animaux.
Peut-être qu'en lançant mon épée je peux le toucher sans blesser la fille, mauvaise idée toutes ces bestioles ne sont pas là par hasard à mon avis. Mieux vaut se renseigner d'abord. Tout en réfléchissant à cela, je l'observe (elle, pas le piaf).
La fille s'avance donc on va remettre à plus tard cette vengeance. Soudain je me souviens qu'Ergail et Lucyll avaient insisté pour que je me présente aux inconnues, ça fait plus sympathique il paraît.
« Bonjour je m'appelle Kupo»

« Je suis Rhapsody, voyageuse de longue date et troubadour à mes heures perdues. Je viens en paix avec mes amis, tous ici réunis. »
« Ah..... Et cet oiseau là est aussi ton ami ? » Je lui montre du doigt la saleté volante qui avait gâché MA bière.

Ce qui m’avais tout l’air d’une brute épaisse au premier abord s’est avéré être un gars assez timide et à l’air finalement assez sympathique. Son air ahuri devant moi et l’attroupement de bêtes juste derrière me laissait quelque peu perplexe tout en me mettant en confiance : il n’avait pas l’air de m’en vouloir pour quoi que ce soit bien que mon pélicancre m’ai chuchoté à l’oreille qu’il avait encore fait une bêtise.
C’est à ce moment qu’un autre curieux personnage s’est approché d’humeur joyeuse et s’est présenté sous le nom de Glenderin tout en me fixant d’une façon assez peu naturelle. Il me paraissait qu’il se forçait à me regarder dans les yeux. Peut être avait il peur de croiser le regard d’un de mes compagnons de voyage à l’air hostile. Son visage, qui exprimait le même ahurissement que celui de son ami, me détournait de cette idée.
C’est alors que, sans sommation, Kupo a assené à son comparse une claque monumentale dans le dos qui l’a envoyé s’étaler quelques mètres plus loin. C’est ainsi que j’ai compris le sens de ces regards et de ce combat de coq. Souriant intérieurement devant cette scène improbable je décide donc de profiter un maximum de cet avantage : il pourrait en résulter des situations surement très amusantes.
Je m’approche de Kupo de manière gracile avec le regard le plus langoureux que je connaisse et je me plante juste sous son nez, le visage à quelques centimètres du sien, et d’une voix douce je lui demande : « En preux chevalier que vous êtes voudriez vous me présenter le reste de la maison car il me semble que vous n’êtes point que deux à résider dans ce noble château ? »

Apercevant le Barbare qui me jetait un coup d’œil, j'approuve la proposition de Dimna.

"Allons-y ! Sinon j'ai bien peur que nos deux compères ne restent bêtement englués dans leur admiration !"

En riant le plus discrètement possible, nous nous approchâmes. Le sourire narquois que la princesse adressa à Kupo valait tout l'or du monde, et le barbare, qui connaissait bien cette expression, plissa les yeux, suspectant une moquerie manifeste.

"Bonjour à toi curieuse voyageuse ! Je me présente : Lucyll Freespirit. Et la princesse que tu vois à mes côté est Dimna d'Eméris. Tu te trouves à Orzaal, une ville sous protection dryadique, et ceci, je désignai le bâtiment qui se dressait devant nous, est son Manoir. Je m'étonne que tu sois venue jusqu'ici et que tu ne te sois pas simplement arrêtée au village. Qui es-tu donc ? Nous apportes-tu un message ? D'où viens-tu avec tous ces animaux qui te suivent ?"



[Hors RP] ________________________________________________

On va commencer à approfondir ton personnage. Il y a quelques Normands parmi les votant, tu vois ? Il va falloir les convaincre que ton perso' vaut le coup

Je trouvais ce barbare de plus en plus drôle. Malgré le fait qu’il me fixe depuis un bon moment, il apparaît de façon flagrante qu’il ne m’écoute pas le moins du monde. J’aurais bien envie de le réveiller un peu mais de quelle manière…? Mes pauvres bras faiblards ne pourraient que lui procurer des caresses au lieu de la baffe monumentale que je rêverais de lui asséner. Mes chants de réveils sont aussi beaucoup trop doux alors que j’aimerais vraiment lui sonner les cloches. Mais je ne devrais pas être si violente avec un inconnu, reprend tes esprits Rhapsody ! Voila que deux demoiselles approchent. Elles se présentent puis me posent quelques questions auxquelles je m’empresse de répondre pendant que Kupo et Glenderin tentent de reprendre contenance.
« Bonjours à vous. Je m’incline devant les deux nouvelles venues. Je suis Rhapsody. Cela fait déjà plusieurs années que je voyage de part le monde afin de perfectionner ma magie. Je souhaite apprendre des différentes cultures de ce monde et pratiquer mon art de guérisseuse mais cela fait des mois que je cherche un endroit paisible où je pourrais être utile. Le principal problème dans cette quête est cette ménagerie qui me suit partout. Je n’ai en effet trouvé aucun endroit capable d’accueillir autant d’animaux d’autant d’espèces différentes en même temps. J’ai entendu parler d’Orzaal il y a quelques semaines et l’on ne m’en a dit que du bien. Arrivée au village on m’a indiqué la direction du manoir afin que je m’y présente et me voilà.

- Bienvenue à Orzaal Rhapsody, les Dryades m'ont beaucoup parlé de toi dernièrement

Le nouveau venu ne s’était pas présenté mais je lui servis une courbette comme à tous les autres puis le détaillais rapidement. Il était grand et avait une certaine prestance malgré ses vêtements simples tachés de terre comme s’il venait de travailler aux champs et quelques boucles de cheveux qui semblaient déclarer leur indépendance en se libérant de l’élastique qui les retenait attachés ensemble. Cette allure me mis tout de suite en confiance, je n’allais peut être pas devoir me perdre en bouffonneries aristocratiques avec tous ceux que je croisais en ce lieu.
Il est vrai que j’ai appris à me tenir comme il faut en société, j’ai fait des efforts pour coller à l’étiquette durant mes voyages quand je rencontrais des gens de la haute société mais j’avoue que cela me met mal à l’aise. J’ai beau avoir été élevée parmi les elfes - êtres plutôt raffinés - j’ai toujours eu des manières disons… peu conventionnelles. Jusqu’ici je pense que ces gens n’ont rien remarqué de mon attitude sous couvert de politesses. Espérons qu’ils ne vont pas m’inviter à un banquet… Oh par Sagia ce serait une catastrophe !
Mais revenons à notre conversation. Les Dryades se sont passé le mot comme d’habitude, quelles pipelettes celles là ! Je ne suis qu’à moitié Dryade, c’est un fait assez rare et qui fait un bon sujet de discussion chez les Dryades. J’ai du coup moi aussi un lien privilégié avec les arbres tout en n’étant rattaché à aucun en particulier. Je suis en quelque sorte une Dryade libre. Cette partie de mes gènes m’aide aussi dans ma magie car j’ai comme les arbres un lien privilégié à la fois avec la terre et avec le ciel.

- Bonjour, je ne sais pas exactement ce que les Dryades vous ont appris sur moi donc je me présente, je suis Rhapsody, sang-mêlé, à la fois Elfe et Dryade par mes origines. Je viens d’une terre lointaine actuellement disparue. Je voyage depuis longtemps et cherche un endroit où je puis être utile afin de m’y installer.

Une demi-drya... que... quoi ? Je jetai un bref coup d’œil à Ergaïl. Je ne savais pas qu'un tel métissage était possible. Le peuple des Dryades étant presque exclusivement féminin, il me semblait normal qu'il n'ait jamais pu se perpétrer autrement qu'avec la mystérieuse magie que les arbres utilisaient pour faire naître une conscience. Mais après tout, les Dryades étaient des êtres de chair... Il faudrait que je me renseignasse sur cette intéressante question. L'étrangeté de la jeune fille prenait une toute autre couleur. Ma curiosité s'en trouvait accrue, ce personnage m'intriguait.

"Il semblerait que vous soyez tombée au bon endroit. Orzaal est un lien d'études qui cherche toujours de nouveaux curieux pour enrichir sa connaissance. Mais dîtes-moi, sur quels sujets portent vos recherches ? Quelle est donc cette pratique magique que vous souhaitez perfectionner ?"

C'est un elfe odorant et fulminant de caca et de rage que je croisai dans les couloirs. Sans doute une nouvelle méthode Kupo pour rendre la peau plus douce et les cheveux plus soyeux me dis-je au premier abord. L'elfe qui voulait le moins possible ouvrir la bouche pour des risques logique me dit :

- Kupo .. blague ... beurk ... caca ! Animaux ... Rabso' ... Tour griffon ..

Avant de courir aux bain se débarrasser de son masque de beauté. Si j'avais bien compris ... , Kupo allait mener Rhaspody mettre ses animaux dans la tour aux griffon. Ça pouvait sembler une bonne idée quand on ignorait que Reine, la femelle dominante des griffons avait eu trois petits qu'elle défendait serres et griffes contre quiconque approchait !

C'est dans l'idée d'éviter à notre invité de perdre bêtement sa tête que je me mis à courir comme un fou. J'exagère toujours, les griffons ne sont pas aussi agressif, mais les femelles sont vraiment protectrices et peuvent s'emporter facilement quand on envahit le nid ou leur progéniture est présente. Jusqu'à blesser un intrus.

Quand j'arrivai devant la porte je la vis entrouverte, une masse de déjection au sol devant le pas. Je m'attendait à voir Reine feuler sur les deux intrus en entrant quand je passai dans l’entrebâillement, je fus soulagé de voir que ladite griffone tournait autour des deux inconscients en émettant ce bruit si particulier de satisfaction proche du ronronnement félin. Évidement, j'avais oublié de lui donner à manger ce matin à cause de mon humeur massacrante du coup elle était toute heureuse en croyant qu'on lui apportait son repas. A moins que ça ne soit Rhapsody ? Ça m'étonnait car les griffons était plus proches des races conscientes que des animaux.